mercredi 13 septembre 2017

Cartes de croisières



Ci-dessous les différentes cartes de mes croisières qui seront mises à jour au fur et à mesure.





                                                           Schéma global au 09/2017.




Croisière Petites Antilles 2015 ( du 02 au 05/ 2015).





Croisière aux Açores.





                                                 Déambulation aux Canaries sur 2 séjours.

lundi 11 septembre 2017

La Gomera et Tenerife (suite)

San Miguel, Tenerife, le jeudi 7 septembre.

Je suis peinard au calme dans la marina de San Miguel, lieu sécurisant mais situé dans un environnement artificiel, dénaturant, de complexes touristiques pas très beaux accompagnés de 2 terrains de golf bien verts.
L’alizé est bien présent tous les jours avec toujours les phénomènes d’accélération sans oublier d’ajouter, dès le milieu de journée, les brises côtières vigoureuses ces temps-ci ( la température de de l’air est élevée depuis 1 mois). Le vaste taud de protection claque sur la bôme mais je suis bien à l’abri.

Je me suis fait une petite carte de l'archipel canarien et y ai tracé mes 2 parcours successifs, le premier en vert et le deuxième en rouge pour un total de 900 milles environ dont sans doute une bonne moitié au moteur! ( alors qu'en moyenne depuis 7 ans et environ 20 000 milles , j'en suis à une moyenne de 15% de navigation au moteur ).




Mais aujourd’hui, je suis bien triste et désabusé devant les images et commentaires catastrophiques dus au passage de l’ouragan Irma qui a violenté hier quelques îles de l’arc antillais, notamment, Antigua, Barbuda, Saint Barthélémy, Saint Martin et Anguilla. Et le salopard continue sa route destructrice. Je suis d’autant plus touché que j’avais séjourné quelques jours sur chacune de ces îles ( sauf Anguilla que j’avais longé). Elles m’avaient toutes régalées mais avec une mention particulière pour Saint Barth ( et oui!) et Barbuda.  Saint Barth, avant le boom touristique des années 1960, était avant tout une terre agricole exploitée par quelques centaines de paysans blancs ( leurs ancêtres arrivèrent sur l’île vers 1665). Ces paysans originaires de l’Ouest de la France n’eurent jamais d’esclave pour tirer partie de la terre aride. L’île, naturellement splendide,  de bois, de collines, de lagons, de côtes découpées … a su globalement conserver cette beauté. Les résidences de luxe s’y sont dissimulées, globalement sans agressivité. De façon étonnante, malgré la richesse des occupants, Saint Barth ( 10 000 habitants environ) m’avait séduit!  Barbuda, c’est l’histoire inverse avec une famille de colons anglais qui a profité du travail et du commerce de milliers d’esclaves africains. Actuellement la population ( moins de 2 000 habitants) , avant tout noire et modeste, se regroupe presqu’en totalité à Codrington,  seule ville de l’île.  Peu accidentée et pas vraiment très belle, Barbuda  m’avait cependant  séduit par son côté « population restée modestement dans son jus », « presqu’à peine sortie de son esclavage ». Mis à part quelques rares hôtels luxueux, le tourisme balbutiait à peine, et la population semblait s’en moquer. Beaucoup de souvenirs émergent de ma mémoire et je n’ose à peine imaginer la désolation d’aujourd’hui.  

L’histoire de l’humanité  est faite d’une succession de souffrances secondaires aux conflits humains et aux catastrophes naturelles mais je crois que les populations insulaires ont souvent été en premières lignes et trop souvent payé un lourd tribut. L’histoire des îles en général accumule des déboires répétitifs . Elles passent beaucoup de leur temps à se reconstruire, encore et encore! Que d’énergie, que de courage, que de persévérance. 




                 San Sebastian de La Gomera, côté plage,  vu du Parador.


Et côté terre.

Mon fils, Adrien, est venu me rejoindre à La Goméra pendant 2 semaines. Nous avons passé une journée à la marina de San Sebastian puis quelques jours au mouillage un peu rouleur, mais tellement beau, de Valley Gran Rey. 


      Le super mouillage est derrière ces barques colorées au pied des hautes falaises.



