Bréhat, le 7 juillet 2020, mouillage de l'île Logodec.
Java a quitté le quai, rive droite, de Chateaulin le 16 juin puis franchit l’écluse de Guily Glas en milieu d’après midi avec la participation d’un éclusier affable et cordial. Trois heures de moteur furent nécessaires pour sortir de l’Aulne puis j’ai déroulé la trinquette à la hauteur de Landévennec. Un petit vent de nord-est me poussait tranquillement sur une mer plate à 2 noeuds environ, vitesse idéale pour la pêche aux maquereaux dont trois spécimens mordirent à la cuillère. J’ai ancré au Tinduff juste à l’extérieur du port devant la grève de Pen Alan. Quelle tranquillité! Nuit calme. Réveil peinard. Puis à midi, Claudie et Léon sont venus me rejoindre pour le déjeuner pris sur ancre: filets de maquereaux sur lit de pommes de terres nouvelles du jardin. Du local, quoi. Puis petite ballade à la voile juste pour aider à la digestion et retour à quai.
Le remorqueur d'ancres norvégien, "Bourbon Orca", à étrave inversée ( il avance vers la droite!), sort du port de Brest ( il remplace l'Abeille Bourbon durant sa période d'arrêt technique). Quel drôle de spécimen! Et quelle tronche! Il est prévu pour déplacer les ancrages des plates-formes pétrolières entr'autres.
Le remorqueur d'ancres norvégien, "Bourbon Orca", à étrave inversée ( il avance vers la droite!), sort du port de Brest ( il remplace l'Abeille Bourbon durant sa période d'arrêt technique). Quel drôle de spécimen! Et quelle tronche! Il est prévu pour déplacer les ancrages des plates-formes pétrolières entr'autres.
Puis je déroule les voiles pour Camaret., vent dans le nez mais courants favorables. Après avoir tirer quelques bords vers l’île longue ( pas trop prés quand même) puis sur l’île ronde puis sur la pointe des espagnols puis sur le phare du Portzic puis ensuite j'atteins Camaret sur un seul bord.
Le goulet était calme. Je trainais une ligne de pêche, et hop encore 3 maquereaux. J’ai mouillé devant la plage du Corréjou bien abritée des vents d’ouest mais les fonds sont souvent plein d’algues et l’ancre accroche mal. Java a même dérapé. Le lendemain matin, j’ai fait le plein de gaz oil et d’eau à la marina puis retour au mouillage où Jean Marc, un pote de navigation rencontré aux Açores en 2015, me rejoint ce soir sur son OVNI 36. Plaisir des retrouvailles, bon apéro, bonne bouffe, bonnes discussions, bons moments passés ensemble, d’abord au frais dans le cockpit puis au chaud dans le carré. Allez salut, à la revoyure!
Le goulet était calme. Je trainais une ligne de pêche, et hop encore 3 maquereaux. J’ai mouillé devant la plage du Corréjou bien abritée des vents d’ouest mais les fonds sont souvent plein d’algues et l’ancre accroche mal. Java a même dérapé. Le lendemain matin, j’ai fait le plein de gaz oil et d’eau à la marina puis retour au mouillage où Jean Marc, un pote de navigation rencontré aux Açores en 2015, me rejoint ce soir sur son OVNI 36. Plaisir des retrouvailles, bon apéro, bonne bouffe, bonnes discussions, bons moments passés ensemble, d’abord au frais dans le cockpit puis au chaud dans le carré. Allez salut, à la revoyure!
Le lendemain, vendredi 19 juin, je quitte Camaret à 8h30 pour l’Aber Wrac’h pour 37 miles de navigation. Le vent Ouest Nord-Ouest souffle à 10 noeuds environ, il fait d'abord beau. A midi, je suis à la pointe Sainte-Mathieu, à marée basse, juste comme il faut. II bruine.
La pointe Saint Mathieu avec la tourelle rouge des Vieux Moines et le phare un peu noyé dans la brumasse.
Je vais bénéficier du courant pour remonter le chenal du four puis l’entrée de Manche, au près par un vent faiblissant à 8-10 noeuds. Je mets ma ligne de traine à l’eau, avec la cuillère qui tue.
La navigation est plaisante. Je passe la bouée cardinale ouest de la basse Paupian, mon cap est Est, j’enroule la grand-voile qui dévente le génois. Je me traine. C’est une allure pêche. Je remonte 4 maquereaux à bord. J’arrive tout doucement devant la marina de l’Aber Wrac’h vers 17 heures, presqu’à marée haute. Un employé de la marina vient vers moi sur son embarcation .
