vendredi 2 septembre 2016

Portugal jusqu'à l'Algarve



Mercredi 24  aout, Baoina,

Aujourd’hui, je descends sur Porto ( voire Viana de Castello en cas de  difficultés ou de lenteurs) pour 70 milles de navigation. Je me suis levé à 5 heures pour un départ à 6 heures. Le ciel est très chargé et tourmenté avec des orages tous proches qui tonnent et grondent sans arrêt. Les éclairs déchirent le ciel jusqu’à terre. Les conditions sont peu engageantes et fichent presque la trouille. J’ai presque envie de retourner dans ma couchette.


                                          Ciel d'orage au matin levant.

Mais non, mais non, j’y vais. Il fait encore nuit et il règne une atmosphère de mauvais film d’épouvante. Je contourne la Punta del Buey avec son parador dominateur puis la bouée cardinale nord du Cabo Silleiro. Je suis content, je ne suis pas seul: des pêcheurs font leur boulot.  Je m’aperçois rapidement que les orages sont sur la terre ou proche de la côte et je m’en éloigne à plus de 5 miles. Je dois slalomer entre les multiples bouées simples ou avec une petite perche qui m’accompagneront sans interruption jusqu’à quelques milles de Porto avec un temps qui restera orageux. Mais j’arriverai sec à Porto vers les 18 heures à la marina du Douro! 
Pendant toute la journée, le vent a été bien timide et très variable selon la proximité des orages. Le moteur a tourné à 90%.
A la marina, l’accueil est bon et efficace. Les locaux sont vastes, propres. La wi-fi fonctionne même sur les pontons ( pour une fois) et deux petits pains frais par personne sont apportés le matin jusqu’au  bateau. Mais c’est très cher ( 36 euros pour une moyenne à 22-23).  
Le soir, je suis allé manger dans un petit restaurant typique  à Afurada, très beau et orignal village de pêcheurs, tout proche de la marina ( A ne pas manquer si vous passez par là), avec, pour discuter, quelques chaises devant  les maisons  toutes  faïencées pour la plupart,  avec un petit musée sympa et  avec toujours les lavandières au boulot et le linge mis à sécher sur des fils montés de façon complètement délirantes, avec des petits étals de poissons frais le matin…





                          Normalement, les fils sont pleins à craquer ( mais à 9 heures le matin).     
                                                    Lavoirs à droite et sèche linge à gauche


Jeudi 25 aout. 

Espérant que le brouillard se lève, j’ai attendu 13 heures pour quitter Porto pour Aveiro à 35 milles.
Hier, c’était l’orage et moteur à 90% et aujourd’hui, c’était un brouillard très épais et collant exigeant une vigilance permanente tant à l’extérieur que furtivement sur l’écran de l’AIS. Entrer  dans la ria de Aveiro nécessite de franchir la barre ( plutôt calme ce jour) puis de zigzaguer entre les petites barcasses de pêche et les cargos et autres grands navires tout en tenant compte du courant. 
J’ai mouillé dans la baie de Sao Jacinto, en compagnie de 2 autres voiliers, après m’être échoué sur un banc de sable ( les bancs de sable bougent d’une année sur l’autre et ici ma carte indiquait encore deux mètres d’eau!) donc il ne faut pas hésiter à se donner toujours un maximum de marge. C’est un excellent mouillage d’étape par temps maniable avec une houle modérée. 
Le port d’Aveiro situé à 12 miles de l’entrée ( je m’y étais rendu, il y a 3 ans) avait été prospère jusqu’au XVI ème siècle ( pêche notamment à Terre Neuve et exploitation de sel) jusqu’au moment où une grosse tempête en boucha totalement l’accès!!! L’entrée fut réouverte … au XIX ème siècle. 


Vendredi 26 aout. 

Ce matin, j’ai démonté mon gros winch bâbord qui bloquait sur sa 2 ème vitesse ( un ressort de cliquet avait sauté) et mon pilote électrique principal qui n’arrête pas de M…’agacer ( ressouder un fil avec mon petit mais très efficace fer à souder à gaz Weller). Le brouillard semblerait moindre.
Je suis parti à marée haute  ( pour éviter le courant ) à midi pour Figuera de Foz à 35 milles. Dans le canal, le brouillard très dense limitait la visibilité à moins de 50 mètres. Heureusement de mon cockpit, je vois mon écran GPS  et au bout de 2 heures , le brouillard s’est levé. Un petit vent d’ouest agonisant m’a permis de naviguer 2 heures à la voile et … 5 heures au moteur ( ce n’est plus un voilier que j’ai mais une vedette à moteur). Java roulait péniblement, sans voiles, au rythme  de la longue houle de 3 mètres de 3/4 arrière. J’ai dû régler le sensibilité de mon pilote.
La marina, à l’accueil bon, est « mal fichue », loin du bureau d’accueil et des sanitaires. 
Il s’agit d’une ville touristique avec son casino, ses petites ruelles , ses restaurants chics, son front de mer avec des grands immeubles quelconques et ses longues allées de bois qui amènent à la plage à quelques centaines de mètres. Belle soirée chaude et ensoleillée: ça change. 




