jeudi 21 octobre 2021

Algarve septembre-octobre 2021

Vilamoura, le 16 septembre


Ici,  le monde change et on entre dans un environnement luxueux, patte blanche obligatoire ou surtout porte-feuille bien garni indispensable ... Java est accueilli par un "good boy" au ponton d’accueil. Je me rends à la réception vaste et luxueuse  de la marina pour l’enregistrement Malgré le bel outil informatique, pas moins de 7 feuilles imprimées me seront remises tout en me demandant si je ne voulais pas en plus des photocopies … Délire administratif. Puis un  second marinéro m’accompagne avec son pneumatique  jusqu’au ponton  et m’aide à l’amarrage. La marina plonge dans un complexe luxueux avec de multiples boutiques, bars, restaurants qui jouxtent 5 terrains de golf de  18 trous… ). Un monde à part , décalé  avec de nombreux allemands et britanniques.  Peu de voiliers en fait à la marina mais pas  mal de gros yachts à moteur … La ville est récente,  artificielle et sans charme. Mais le monde est là; il remplit bien l’espace où flotte un parfum de « dessus du panier ». 




                                                    Sanitaires de la marina de Vilamoura


N’étant pas venu ici pour jouer au casino ou fréquenter le Hilton, je profite des commodités pour  nettoyer et bichonner  Java, dedans, dehors ( dans ces moments-là, je le trouve toujours très grand,  mon petit Java).   J’effectue les  pleins de fuel et d’eau et hop je quitte ce monde suffisant auquel je n’appartiens pas ; direction La Ria Formosa au moteur puis rapidement à la voile pour rentrer dans la lagune avec le courant qui peut être très fort surtout lors des gros coefficients de marée comme ces jours-ci. Effectivement , je suis à plus de 9 noeuds dans la passe et hop direction Faro sous grand voile seule,  en suivant, sur 4-5 miles,  le canal assez étroit mais balisé entre les nombreuses et étendues vasières. Seul voilier visiteur, je mouille au début du canal qui mène à Praia de Faro, proche de l’aéroport. 




                                                                Entrée de la Ria Formosa.


Dimanche 19 septembre,


Claudie est venue me rejoindre pour presque 1 mois. Nous prévoyons de petites navigations pépères , des randonnées et pour Claudie de l’exercice aquatique.



                                                                Retrouvailles.


Notre mouillage n’est pas très calme avec le bruit de l’aéroport et le passage d’assez nombreux bateaux. Le mardi suivant, la remontée du chenal sur 2-3 miles pour la Praia de Faro n’est pas évidente:  pas de balisage et surtout les limites du chenal et les bancs de sables sont sans cesse évolutifs.  Nous naviguons au moteur,  en fin de marée haute  de manière prudente, heureusement sans crainte de roches à priori. Peu de voiliers font cette remontée surtout réservée aux bateaux pouvant échouer. Effectivement, seul un voilier, pavillon anglais, est au mouillage. A marée basse , le chenal est étroit, la place est comptée pour ne pas échouer mais l’environnement est plutôt peinard en excluant les bruits de l’aérodrome tout proche. Par contre la richesse ornithologique est remarquable dans cette lagune garde-manger: nombreux limicoles, barges, courlis, spatules, hérons, aigrettes, mouettes ( beaucoup de mélanocéphales), des barges … 




             Marée haute à la marina de Faro: l'entrée est à gauche sous les rails de la voie ferrée!



Jeudi 23 septembre,


Nous sommes toujours au mouillage de Praia Faro.

Ce matin, 4 bidons de 5 l d’eau récupérés aux douches des plages ( mer agitée et beaucoup de rouleaux malgré le peu de vent) . Puis nous sommes descendus en youyou sur les vasières de la lagune avec des zones très mouvantes . Les d’oiseaux sont très nombreux et variés avec  pas mal d’espèces côte à côte permettant de bien voir les différences de taille: aigrette, au long bec acéré et aux jambes noires et fines se terminant par les pieds bien jaunes, spatules plus grandes ,  plus massives au bec long  en forme de large spatule et aux pattes noires longues et massives, belles mouettes mélanocéphales claires ( blanches et gris clair), sans aucune trace de couleur noire, hérons cendrés, barges à queue noire et courlis cendrés de belles tailles et aux longs becs, chevaliers gambettes, pluviers argentés, bécasseaux sanderlings, bécasseaux variables, tourne-pierres, gravelots à collier interrompu, quelques goélands … 

Orages en fin nuit.