La pointe Saint Mathieu avec la tourelle rouge des Vieux Moines et le phare un peu noyé dans la brumasse.
Je vais bénéficier du courant pour remonter le chenal du four puis l’entrée de Manche, au près par un vent faiblissant à 8-10 noeuds. Je mets ma ligne de traine à l’eau, avec la cuillère qui tue.
La navigation est plaisante. Je passe la bouée cardinale ouest de la basse Paupian, mon cap est Est, j’enroule la grand-voile qui dévente le génois. Je me traine. C’est une allure pêche. Je remonte 4 maquereaux à bord. J’arrive tout doucement devant la marina de l’Aber Wrac’h vers 17 heures, presqu’à marée haute. Un employé de la marina vient vers moi sur son embarcation .
« Bonjour, vous voulez prendre une bouée ou aller au ponton? » me demanda t-il, assez sèchement.
« Est-ce possible aussi de mouiller sur ma propre ancre, juste là derrière les bouées du port? » Lui répondis-je.
- « Non » me répondit-il vertement, visiblement froissé.
- « Ah bon, pourtant avant … »-
- « Maintenant " m'interrompt-il, "ce n’est plus possible. Tout ça ( en me montrant de la main et du bras) , c’est la concession du port. A côté du chenal, ce sont les parcs à huitres. Si vous voulez mouiller, vous devez suivre le chenal au-delà de la cale de Perros ( entre parenthèse, situé sur Plouguerneau, la commune voisine …) . Et surtout restez bien dans le chenal. C’est vous qui prenez vos responsabilités) … ».
- !!!.
Je dégage doucement sans ne rien dire, en souriant. Et j'entends le moteur de l'embarcation de la marina qui s'affole.
Ben ouai, avec un tel accueil, elle n’est pas prête de me revoir la marina de l’Aber Wrac’h. Ou bien effectivement tout l’espace de la concession est occupé par des bouées et là évidemment, mouiller sur son ancre devient impossible, ou bien tout l’espace n’est pas occupé et ce n'est pas une zone protégée et alors il est encore possible, concrètement, de mouiller sur son ancre, sans attaquer ni les divers parcs à coquillages, ni les bateaux sur bouées. Il n’y aucune raison qu’on ne puisse pas le faire. Tiroir-caisse, tiroir-caisse quand tu nous tiens ...De nombreux endroits de mouillage sur ancre disparaissent sous des bouées, le plus souvent inoccupées et/ou hors de prix. Et je n'aime pas les marinas qui me font penser à des immeubles HLM.
« Est-ce possible aussi de mouiller sur ma propre ancre, juste là derrière les bouées du port? » Lui répondis-je.
- « Non » me répondit-il vertement, visiblement froissé.
- « Ah bon, pourtant avant … »-
- « Maintenant " m'interrompt-il, "ce n’est plus possible. Tout ça ( en me montrant de la main et du bras) , c’est la concession du port. A côté du chenal, ce sont les parcs à huitres. Si vous voulez mouiller, vous devez suivre le chenal au-delà de la cale de Perros ( entre parenthèse, situé sur Plouguerneau, la commune voisine …) . Et surtout restez bien dans le chenal. C’est vous qui prenez vos responsabilités) … ».
- !!!.
Je dégage doucement sans ne rien dire, en souriant. Et j'entends le moteur de l'embarcation de la marina qui s'affole.
Ben ouai, avec un tel accueil, elle n’est pas prête de me revoir la marina de l’Aber Wrac’h. Ou bien effectivement tout l’espace de la concession est occupé par des bouées et là évidemment, mouiller sur son ancre devient impossible, ou bien tout l’espace n’est pas occupé et ce n'est pas une zone protégée et alors il est encore possible, concrètement, de mouiller sur son ancre, sans attaquer ni les divers parcs à coquillages, ni les bateaux sur bouées. Il n’y aucune raison qu’on ne puisse pas le faire. Tiroir-caisse, tiroir-caisse quand tu nous tiens ...De nombreux endroits de mouillage sur ancre disparaissent sous des bouées, le plus souvent inoccupées et/ou hors de prix. Et je n'aime pas les marinas qui me font penser à des immeubles HLM.