Samedi 27 aout, 

Je me suis rendu à l’impressionnant  grand marché couvert  ( l’un des plus beaux du Portugal) en face de la marina avec nombreux étalages de poissons, de fruits et légumes ainsi que de boutiques de tous métier: belle ambiance et prix  sans concurrence . J’ai refais le plein du bateau. Je me suis fait un petit plaisir et acheter 500 grammes de pousse-pieds ( 15 euros le Kg). Je les ai cuits  dans de l’eau bouillante pendant 3 minutes: quel régal avec du pain et du beurre . 
J’ai quitté Figuera à 12 heures pour Nazare à 35 miles environ. Le temps est nuageux et le vent absent …  Le canal d’entrée comme partout en Espagne et au Portugal ( parties visitées depuis Gijon) est encombrée de petites embarcations de pêche et les pêcheurs se comptent par dizaine sur les berges. 
Puis j’ai longé la côte à 2 kilomètres au large. Aujourd’hui, la houle s’est bien calmée.  Les longues plages,   quasi désertes , se succèdent encore et encore  avec  des dunes et  une des plus grandes forets de pins d’Europe. 
A environ 10 miles au sud,  une agglomération borde la côte avec à l’écart une grande zone industrielle avec de nombreux pylônes  rouges et blancs  et des cheminées fumantes entre de hautes grues. 
Au Portugal, mes navigations jusqu’à présent ne sont pas passionnantes: 150 milles  parcourus et pour les 4/5 au moteur, temps très orageux le 1er jour, très « brouillardeux » le 3 et 4ème et nuageux et sans vent le 4ème. 

15 heures, les premières bouées et perches apparaissent, Nazaré approche. La côte est toujours aussi monotone mais le vent adonne suffisamment pour espérer avancer à la voile sous spi et Java avance à plus de 5 noeuds: quel plaisir d’entendre ce silence de la navigation à la voile. Ma régulatrice d’allure Georgette est au repos ( pas assez de vent pour elle, c’est une gourmande) et mon 2 ème pilote électrique ( celui de secours) que j’ai réglé hier assure bien ( le réglage de la sensibilité à piloter se fait de 1 à 10.  A 1 étant le minimum et 10 le maximum de rapidité . Il était sur 4 mais travaillait beaucoup trop vite et je l’ai mis sur 2 et j’ai l’impression d’avoir changer de pilote tant la différence comportement est nette. 



                                       
                                                   Sous spi: ça arrive.


 C’est aussi la première fois que j’écris en naviguant depuis mon arrivée en Espagne. Aujourd’hui je me le permets à la table à cartes mais avec une sortie dehors toutes les deux ou trois minutes pour surveiller le spi et surtout ces fameuses bouées.  
Mais que vois-je? Des falaises !!! de 30 mètres de haut environ qui apparaissent et se prolongent probablement jusqu’à Nazaré,  avec un phare et une agglomération «  Penedo de Saudade »              et Sao Pedro de Muel.
Je suis à 10 miles de Nazaré et seul sur la mer. Je n’ai vu que 3 voiliers depuis ce midi. Les Portugais naviguent apparemment peu à la voile sur la côte ouest. Je m’imagine  les côtes de Bretagne sud en ce moment. Mais ici, le terrain de jeu est assez restreint et délicat avec des ports aux entrées difficiles selon l’importance de la houle ( seuls 5 ports sont accessibles par tous temps sur la côte ouest du Portugal) . Je n’avance pas très vite mais juste suffisamment pour arriver largement avant la nuit au port.  Nazaré  m’a souvent fait rêver  au vu des différents reportages que j’ai pu voir  à son sujet notamment au sujet du spot de surf grandiose. Le port de pêche est également très connu et un des plus célèbres du pays. 

Voici en autre les quelques oiseaux de mer vus ce jour:
- fous de Bassan dans toutes leur puissance avec quelques belles séances de pêche et leurs -plongeons fantastiques ( jusqu’à 100 mères de haut).  
- puffins majeurs et des anglais
- océanites culblancs 




Lundi 29 août.