                                                    Grosse activité ornithologique .


Praia Faro est assez particulier et hypertouristique en saison, avec le village de pêcheurs aux petites maisons quasiment disparues et bouffées par l’érosion. D'autres maisons de vacances se sont construites sans harmonie, sans charme,. L’aéroport est tout proche et par moment  vraiment bruyant selon la direction du vent et le moment de la journée. Mais il reste tout de même, le bout de quelque chose avec un certain charme et une interrogation sur le devenir de l’endroit avec la montée prévue des eaux. Sinon lieu  plutôt paisible, peu de bruit de trafic routier, assez peu de traffic maritime,  nuits très calmes sur eaux plates,  comme à la maison. 


Ce soir, nous partons sur l’île de Culatra à marée montante. Nous négocions la première partie non balisée du chenal  à petite vitesse, puis empruntons un petit canal récemment creusé naturellement ( après avoir noté la trajectoire des locaux) et nous continuons dans la partie balisée . Nous rejoignons le mouillage de Culatra déjà occupé par une petite centaine de voiliers mais la zone est grande et notre petit tirant d’eau nous permet de rester près du port. 





            Foutoir au port de Culatra mais chacun se retrouve et au moins les annexes sont bien reçues. 



Par contre,ici, ça circule ( pas en voitures car absentes de l’île) mais sur l’eau ( nombreuses petites vedettes et petits bateaux de pêche ) avec un plan d'eau chahuté en permanence,  sans compter le bruit des avions qui passent juste au dessus à basse altitude. Au total, un mouillage intéressant puisque abrité et vaste mais réellement bruyant et clapoteux. Nous descendons au ponton du port de pêche toujours aussi sympathiquement bordélique puis visitons le bourg et ses alentours. 


Le lendemain vendredi, nous allons sur Olhao en suivant le chenal balisé et mouillons entre les deux marinas, juste devant le marché couvert. Java y est seul, bizarre. Toujours le même bazar pour accoster en youyou. Rien n’est prévu, comme souvent au Portugal Tout semble fait pour décourager les accostages: pas d’échelle aux quais, appontements avec porte fermée, … Malgré tout, nous avons laissé le youyou soit à quai, soit un appontement ouvert en journée, normalement réservé aux locaux!!! puis sur un petit ponton privé et en escaladant la porte pour sortir et entrer… Ca gâche un peu le plaisir. Heureusement la ville est belle et intéressante . 




            Des dizaines d'étraves dans les rues d'Olhao toujours aussi belles les unes que les autres.



Le samedi, nous nous approvisionnons au superbe marché ( un couvert et un extérieur),  un des plus grands de l’Algarve: plaisirs des sens avec un énorme marché aux poissons, des fruits et légumes divers et variés en pagaille et hop c’est reparti pour quelques jours d'autonomie. 






                                Le marché d'Olhao vue de notre mouillage ... temporaire.



Le dimanche matin, alors que nous nous apprêtions à partir pour une randonnée, l’autorité maritime nous vire: mouillage interdit … Nous partons sur l’île d’Armona à 2 miles. En cours de route, je réussis à m’échouer ... involontairement dans le canal étroit et changeant. La mer descend …  pendant encore 1h30. En attendant , nous descendons à terre pour nous balader autour d’un moulin à marée et d’un ancien site romain avec des vestiges de bacs à poissons et de réserves à sel … 

Nous retournons au bateau et remontons finalement  plus loin que le ponton de débarquement des vedettes d’Armona pour être peinards,  dans 1-2 mètres d’eau à marée basse. Juste un autre voilier à l’échouage. Pas de bruits d’avion,  très peu de passages de barcasses… Calme et silence au menu. "Que bom ». 




                                                            La route nationale d'Armona.


Nous visitons le petit village sans voiture,  très joliment paysagé de plantes surtout méditerranéennes. Ce sont surtout des maisons de vacances, pas d’hôtels, pas d’école, juste un camping, une colonie de vacances et plein de monde les vacances et les week-ends sur les grandes plages. Ballade pommée sur les plages et retour par la terre, juste avant la tombée de la nuit  … pour une douzaine de kilomètres parcourus.


Mardi 28 sept


Hier j’ai pêché des pieds de couteaux, des moules et des coques . 