Je devais rejoindre le port de l’Aber Wrac’h dans la soirée où des amis m’avaient invité à manger. Je ne voulais donc pas trop m’en éloigner mais après deux tentatives, il était réellement impossible de mouiller en toute sécurité à l’endroit indiqué par l’employé du port : chenal étroit, profond ( 13 mètres, ) fort courant , encombrement … C’est irresponsable d’indiquer de tels endroits. Je suis donc revenu vers le port et j'ai mouillé derrière les bouées. Na! Personne n’est venu me voir.
La prochaine fois, j’irai dans l’Aber Benoit.
Le samedi 20 juin, j’ai quitté l’Aber Wrac’ch vers 11 heures , pour l’île de Batz, pour une trentaine de milles. Mon guindeau , un Lofran Tigre de 1000 watts , ( il mériterait un prénom, cet équipier modèle , au vu du boulot qu’il effectue sans broncher) remonte puissamment les 50 mètres de chaine de 8 mm ainsi que l’ancre FOB Rock de 20 kgs (environ 95 kgs en tout !) . Je n’ose pas imaginer le même travail à la force des bras. A une époque, beaucoup de marins solitaires ne possédaient pas de guindeau et il n’était pas rare qu’ils mettent 1 heure ou 2 à relever leur mouillage!!! Je sors du port en passant devant la marina, puis salue amèrement une grosse bouée-tonne que j’avais heurtée connement voici 7 ou 8 ans et enfile le chenal tortueux et assez étroit ( la mer est basse) sur 1 ou 2 milles , longe la tourelle du petit pot de beurre puis celle du grand pot au beurre et vais sagement contourner la bouée Libenter qui marque la fin des dangers. Malgré le bon balisage , l’accès au port de l’Aber Wrac’h reste très délicat et les accidents ne sont pas rares surtout par gros temps ou par mauvaise visibilité.
Tourelle le " petit pot de beurre", cardinale Ouest.
Tourelle le " grand pot de beurre" , latérale babord.
Ce matin , le ciel est mitigé, tantôt clair, tantôt menaçant, le fond de l’air est frais mais il ne pleut pas. Le vent souffle mollement à 10 noeuds du Sud-Ouest. Je suis vent arrière sous génois seul et j’ai le courant avec moi. Java avance à 3-4 noeuds, juste bien pour pêcher. Deux maquereaux s’invitent à bord et je relève ma ligne. J’aime bien le maquereau mais pas forcément tous les jours. Progressivement le vent monte jusqu’à 15 noeuds , la mer est belle et le temps s’éclaircit vraiment. Je ne veux pas arriver trop tôt à l’île de Batz et je remplace le génois par la trinquette seule. Je me traine volontairement à 4 noeuds mais je suis peinard: peu de bateaux en mer. J’entre dans « Porz Kornoc’h », port à échouage de l’île, à marée haute et mouille derrière l’île Denved ( aux moutons), espace que je connais déjà.
Tourelle, la "Basse Plate",cardinale Nord indiquant l'entrée Ouest du chenal de l'île de Batz.
Le port est vaste, 500-600m par 500-600m environ , plutôt bien abrité derrière son long mole en pierres de taille. Cet espace est resté dans son jus avec de nombreux rochers, des zones d’algues, des îlots … Et finalement les vraies bonnes places, sans trop de cailloux, sans trop de bouées, sans trop d’algues ne sont pas si nombreuses que cela pour les visiteurs . D’autre part, le port assèche complètement même à coefficient de marée moyen.
Porz Kornoc'h, tout le monde à sec.
On se retrouve assez sensiblement dans le même contexte que dans le port de l’île de Sein. Les pêche-promenades et les bouées occupées ou inoccupés sont nombreux. Les voiliers à poste sont rares ( 3 ou 4) et ceux de passage pas nombreux non plus, jusqu’à une quinzaine en même temps l’été, selon mes renseignements. La place ne manquera sans doute jamais pour un bateau qui échoue bien mais je le répète, attention aux cailloux, aux bouts qui trainent… Les voiliers ne pouvant pas échouer doivent rester à l’extérieur, comme souvent...
Porz Kornoc'h, tout le monde à sec.
On se retrouve assez sensiblement dans le même contexte que dans le port de l’île de Sein. Les pêche-promenades et les bouées occupées ou inoccupés sont nombreux. Les voiliers à poste sont rares ( 3 ou 4) et ceux de passage pas nombreux non plus, jusqu’à une quinzaine en même temps l’été, selon mes renseignements. La place ne manquera sans doute jamais pour un bateau qui échoue bien mais je le répète, attention aux cailloux, aux bouts qui trainent… Les voiliers ne pouvant pas échouer doivent rester à l’extérieur, comme souvent...