Il est 15 heures et je suis en mer à 5 miles au sud de Peniche. Je suis passé entre l’île de Bernera aux  belles falaises ocres  et le cap de carvoeiro avec également des falaises aux larges stries. Vu de la mer, cette pointe est très belle avec son phare et les quelques maisons  aux toits oranges. Bernera,  réserve naturelle, est habitée à l’année par une poignée d’insulaires. Son phare placé au milieu de l’île sur le point culminant, éclaire de 120 mètres de hauteur à 27 milles. 

J’ai quitté Nazaré à 10 heures ce matin sous un ciel nuageux et un vent bien timide. Puis rapidement, le vent s’est établi au nord nord-ouest  avec une mer houleuse, clapoteuse, « chiante ».  Après la pointe de  la presqu’île de Peniche, j’ai abattu de 20° et suis au vent arrière ( 10-12 noeuds environ)  avec les voiles en ciseaux ( frein de bome pour la grand-voile et génois tangonné avec hale-haut et hale-bas).  La houle vient presque  de l’arrière et malgré le roulis, l’allure est relativement confortable avec mon pilote qui fonctionne plutôt bien. Le port projeté est Cascais à environ 65 milles pour une arrivée de nuit. 
Finalement vers les 17 heures, j’ai remis le moteur en gardant la grand voile. Les voiles chahutaient beaucoup et j’avançais tout juste à 3 noeuds.
20 heures, le Cabo de Roca, falaise abrupte est devant moi à 5 milles en accompagnant une petite  chaine de montagne coiffée d’un petit train de cumulus  jusqu’à la mer. Depuis Peniche, les falaises laissent parfois un peu de place à quelques plages. Les villes et  les villages se succèdent  régulièrement  perchés sur les falaises  ou au niveau des plages. Je n’avais pas vu de petite montagne, ni de montagne du tout,   quasiment depuis la Galice.  
La mer est presque déserte par rapport à la Galice. Depuis ce matin, j’ai vu 5 ou 6 bateaux de pêche, 2 ou 3 cargos et 5 voiliers . Mais j’approche du Tage et bien entendu de Lisbonne au traffic maritime important. Je vais devoir ouvrir le bon oeil. 
Je suis arrivé à 22h30 à la nuit bien tombée en essayant d’éviter les multiples perches et bouées, en prenant garde aux petites embarcations de pêche éclairées par de timides feux blancs. J’ai mouillé dans la baie de Cascais, content ( super mouillage très vaste et facile d’accès ). Une bonne trentaine de voiliers y étaient  ancrés dont 5 ou 6 sans feu de mouillage ( pas terrible). 

Mais en Nazaré, c’était comment? Particulier!






      Nazaré vu du Sitio, tout là-haut avec rails du funiculaire et le port au fond au milieu.


Le site est très joli, le port est assez grand et bien protégé.  La vieille ville est belle, mignonnnette avec ses nombreuses petites ruelles la plupart piétonnes. Un petit funiculaire mène au « Sitio » où la vue sur la ville et la baie est magnifique. La plage du nord toute proche est connue mondialement pour la hauteur de ses vagues et par tous les surfeurs. En 2011, la plus haute vague du monde ( 27 mètres, je dis bien 27 mètres ) a été « surfée »  sur ce site. 


 

                        Nombreuses rues étroites et ... piétonnes de la vieille ville. 

Je suis arrivé à la petite marina ( 50 places dont 20 pour les visiteurs) planquée au fond du port, le samedi soir  vers 19 heures. Tout fonctionne à peu près bien mais l’entretien laisse à désirer. Les terres-pleins sont énormes avec de multiples bâtiments pour les pêcheurs, des ateliers, la police maritime, des chantiers, un troquet-épicerie ( propriétaires très accueillants) , la « guitoune »  pour le gardien ( présent 24h/24). Je ressens un  petit côté africain sur ces quelques hectares où se baladent quelques chiens errants , où stationnent des goélands, des véhicules à 3 roues … où stagne tout un tas de matériels divers et variés ( toujours utilisés ou pas?).   Une bonne trentaine de bateaux de plaisance, tant voiliers que navires à moteur, plus moins vieux, plus ou moins en bon état, plus ou moins délaissés, plus ou moins en travaux … y sont posés dans le désordre, certains sur leurs quilles, d’autres sur leurs flancs, d’autres effondrés.  La plupart des bâtiments semblent en bon état mais beaucoup ont une couleur vert-pâle à la soviétique avec même comme une tour de contrôle qui ne me parait plus opérationnelle mais bénéficie de la même superbe couleur kaki pâlot. Ce décor très particulier, très hétéroclite méritait une analyse bien plus fine et j’en suis persuadé, pleine de surprises voire de bonnes surprises.