Puis ce jour nous partons  sur Tavira en jouant la prudence et passant par le canal quelque peu balisé d’Olhao mais  à fin de marée basse pour bien le distinguer . La sortie de la lagune est facile,  le tout au moteur. Puis nous déroulons les voiles et naviguons  au travers grand largue, à une vitesse de 2 à 5 noeuds jusqu’à l‘entrée ( barre pouvant être dangereuse)  du chenal de  Tavira . Nous entrons dans la ria de Tavira mais  il n’est pas évident de trouver un mouillage peinard ( chenal étroit et nombreux bateaux sur bouées) et au final juste de la place pour quelques voiliers sur ancre, dans peu de profondeur d’eau. Je mouille en fin de peloton et  les  20 noeuds de vent prévus cette nuit m’obligent à une bonne longueur de chaine . Quelques petites embarcations et  bateaux de pêche passent mais ne sont pas vraiment gênants.

Comme d’habitude, c’est  toujours le même bordel pour caser son annexe à terre . Le club nautique  nous donne l’autorisation, à contre coeur, d’y laisser le youyou … 2 heures:  véritable calamité du  Portugal pour cela. Tu as toujours l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe  !!!! jamais au bon endroit, jamais au bon moment. 

Une randonnée en circuit permet de visiter la belle ville de Tavira pas encore trop touristique. 




                        Un des 18 édifices religieux de Tavira ( record du Portugal)





                                                        Vieux pont romain de Tavira.



Jeudi 30 septembre.


Nous remontons avec Java  jusqu’à Santa Luzia  en suivant le chenal balisé mais très étroit sur un passage donc pas évident pour des bateaux de tirants d’eau plus importants et non échouables. Nous mouillons en amont de la bouée verte N° 15 à 200 mètres environ de la cale avec possibilité d’y accoster en rangeant bien son annexe ( quel plaisir) . Le village de pêcheurs simple  et mignon a gardé une certaine authenticité avec son port très actif, roi de la poulpe,  ses beaux bateaux, ses nombreux anciens assis sur les bancs publics ou devant le pas de leur porte … 




                                                                Port de Santa Luzia.





                                        Cabanes de travail des nombreux pêcheurs à Santa Luzia.



Le village, pas que touristique ( surtout en ce moment), est reposant avec ses petites ruelles pavées, ses nombreux bars et restaurants , ses ballades sympas.  Bref une bourgade maritime qui nous a beaucoup plu. 




                            Une des nombreuses ruelles de Santa Luzia, modestes mais apaisantes.


Le petit train sur rails vers Praia Barril sur Ilha Tavira surprend. Nous avons bien randonné le long de la lagune,  et dans la campagne environnante avec ses nombreux vergers d’avocatiers, de manguiers, d’orangers, de citronniers, de grenadiers, de papayiers, de figuiers, d’oliviers, de vigne … L’observation ornithologique est riche : un couple de fauvettes mélanocéphales ce jour,  entre autres . 





                                                 Petit train de l'Ilha Tavira: 2-3 kms sur des rails.



Samedi 2 octobre ,


Nous partons de Santa Luzia au petit matin pour 15-20  miles qui nous séparent de l’entrée du Guadiana. Navigation pépère à la voile avec une arrivée à mi-marée au niveau de la barre du Guadiana, à ne pas franchir n’importe quand et n’importe comment même si le passage est relativement large. Et nous allons mouiller juste au dessus du port de pêche de Ayamonte avant de rejoindre la marina demain matin. Nous allons visiter le joli petit village blotti sur le versant de la colline,  juste en face 


Mardi 5 octobre.


Ayamonte, avec ses ports de pêche et de plaisance séparés, est une belle ville active avec de nombreuses ruelles pavées et piétonnes qui s’étalent au bas  de la colline et en partie sur les coteaux. Le tourisme parait raisonnable et nous nous sentions bien parmi les locaux. 

Après deux nuits passées à Ayamonte, nous remontons le Guardiana  jusqu’à Foz de Adeleite,  avec le courant de marée favorable, au moteur, vent modéré dans le nez , température de 25°. Nous passons sous le grand pont routier suspendu et puis suivons sans problème le chenal balisé , dans le calme . Le paysage est agricole, assez désert avec de nombreux bâtiments en ruines: des oliviers, quelques fruitiers et quelques élevages de bovins et caprins, le tout éparpillé. Au Portugal aussi, la terre est basse et ici le touriste n’est pas bien loin.






                                Pont suspendu sur le Guadiana: c'est encore passé cette fois-ci.


Nous avons mouillé devant le petit ponton interdit d’accostage de Foz d'Adeleite, tout petit village miné par le vieux et haut squelette d’une grande construction à peine commencée. Triste. D’ailleurs, les 2 restaurants  ( seuls commerces) ont fermé récemment. Pas gai.  