Voilà Java , à l'aise , ici sur de la vase dure, toujours bien stable, quel pied!
Je n’y étais pas revenu depuis plus de dix ans et à vrai dire je crois que je n’avais jamais réellement fait le tour complet de l’île. J’ai réparé la chose, seul d’abord puis encore tout seul mais … accompagné d'un guide local septuagénaire, né sur le « caillou »: plus de 5 heures de randonnée commentée, des tonnes d’anecdotes plus ou moins croustillantes, un bon résumé de l’histoire de l’île et du vécu quotidien actuel … Environ 500 habitants sur l'île aujourd’hui, jusqu’à 1300 dans les années 1910. Les maisons ( entre 300 et 400) sont pour la plupart anciennes mais plutôt vastes pour l'époque et globalement bien entretenues et fleuries. Malheureusement beaucoup sont devenues et deviennent des maisons de vacances, vendues à prix d'or et chassant en réalité les jeunes qui n'ont pas les moyens d'acheter (c'est vrai dans toutes les îles).
Belle demeure devant la plage du port.
Toutes les pierres utilisées pour la construction des maisons, des divers ouvrages portuaires, du phare, de l'église, du fort ... proviennent de l'île et ont été taillées sur place.
Cependant, l'île était assez privilégiée avec un climat doux, un port assez bien abrité, une terre fertile, une mer poissonneuse, des algues à foison ( amendement et autres utilisations: soude, cosmétiques, gastronomie, pharmacopée…), le tout à portée de la main du continent et d’une vraie petite ville Roscoff.
Ancien abri du canot de sauvetage à Porz Reter. Super mouillage tranquille de beau temps.
Claudie est venue me rejoindre et nous avons fait le tour de l’île ( 12 kms environ) à 2 reprises et parcouru l’île dans tous les sens. Un chemin côtier suit quasiment toute la côte, même sur la partie habitée. Nous longeons des plages de sable blanc, des pointes rocheuses, surplombons des petites falaises, parcourons des dunes, longeons des zones marécageuses, des mares, des champs , des pâtures , des chaos granitiques…
Bonne idée, ces récupérateurs de déchets le long des littoraux.
`Nous nous sommes régalés devant les paysages variés tantôt sauvages, tantôt cultivés, devant les belles maisons, devant les superbes jardins fleuris… Les points de vue sont très variés avec la mer parfois calme et bleue , parfois agitée, rude, blanchie par le vent et les courants. A marée basse, se dévoilent de grands espaces parfois sableux parfois très rocheux. La mer déferle sur les nombreux hauts-fonds au nord de l’île. Nous avons vu, entre autres, plusieurs couples de tadorne avec leurs petits, quelques phoques sortant plaisamment la tête hors de l’eau, quelques fous de Bassan pêchant en piqué à quelques dizaines de mètres de la côte, de nombreuses mouettes rieuses piétinant dans le sable ou la vase pour en faire sortir les petites proies, une buse variable survolant une lagune, de nombreux huitriers-pies toujours aussi criards, des hirondelles de rivage et rustiques, des chardonnerets, des linottes mélodieuses, des pipits maritimes... Je laisserai de côté les profiteurs et envahisseurs goélands argentés et bruns que , malgré leur beauté et leur prestance, je déteste.
Huitrier-pie: bel oiseau mais quel gueulard.
Nous avons vu les 4 vaches de l'île, de race normande , quelques chevaux et un poulain. La végétation est également intéressante comme les chardons bleus presqu’en fleurs, des orchidées en fleurs sur les dunes, quelques coulemelles ... mais aussi des capucines, des bourraches, des alysses odorantes, des laitues, des soucis égarés ou échappés, …
Fleurissement sauvage des dunes.
Bonne idée, ces récupérateurs de déchets le long des littoraux.