Nous avons loué une voiture pendant deux jours et j’ai eu plaisir de redécouvrir ( voire découvrir) les merveilles de cette île avec des paysages et des points de vue époustouflants. Les « barancos » de Valley Gran Rey, de Vallehermoso, de Hermingua sont sublimes.





                                                Valley Gran Rey au soleil couchant.



                                          Vallehermoso dominé par un gros roque.
Nous avons parcourus d’autres « barrancos » plus modestes, plus reculés mais toujours surprenants: La Laja, Alojera, Marcher… 



                                              Près de Chipude, dans les terres.

Nous avons « gravi » le point culminant de l’île, « l’alto de Garajonay » à 1480 m. Nous espérions y trouver un peu de fraicheur mais ce fut l’inverse. La chaleur était plus forte ( jusqu’à 37°) en altitude que sur les côtes. 




            Près du Alto de Garajonay: au premier plan, les traces de l'incendie.

Nous nous sommes régalés dans les restaurants ( notamment celui de la « cofradia des pescadores » ( coopératives des pêcheurs  de Valley Gran Rey et celui du Parador de San Sebastian ( super repas gastro pour  60 euros à deux avec les boissons dans un cadre magnifique). 





                  Ici, c'est la "Vieja Escuela" dans une ruelle du vieil Agulo  près d'Hermingua.

 La météo et les conditions de mer ne nous ont pas permis de faire le tour de l’île en bateau et nous avons profité de conditions favorables pour partir sur Tenerife à San Miguel. La navigation de 45 miles environ a été conforme à l’endroit, donc bizarre mais (im)prévisible: pas de vent pendant 2 heures puis 5 noeuds de vent sud-est dans le nez pendant une heure , puis vent de nord de 12-15  noeuds pendant 3 heures, puis pas de vent et pour finir petit vent dans le nez après Punta de Rasca ( au total 3-4 heures de voile pour 9 heures de navigation). 





Départ du mouillage de Valle Gran Rey, "réserve" de Hippies des années 70 mais il reste encore des traces.






Croisière Valley Gran Rey la Goméra à San Miguel Tenerife. Mis à part  les calmes et une surchauffe moteur pour cause de turbine de pompe à eau de refroidissement de moteur ( pâles aarrachées ! donc changée), nous n'avons pas été bousculé! C'est plutôt rare. Nous avons vu vite fait 2 ou 3 tortues et autant de grands dauphins mais pas de baleine même pas de globicéphales. 




                    Voici 15 jours, j'avais vu les globicéphales mais pas cette fois-ci.


 Je le répète, ne venez surtout pas aux Canaries pour naviguer à la voile. Et si vous y arrivez en voilier par le nord, commencez par La Graciosa afin d’enfiler  les îles dans le bon sens. De nouveau, nous avons loué une voiture pour une dizaine de jours. Nous sommes restés dans le classique avec d’abord les incontournables visites de Santa Cruz, de La Laguna, de Puerto de La Cruz, de Garachico et du parc National du Teide.  



La Laguna vue du mirador Del Cruz Del Carmen, nichée sur un plateau à  à 500 mètres de hauteur.




                                  Architecture de La Laguna. Heure de la sieste?

Nous avons visités les monts Anaga dans le nord-est puis les montagnes dans la corne nord-ouest autour de Masca, El Palma, Teno, Buenavista … Je ne connaissais pas cette dernière région. Elle est magnifique naturellement. S’y ajoute un travail humain fantastique pour utiliser  et fertiliser les sols ( multiples terrasses, réserves d’eau, amenées d’eau par de longues rigoles …).  Malheureusement la région est proche du pôle hypertouristique de Los Cristianos et les emplois dans le tourisme sont sans doute plus lucratifs et moins « ingrats » et j’ai l’impression que les terres étaient peu à peu délaissées. Quel dommage quand l’homme avait su embellir la nature. C’est une région de passage sans infrastructure touristique,  à part les « casas rurales » . C’est une région magnifique ( comme celle d'anaga)avec encore des petits établissements familiaux ou individuels conviviaux ( bars, restaurants, épiceries …) où on est presque chez soi. 




En face, accrochée à la colline, San Andres ( dans son jus derrière la rangée d'immeubles minables du front de mer), domine la superbe plage de sable ( malheureusement importée du Sahara) protégée derrière un enrochement recouvert à marée haute.