Samedi 9 octobre,  Vila Réal de San Antonio


Nous sommes restés  une nuit au calme et au chaud à Foz.




                                    Exemple de mouillage sur le Guadiana: calme garanti.



Le lendemain, nous randonnons le long d’un cours d’eau vers Odeleite jusqu’au niveau barrage et « son  serpent bleu » en amont ( nom de la retenue d’eau). Nous  mangeons dans une petite épicerie-bar à l’ancienne comme nous les aimons, perdue dans une ruelle pentue, avec juste quelques tables : patronne sympathique, repas relax à l'ombre. Pendant cette ballade, nous avons vu, entre autres des pies bleues, un gros bec , une petite tortue sur son plan d’eau, des cochevis ...






                                                        Joli petit village d'Odeleite.



Nous sommes retournés par les collines dans la chaleur ( 28-29°) et la compagnie de quelques  moustiques en prime ( pas embêtés jusqu’à présent). 

Puis nous levons l’ancre pour Alcoutim pour 12-15 miles avec le courant favorable . Nous avons observé  un balbuzard pêcheur ( nous en verrons plusieurs ensuite) et de nombreuses spatules entre autres ( toujours au taf avec leur bec) .

Une petite cinquantaine de voiliers sont au mouillage ou aux pontons ( à Sanlucar surtout, côté espagnol avec un grand ponton) . Le temps est chaud, chaud  sans vent mais sans  moustique aussi. 

Alcoutim,  bourg chargé d’histoire, bien entretenu, parfois joliment rénové,  est  dans son jus avec ses petites ruelles, ses belles façades, ses petits commerces, sa plage fluviale aménagée … mais ici aussi, la désertification des campagnes est impressionnante ( 9000 habitants  au maximum, 3000 aujourd’hui).  Le matin, nous sommes grimpés jusqu’au castello velho. La  vue magnifique sur la vallée était magnifique. Le temps est très chaud:  32° sans vent en fin de matinée. 




                                                    Vue du Guadiana du castello velho.




Nous y sommes restés deux nuits ( quelques dizaines d’équipages passent ici l’hiver sur leurs bateaux voire même laissent le bateau tout seul sur son ancre …)  mais  nous avons décidé de redescendre en bas du fleuve pour rechercher la fraicheur  : cinq degrés de moins et un peu d’air. En chemin, nous avons vu un  milan royal. Nous sommes entrés à la marina de Vila Real, chiante avec ses courants traversiers,  avec sans doute la tête ailleurs pour avoir oublié de descendre mes pare-battages et avoir confondu la marche avant avec la marche arrière!!! ( sans aucune conséquence, mais tout de même!).

 Vila Real  est une ville  particulière , reconstruite "au carré" , type militaire ( après sa destruction par le tremblement de terre de 1755 très violent surtout au sud du Portugal), plutôt belle malgré tout,  mais  devenue très touristique , toute proche des plages et des horribles immeubles  de Monte Gordo. 


Dimanche 10 octobre,


Nous avons randonné 18 kms dans les marais salants de Vila Real sur Castro Marim.

Nous y avons vu entre autres,  des flamants roses en colonies, 3 ibis au vol, quelques couples de grèbes huppés, quelques grèbes castagneux,  des pies bleues, des traquets patres, quelques traquets moteux,  des bécasseaux variables, sanderling, des grands gravelots, des chevaliers gambettes et  guignettes,  des barges à queue noire,  des tourne pierres,  des courlis cendrés, quelques cigognes, des aigrettes garzettes, des hérons cendrés,  des foulques, un couple de tadornes du belon, des sternes naines, des mouettes rieuses, des goélands cendrés et bruns…Du beau spectacle.





                                    Vue du haut du vieux chateau de Castro Marim.



Sur le retour, nous sommes grimpés au vieux château de Castro Marim où avait lieu une exposition sur les diverses tortures à l’ancienne ( imagination et ingéniosité très fécondes …).  C’est fou.




                                                                    Ca ne rigolait pas .



Mardi 12 octobre,


Hier nous avons navigué  de Vila Real à Culatra pour environ 35 miles. Départ vers 9 heures. Vent de nord-est pile poil dans le cul et mer agitée avec une bonne houle d’est, de 3/4 arrière. 

Java roule et roule et Claudie se débarasse amplement de son copieux petit déjeuner.