`Nous nous sommes régalés devant les paysages variés tantôt sauvages, tantôt cultivés, devant les belles maisons, devant les superbes jardins fleuris… Les points de vue sont très variés avec la mer parfois calme et bleue , parfois agitée, rude, blanchie par le vent et les courants. A marée basse, se dévoilent de grands espaces parfois sableux parfois très rocheux. La mer déferle sur les nombreux hauts-fonds au nord de l’île. Nous avons vu, entre autres, plusieurs couples de tadorne avec leurs petits, quelques phoques sortant plaisamment la tête hors de l’eau, quelques fous de Bassan pêchant en piqué à quelques dizaines de mètres de la côte, de nombreuses mouettes rieuses piétinant dans le sable ou la vase pour en faire sortir les petites proies, une buse variable survolant une lagune, de nombreux huitriers-pies toujours aussi criards, des hirondelles de rivage et rustiques, des chardonnerets, des linottes mélodieuses, des pipits maritimes... Je laisserai de côté les profiteurs et envahisseurs goélands argentés et bruns que , malgré leur beauté et leur prestance, je déteste.
Huitrier-pie: bel oiseau mais quel gueulard.
Nous avons vu les 4 vaches de l'île, de race normande , quelques chevaux et un poulain. La végétation est également intéressante comme les chardons bleus presqu’en fleurs, des orchidées en fleurs sur les dunes, quelques coulemelles ... mais aussi des capucines, des bourraches, des alysses odorantes, des laitues, des soucis égarés ou échappés, …
Fleurissement sauvage des dunes.
Le jardin exotique de George Delaselle, niché à l’extrême Est, est magnifique.
Nous sommes montés en haut du phare, par beau temps. La vue y est superbe et nous découvrons l’île entièrement, entre sa pointe Ouest surélevée , sauvage et sa pointe Est plus basse avec ses dunes et le jardin Delasselle. Entre les deux, les zones habitées et cultivées dessinant des patchworks colorés.
Ile très agricole.
Tout ce qui est cultivable est cultivé sur l'île. Une quinzaine d'exploitations se partagent près de 200 hectares : pommes de terre, carottes, fenouils, échalotes, oignons, tomates, artichaux, ... pour une moitié en agriculture biologique mais le plastique me semble toujours beaucoup utilisé.
Nous sommes montés en haut du phare, par beau temps. La vue y est superbe et nous découvrons l’île entièrement, entre sa pointe Ouest surélevée , sauvage et sa pointe Est plus basse avec ses dunes et le jardin Delasselle. Entre les deux, les zones habitées et cultivées dessinant des patchworks colorés.
Superbe vue du haut du phare, côté Est : les champs, le bourg, le port et au loin, la pointe de Roscoff.
Ile très agricole.
Tout ce qui est cultivable est cultivé sur l'île. Une quinzaine d'exploitations se partagent près de 200 hectares : pommes de terre, carottes, fenouils, échalotes, oignons, tomates, artichaux, ... pour une moitié en agriculture biologique mais le plastique me semble toujours beaucoup utilisé.
Globalement les gens sont accueillants et affables. On y trouve presque tout, une supérette, des bars, des restaurants, une boulangerie, des marins pêcheurs à qui vous pouvez acheter poissons, et divers crustacés à bons prix ( homard à 22 euros le kg par exemple …) . Franchement j’ai (re)découvert une île que finalement je ne connaissais pas vraiment. Un grand plaisir. J'y retournerai.
Ni les voitures, ni les vélomoteurs, ni les tracteurs ne sont interdits sur l'île mais ils me paraissent utilisés raisonnablement .
Et pour changer de registre, un coup de gueule concernant les toilettes publiques en France et plus particulièrement dans les zones touristiques. Notre pays a décidément un gros problème avec les sanitaires. En voici encore la preuve ci-dessous: toilettes publiques restées en l'état pendant au moins trois jours, en période touristique et dans le contexte sanitaire actuel !!!
Ni les voitures, ni les vélomoteurs, ni les tracteurs ne sont interdits sur l'île mais ils me paraissent utilisés raisonnablement .
Et pour changer de registre, un coup de gueule concernant les toilettes publiques en France et plus particulièrement dans les zones touristiques. Notre pays a décidément un gros problème avec les sanitaires. En voici encore la preuve ci-dessous: toilettes publiques restées en l'état pendant au moins trois jours, en période touristique et dans le contexte sanitaire actuel !!!
Des chiottes "à la française", trop souvent vus comme ici à l'île de Batz, devant la mairie.
Nouveaux chiottes contre le mur de l'église toujours à l'île de Batz! Pas de soucis avec les monuments historiques???
Bon, passons.