"Los Pinchitos", l'incontournable restaurant au centre de San Andres: superbe cuisine simple servie avec une gentillesse et délicatesse exceptionnelles.




Superbe vallée agricole de El Palmar avec les "cuevas " creusés par l'homme dans la première colline ( pour matériel de construction). En arrière plan, le Teide caché dans les nuages.







                  Ballade d'entrainements dans les champs de lave au pied du Teide.





Devant le Teide, en haut du téléphérique,  à 3500 mètres d'altitude, même que je me suis ramassé ce que j'ai cru être  un véritable mal de montagne!


         Ci-dessous, quelques photos de la superbe région montagneuse de Masca.



Tout d'abord, le minuscule village de Masca devant l'éperon rocheux et son "baranco" qui descend à la mer à des centaines de mètres plus bas.



A 500 mètres de Masca, la Casa Riquelme, hasard, dénichée par complètement insolite, para comer et beber , en dehors du temps,  peinard , tout près mais à distance  de la bousculade.


Un peu plus loin, superbe vallée agricole de El Palmar avec les "cuevas " creusés par l'homme dans la première colline ( pour matériel de construction). En arrière plan, le Teide caché dans les nuages.




 Le hameau "Los Carricales" égaré au bout de la route: que c'est beau mais que ça souffre avec les fermes abandonnées dans la montagne.



                                Toujours Los Carricales: Maison troglodyte: vestige ou habitation?


Toujours les montagnes de Masca. Regardez bien au fond: à gauche La Gomera sur petit nuage et idem à droite pour La Palma.





Engagé dans les casques blancs! Randonnée du superbe  "Baranco del Infierno" : haut, étroit et dangereux ( Il y a eu des morts par chute de pierre). Casque obligatoire !!! Quant à l'efficacité? A réserver et à faire tôt le matin, solitude assurée.


Et au bout du bout, la chute d'eau bien timide en cette fin d'été ( ça fait bien une cinquantaine de mètres tout de même): tout ça pour ça!


La belle ville de Candelaria, port de pêche et plages toniques. 



         Il y a même des pyramides à Güimar avec un musée super intéressant mais dense.



A 3 kms de la marina de San Miguel, par les chemins côtiers, "Los Abrigos " joli port de pêche devenu touristique mais ayant su conservé son activité de pêche, sa cofriada de pêcheurs et de quelques bons restaurants, ainsi que quelques coutumes comme celle de la Fiesta de Santa Carmen avec décorations des bateaux de pêche comme pas possible, feu d'artifice ....


                                               Bateaux décorés au retour de la fiesta.


Je retourne en France le 16 septembre et laisse Java à la marina San Miguel . Je dois préparer le bateau pour mes deux mois d’absence et pour anticiper mon retour: gros dessalage et nettoyage intérieur et extérieur. Préparation moteur: préfiltre et filtre gaz oil à changer, purge du circuit gaz oil ( sans en mettre partout: délicatesse, délicatesse …), anode moteur à changer, vidange inverseur à effectuer ( pas fait depuis des années : normalement toutes les 800 heures …), multiples vérifications, le tout effectué dans des « microespaces » avec des positions « à la con ».  Ne pas oublier de pulvériser du WD-40 partout où ça pourrait gripper, du nettoyant contact sur toute les prises et divers raccords électriques …. La vie en bateau est une lutte permanente contre les effets du soleil, du sel et de l’humidité et les préoccupations sont permanentes:  éviter au maximum les entrées d’eau de mer dans le bateau et rincer le sel à l’extérieur. Finalement ce sont des habitudes qui se mettent en place et le pire reste bien la non utilisation des bateaux. En attendant, c’est du taf. 