Beau temps malgré tout.  Nous avons vu des grands Labbes et sommes entrés  à marée basse dans la Ria Formasa avec des déferlantes sur la barre qui s’étend de chaque coté du chenal : pas bon d’être ici par mauvais temps. A peine entrée dans la lagune ,  Claudie retrouve son appétit habituel: 10 mn avant, « l’agonie » ( j’exagère), 10 mn après, la boulimie  ( j’exagére aussi un peu). Nous retrouvons avec plaisir «  notre place » au mouillage proche de l’entrée du port vers 14h30. 

Nous assistons à un beau coucher de soleil parmi une cinquantaine de voiliers au mouillage. 


Cet après midi, la sortie ornithologique  s’est avérée intéressante dans la petite lagune près du bourg de Culatra: cigognes blanches, spatules, aigrettes, grands gravelots et à collier interrompu, bécasseau sanderling, barges à queue noire, couple de faucons crécerellettes, tourne pierres, chevaliers gambette, stagnatiles, pluviers argentés, huitriers pies, fauvettes mélanocéphales, cochevis huppés, moineaux domestiques, goélands argentés et bruns ...


Dimanche 17 octobre, au mouillage à Armona.


Claudie est repartie en Bretagne jeudi dernier.  Me voilà seul. La météo est toujours excellente, 16-18° la nuit, 22-23° le jour, peu de vent ...

La lagune de Ria Formosa n’est pas évidente à bien négocier malgré ses plus de 40 kms de long, malgré les îles qui la séparent de la mer, malgré son marnage maximal de 3.50 mètres. Il faut d’abord y entrer: chenal à l’ouest de Ilha do farol ( balisé, le plus usité, le plus large, le plus profond mais  courants de marée  très forts et barre  à l’entrée avec une mer qui déferle si mer forte à l’extérieur), chenal entre Ilha de Culatra et d’Armona (non balisé, pas conseillé car nombreux bancs de sable changeants , nombreuses déferlantes sur les barres …, pas vraiment engageant sauf peut-être à marée haute avec un guide local), chenal devant Fuseta entre Ilha d’armona et de Tavira ( comme le précédent mais en pire!), chenal de Tavira ( chenal balisé, à éviter avant la mi-marée, avec des déferlantes possibles sur la barre selon l’état de la mer, canal de Tavira peu profond mais  balisé jusqu’à Santa Luzia avec peu de possibilités de mouillage). En réalité, les voiliers visiteurs se retrouvent en grande partie devant le village de Culatra ( j’en ai compté plus de 100) , un peu devant Faro (10 à 20 environ), un peu à la marina de Olhao … quelques uns sur Tavira et enfin quelques égarés ( dont Java fait partie) à Praia de Faro, à l’est de Culatra, devant le village d'Armona ou bien perdus au milieu de nulle part …

Globalement, la Ria est très bien abritée et les fonds sont de bonne tenue mais elle présente deux inconvénients principaux rapidement, pour le moins,  agaçants: le bruit occasionné par le trafic aérien de l’aérodrome actif de Faro et des nombreux bateaux qui fréquentent la Ria ( sans oublier mes copains, les jets ski, une horreur) et les vagues et diverses agitations causées par le trafic maritime.  Au bout de 1 ou 2 jours, je ne supporte plus. J’imagine l’été … Armona, avec son calme et son silence, est mon refuge. La marina de Olhao est également calme.  

A marée basse, les vasières et prairies maritimes se découvrent et seuls persistent les canaux souvent étroits et peu profonds. Et Java, biquille facilement échouable,  au faible tirant  d’eau,  me permet de gagner des endroits peu visités. Ainsi, ici, à Armona, Java est le seul voilier visiteur au mouillage : le pied ! A marée basse, j’ai les vasières,  à tout juste 50 mètres, qui sont très riches en coquillages ( coques, palourdes, pieds de couteaux,moules …) , bref des protéines à portée de la main. Le joli petit village peu authentique,  surtout de villégiature,  avec ses petites maisons les pieds dans l’eau, ses quelques cafés, restaurants et commerces, est à 200 mètres. 


La Ria Formosa est un lieu extraordinaire pour l’observation des oiseaux qui y trouvent,  par milliers et milliers  ,  gite et nourriture. Et j’en profite avec mes petites jumelles, mon bouquin, mon annexe et mes petits pieds. 

Hier soir, le coucher de soleil a été grandiose avec des couleurs inimaginables … 






                                                Encore un bon mois de "navigation" en Algarve.    






                                                                Kenavo ar c'hentan.



Gildas.