Le mardi 30 juin, après un séjour de 10 jours, je quitte l’île de Batz , direction l'Est ! Et je verrai. En Manche, naviguer en tenant compte des courants est primordial pour se faciliter la vie : on monte vers l’Est à marée montante pour 7-8 heures de navigation rapide et on descend vers l’Ouest à marée descendante pour 5-6 heures de navigation favorable. Aujourd'hui, le vent souffle Sud-Ouest à 15-20 noeuds, presque vent arrière et sous génois seul, j’avance à 6 noeuds sur une mer peu agitée. Le temps est frais, nuageux avec quelques pluies éparses. Je dois trouver un abri qui me permette de repartir demain matin à marée basse. Je décide de mouiller devant la grande plage au nord de Perros Guirrec. En partie Ouest, une bonne vingtaine de grosses bouées blanches attendent probablement les visiteurs ( aucune annotation, et seules deux sont occupées) , et je vais ancrer tranquillement dans la partie Est par 10 mètres de fond avec 50 mètres de chaine. La baie est bien protégée des vents Sud-Ouest mais malgré tout le mouillage est un peu rouleur.
Mouillage devant la grande plage au nord de Perros Guirec, sombre et tristounette en cette fin de journée maussade.
Mouillage devant la grande plage au nord de Perros Guirec, sombre et tristounette en cette fin de journée maussade.
Pendant la nuit, il a plu mais j’ai bien dormi. Le matin, à marée basse, je quitte le mouillage pour probablement Bréhat , probablement, puisqu’en réalité, je ne sais pas vraiment. Je suis seul, j’ai tout mon temps et en fait je navigue au feeling. Sous voiles, je passe au sud de l’île Tomé en zigzagant entre les bouées et les tourelles. La visibilité est bonne. Les Sept îles paraissent à portée de mains. Pourquoi ne pas m’arrêter à Port Blanc en Penvenan là juste devant moi à quelques milles ? Je ne connais pas ce port et j’en profiterai en même temps pour visiter « mon » île Saint Gildas.
Pas belle "mon" île Saint Gildas? Belge, habitée, privée et inaccessible ... en réalité.
L’accès à Port Blanc est simple, direct. Le port est vaste et entre deux grandes zones de mouillage sur bouées, tout un espace sur fond de sable reste libre pour mouiller ( et échouer à grand coefficient de marée). Il est même possible de se réfugier encore bien plus en amont, bien planqué derrière les ilots ( à l'échouage bien entendu).
Vue de port Blanc du fond de l'anse. Que d'espace.
Le port est bien abrité sauf des vents de nord mais par vents soutenus d’ouest , le plan d’eau devient vraiment très clapoteux et peut compliquer les trajets avec l’annexe.
Pas belle "mon" île Saint Gildas? Belge, habitée, privée et inaccessible ... en réalité.
L’accès à Port Blanc est simple, direct. Le port est vaste et entre deux grandes zones de mouillage sur bouées, tout un espace sur fond de sable reste libre pour mouiller ( et échouer à grand coefficient de marée). Il est même possible de se réfugier encore bien plus en amont, bien planqué derrière les ilots ( à l'échouage bien entendu).
Vue de port Blanc du fond de l'anse. Que d'espace.
Le port est bien abrité sauf des vents de nord mais par vents soutenus d’ouest , le plan d’eau devient vraiment très clapoteux et peut compliquer les trajets avec l’annexe.
Au mouillage, derrière la première zone de bouées sur fond de sable, dans un très bel environnement. .
Je suis absolument bluffé par cet endroit aux nombreux îlots plus ou moins habités, tantôt îles, tantôt presqu’îles au fil des marées, qui s’étalent de Port Blanc au port de Buguéles.
Ilot de Coz-Castel.
Ce jeudi 2 juillet, je me suis baladé sur une quinzaine de kms dans tout cet espace sans pouvoir grimper sur les îlots habités privés ( dont Saint Gildas malheureusement : même pas pu visiter « mon » île). J’ai longé l’étang du moulin à marée, au toit de tuiles rouges ( privé lui aussi) puis le sillon de galets où nichent encore des gravelots: découverte d’un lieu magnifique que je ne connaissais pas, n’imaginais pas . Comme quoi, pas forcément nécessaire de parcourir le monde pour dénicher des endroits merveilleux et la Bretagne en est riche.
Ilot de Coz-Castel.