Depuis novembre 2013, j’ai séjourné aux Canaries sur Java une bonne année. L’archipel entier m’a beaucoup plus. Chaque île est très différente de sa voisine et possède un tempérament très fort et singulier. Il existe de multiples microclimats très nets. Elles sont toutes magnifiques avec des paysages époustouflants, rares et surprenants. Une fois de plus, je dirais que les voileux seront déçus de la navigation difficile, vigoureuse  et souvent agaçante et remuante. Les bons mouillages sont rares et souvent rouleurs. Ci-dessous un résumé à la Prévert, sans prétention, juste avec mes perceptions personnelles:

La graciosa: un charme fou, un paysage presque lunaire, un endroit magnifique au pied des hautes falaises de Famara, une marina venteuse mais abritée de la mer, un attachant et joli bourg Caleta del Sebo, le superbe mouillage de Playa Francesca …

Lanzarote: La belle ville d’Arecife avec sa marina bien protégée, les superbes « montanas » del Fuego  de Timanfaya avec des champs de lave magnifiques, les exceptionnels et uniques vignobles de la Geria avec un paysage incroyable d’harmonieux petits murs,  les très beaux paysages du nord de l’île , l’empreinte gigantesque constante de l’artiste Cesar Manrique…

Fuerteventura: le domaine des fous d’activités nautiques de surf, kitesurf,   windsurf , les paysages plus quelconques à mon avis, la superbe île de Lobos avec son Puertito ( mais accès naturellement difficile et rendu de plus en plus difficile par la législation),  les beaux mouillages de Las Playitas  ( avec les moustiques du golf si peu de vent) et de El Puertito de la Luz à la pointe sud-ouest ( encore un village improbable), la marina de Gran Tarajal,  bon marché proche de la ville restée locale , la marina Morro Jable sans âme, pas finie depuis  au moins 15 ans …

Gran Canaria: La ville de Las Palmas toujours aussi bruyante avec son immense port , sa marina peu chère mais surchargée, l’environnement artificiel de la marina de Puerto Morgan … mais île visitée trop rapidement voici plus de 2 ans pour vraiment donner un avis…

Tenerife: la plus grande de l’archipel, la belle ville de Santa Cruz un peu bruyante, la marina près du centre, beaucoup de jolies choses naturelles: les monts Anaga au nord, la montana de la région de Masca  au nord-ouest, le Teide avec ses champs de lave,  les forêts de pins, des belles villes: La Laguna, Candelaria, Puerto de La Cruz, Garachico … la marina de San Miguel dans son environnement artificiel et de terrains de golf…

La Gomera: tout est beau, attachant, varié, la marina bien protégé à proximité immédiate de la San Sebastian, belle petite ville historique avec un superbe mirador, la bonne cuisine originale et locale, les paysages époustouflants de Valle Gran Rey, de Vallehermoso, de la vallée de Hermingua, la Montana Garajonay ( malheureusement en partie abimée par des incendies gigantesques voici quelques années), Los organos, les superbes randonnées, sans oublier le silbo. Enormément de charmes sur une si petite île.

La Palma: agricole, peu touristique, bouffée par la culture de bananes, a du tempérament, l’impressionnant plus grand cratère du monde, la surprenante  pointe sud à activité volcanique assez récente, des randonnées et des randonnées magnifiques, la belle ville de Santa Cruz avec sa marina bruyante et intenable ( portes prévues à l’entrée cet automne  pour atténuer la houle),  la marina de Tazacorte bien protégée avec deux énormes brise-lames prévues pour l’accostage de gros navires ( mais sans aucune activité depuis plus de 10 ans), les quelques minuscules ports-abris accrochés aux falaises… Pas de véritables mouillages.

El Hierro: petite, agricole, toujours un peu dans son jus, peu touristique, peu habitée, indépendante avec énergie  renouvelable depuis quelques années, une activité volcanique récente  proche des côtes ( impact  sur la pêche et la plongée avec émigration importante), la Capitale Valverde à 600 mètres de hauteur dans la montagne, les superbes paysages, la mignonne petite marina de la Restinga et maintenant celle de La Estaca ( protection vent de sud pour les deux ?) … A mon retour mi-novembre, j’espère retourner à La Restinga et prendre quelques jours pour revisiter cette île qui m’avait bien plu. 

En résumé, toutes les îles, pas faciles à comparer tellement elles sont différentes, m’ont plu. Beaucoup  m’ont enchanté.  Mes yeux s’y seront régalés et  y auront passé beaucoup de moments sublimes de surprise et de beauté. Pour chacune des îles, Il me parait difficile de se passer d’une location de voiture pour quelques jours pour atteindre les petits endroits magnifiques et ensuite fignoler par quelques  randonnées pédestres incontournables si on veut pénétrer dans cette beauté sauvage encore préservée. 




                                                             


                                                Adrien et Gildas vous saluent bien.