Ce jeudi 2 juillet, je me suis baladé sur une quinzaine de kms dans tout cet espace sans pouvoir grimper sur les îlots habités privés ( dont Saint Gildas malheureusement : même pas pu visiter « mon » île). J’ai longé l’étang du moulin à marée, au toit de tuiles rouges ( privé lui aussi) puis le sillon de galets où nichent encore des gravelots: découverte d’un lieu magnifique que je ne connaissais pas, n’imaginais pas . Comme quoi, pas forcément nécessaire de parcourir le monde pour dénicher des endroits merveilleux et la Bretagne en est riche.
Moulin à marée avec des tuiles rouges, privé encore, à cheval entre les îles Balannec et Ozac'h.
Je pensais rester deux ou trois jours à Port Blanc mais il prévu que le vent forcisse et les trajets en annexe étant longs, exposés et remuants, je préfère rejoindre Bréhat où je pourrai bien m’abriter. Pour ne pas échouer, je quitte le mouillage un peu avant la marée basse (coefficient de marée de 80 environ). Destination: le fond de l’anse de la Corderie à Bréhat. J’ai plus que tout mon temps pour gagner cet abri à environ 20 miles et je me mets « au ralenti » sous trinquette seule par vent portant et courants favorables pour pouvoir rejoindre le fin fond de l'anse de la corderie où je pourrai mouiller à l’échouage à l’abri de « tout ». Aux Héauts de Bréhat, les courants sont très forts, plus de 3 noeuds, la mer bouillonne, clapote et le paysage défile comme par enchantement. Java à moitié ivre zigzague sur cette mer perturbée, un peu comme visqueuse.
J’entre dans l’anse de la Corderie juste comme il faut, à la bonne heure ( 2 heures avant la marée haute) et me faufile jusqu’au fond où je mouille sur 25 mètres de ligne de mouillage . Pas d’autres bateaux sur ancre . En cette fin de journée, le soleil illumine cet endroit absolument magnifique, entouré tantôt de petites collines arborées de feuillus et de résineux de belles tailles cachant quelques maisons et une mini-chapelle ( devenue habitation privée) , tantôt par d’anciennes demeures en pierre de taille gardées par des camélias pétant de fleurs . Des gros chaos de rochers granitiques dominés par des goélands surveillent le tout. Le silence est quasiment total: pas de voitures, parfois un tracteur longe la petite baie, juste quelques promeneurs à pied ou à vélo, quelques cris d'enfants.
Sept ans que j’ai quitté Bréhat où j’avais travaillé plus de 4 ans. Sept ans que je n’y étais pas revenu. J’y reviens par opportunité, je passais par là … Bon, j’admets tout de même une certaine curiosité à y reposer le pied. J’ai relégué aux oubliettes mon séjour de boulot, presque . Je n’ai aucune envie de retrouver les gens, même les sympas. Cette île a un physique d’une beauté remarquable mais mieux vaut éviter d’en regarder les dessous. Allons-y tout de même pour des belles ballades uniquement pour le semblant, discrètement, avec ma casquette de marin et mes lunettes de soleil ( j'ai aussi pensé rajouté le masque; non, je plaisante).
J'ai fait le tour de l'île en long, en large et en travers. J'ai croisé des têtes connues voire très connues. Le temps était maussade, frais, venteux, souvent crachineux comme un copier-coller de mon séjour des quelques années passées sur l'île. J'ai poussé jusqu'au phare du Paon dans le nord. Par endroit, la mer prend ses aises et rabote la nature comme ci-dessous.
La mer s'amuse: drôle d'allure chaotique pour ce chemin d'accès au phare du Paon.
Allez, hop, j'en profite pour pousser mon deuxième coup de gueule dans cet article. Peu de choses ont changé sur l'île. Ca sent toujours autant les petits arrangements, les copinages, les passe-droits... Ainsi, par exemple, les sentiers côtiers, en zone habitée, non seulement n'ont jamais été imposés, mais bien pire, certains tronçons ont même disparu. Les propriétaires voisins ont encombré, bouché progressivement les accès et il persiste encore parfois la trace du chemin dans la végétation. Ou bien, ailleurs , grignotées par la mer, la falaise ou la terre s'effondrent, le sentier se rétrécit dangereusement ou disparait, les clôtures des propriétés ne bougent pas, le passage devient impossible et hop, c'est dans la poche. Plus de passage, envolé. Pshitt.
Pas de chemin... mais souvent pire, plus de chemin ( dans le sens d'une disparition).
D'autres sentiers se terminent en cul de sac! Bizarre! Bizarre pour ce qui fut des chemins de douanier. Dans les terres, il en est de même. Des petits chemins communaux sont accaparés par les propriétaires limitrophes : pose d'un gros caillou la première année, puis de deux cailloux l'année suivante puis construction d'un mur la dernière année ou d'une porte ... pour clore l'affaire. La municipalité sait tout cela mais se tait.
Encore pire. L'île de Béniguet , zone protégée de 18 ha ( commune de Bréhat) a été achetée, en 1999, par les héritiers des fondateurs du groupe Franprix-Leaderprice . Rapidement, des travaux de constructions sont réalisés pour des millions d'euros, pour beaucoup sans autorisation avec pour projet d'ouvrir un resor de luxe. Depuis, plus de 10 ans, plusieurs condamnations ont été prononcées avec amendes et remise en état des lieux ( la première en 2007). Appel après appel, la procédure continue mais déjà avec des demandes de prescription ... les travaux aussi continuent. Ici la commune a quand même déposé une plainte.
Tout cela ne m'empêche pas de dormir mais a le don de m'agacer sérieusement. Je sais, on est bien loin de la navigation, mais j'ai les yeux ouverts sur les endroits que je visite.
L'île Béniguet séparée de l'île de Bréhat par le chenal du Kerpont.
Les bréhatins installés à l'année, véritables habitants de l'île, sont globalement modestes, courageux et très attachés à leur caillou. Les pseudo-bréhatins occupants d'été dans leurs belles et grandes maisons ont l'argent, le paraître et ... beaucoup de pouvoir.
A bréhat, c'est pire d'ailleurs puisque l'île a été envahie dès le début du XX ème siècle par un grand de nombre de familles richissimes et influentes, notamment parisiennes qui se sont permises et se permettent beaucoup de choses. Pour l'instant, rien n'a changé et je ressens toujours cette ambiance faussement débonnaire, en réalité tendue et malsaine. A mon arrivée sur l'île en 2008, un adjoint au maire m'avait dit: "les touristes me disent souvent que Bréhat doit certainement être un vrai petit paradis mais en réalité, ils ne se doutent pas que c'est surtout une vraie petite Corse..."!. Il n'avait que trop raison.
En naviguant tout près, j'ai voulu revoir Bréhat et je l'ai revu. J'ai été rassuré si je puis dire. En effet, les perceptions ressenties lors de mon long séjour passé me paraissent toujours exactes et non usurpées. L'équipe municipale vient de changer, des jeunes semblent s'installer. Les choses vont-elles changer? Peut-être mais pas facile avec 553 inscrits sur les listes électorales pour une population de 361 habitants et des participations records. On devine les tensions, les pressions extérieures.
En naviguant tout près, j'ai voulu revoir Bréhat et je l'ai revu. J'ai été rassuré si je puis dire. En effet, les perceptions ressenties lors de mon long séjour passé me paraissent toujours exactes et non usurpées. L'équipe municipale vient de changer, des jeunes semblent s'installer. Les choses vont-elles changer? Peut-être mais pas facile avec 553 inscrits sur les listes électorales pour une population de 361 habitants et des participations records. On devine les tensions, les pressions extérieures.
Après 3 jours à l'échouage, à La Corderie, ce matin j'ai gagné un autre mouillage bien protégé aussi, moins connu ( échouage possible) sur la côté Est, près de l'îlot Logodec. J'ai raccourci ma route en empruntant le chenal de Kerpont et ainsi longé la fameuse île Béniguet.
Dernier mouillage à Bréhat près de Logodec. Marée basse, 8.50 mètres de marnage, Java échoue, aucun soucis, voulu ou pas. Toujours content.
Avec un bon mouillage et un bon biquille, les possibilités de vagabondage sont infinies. Java, en toute sérénité, se faufile partout, accède à des endroits improbables sans crainte, sans contraintes, sans recours aux béquilles, sans risque pour sa coque ( à moins d'attaquer des rochers), sans risque de se coucher ... J'ai toujours possédé des voiliers qui échouaient ( quillard, quille recevable, dériveur lesté mais pas de dériveur intégral ni de quille longue). Depuis, que j'ai goûté aux avantages du biquille, je ne changerai plus.
De profil: échouage nickel dans la vase molle ( anse de la corderie).
L'ancre Fob Rock de 20 kgs bien scotchée dans la vase molle (rafales à 30 noeuds).
Toujours bien droit dans ses bottes, Java vous salue bien.
Gildas.