                                                     Engageant?

Et puis, Nazaré est très, très touristique. Le front de mer présente le type de tourisme que je hais, alliant tout et n’importe quoi: cohue, marchands ambulants, boutiques de souvenirs, fête foraine, divers stands saisonniers, cirque d’été … Dans ce contexte de foule et de délires touristiques, je ne me sentais pas très à l’aise dans ma ballade nocturne du samedi soir. Je me suis quand même envoyé en l’air en prenant le funiculaire ( chouette  vue là-haut). J’ai fini par prendre un coup dans un pub irlandais en regardant un film d’action sanglant à la télé ( pas besoin de son pour comprendre).  Je me disais que j’allais repartir le matin. 
Et puis le lendemain matin, j’ai décidé de rester une journée, de reprendre le funiculaire pour voir la ville de jour ( superbe), de me rendre sur le site pour  dominer le spot de surf de la praia du nord ( sans vague ce jour). J’ai  déambulé  dans le coeur de la vielle et jolie ville aux nombreuses rues piétonnes et essayé d’imaginer la vraie vie des pêcheurs. J’y ai dégusté avec plaisir la « caldeirada » genre de bouillabaisse  locale .  
Nazaré  a un charme trouble, troublant avec quelque chose d’attachant pour qui sait ne pas voir le tourisme pénible surtout du bord de mer. 




                                 Vente de poissons séchés sur la plage.



Mardi 30 aout,

J’ai quitté Cascais à 9 heures pour Sines à plus de 50 miles.




                                                Soleil levant sur Cascais.

Le vent était absent ( encore)  mais le courant rendait la mer pénible dans l’estuaire du Tage ( clapoteuse, houleuse). J’ai traversé le Lisbon Canyon marin ( 1800 mètres de profondeur à 5 milles de la côte).
Vers midi, j’ai atteint le cabo d’Espiche ,très bel endroit avec des hautes falaises aux strates inclinées  à 45°. A l’extrémité, une grosse propriété d’allure baroque, un phare blanc aux tuiles rouges et tout au bout 3 petits maisonnettes dominent l’océan. 
En approchant du cap, le vent est apparu , de nord nord-ouest , soufflant d’abord à 10-12 noeuds pour atteindre assez rapidement 20-25 noeuds ( voiles d’abord en ciseaux puis sous seul génois arisé et tangonné ensuite. J’ai mis Georgette au boulot. Que c’est bon, la voile pure sans le bruit du moteur et du pilote. 
J’ai mouillé dans le port de Sines entre le port de  pêche à l’ouest  et la marina à l’est , devant la praia Vasco de Gama.  La nuit a été calme au pied du château du même Vasco de Gama, célèbre navigateur  qui aurait été le premier à atteindre les Indes par la mer en passant par le cap de Bonne Espérance en  1498. 




                                             Soleil couchant sur Sines.

Wikipédia dit « Il avait  quitté le Tage le 8 juillet 1497 avec 200 hommes d'équipage à bord de quatre navires. Il progresse malgré les ravages de la dysenterie et du scorbut, fait cette grande « volte » au large du Brésil pour rejoindre les côtes africaines, faisant étape dans les différents comptoirs  jalonnant la route maritime de Bartolomeu Dias. Il double le Cap des Tempêtes le 22 novembre 1497, emmène avec lui des guides indiens ou musulmans, prêtés ou arrachés de force aux petits souverains des côtes d'Afrique de l'Est car ils connaissent bien les courants de l’Océan Indien,  s'ancre au port de Pantalayini à une vingtaine de kilomètres de la cité-État de Calicut aux Indes le 21 mai 1498 puis débarque sur la plage de Kappad  le 28 mai, son équipage en guenilles étant exténué ».





                                                   Vasco, il en impose.

J’ai débarqué sur la plage avec mon annexe pour visiter cette petite ville historique intéressante , avec un petit air déjà plus méridional.  

Jeudi 1er  septembre,

Septembre! Et ouais, le temps passe, les jours raccourcissent … L’automne approche. 
Aujourd’hui, l’Algarve est pour moi juste après le Cabo Sao Vicente à 60 milles  quasiment plein sud puis encore 20 milles pour atteindre Lagos à l’est soit un total de 80 milles.
J’ai quitté Sines à 6h30 avec un vent … nul! Encore du moteur. J’ai débuté par  une heure et demi de navigation de nuit avec une bande de petits dauphins matinaux et un bateau de pêche sans feux à 3 milles de la côte!
16 heures: vent inexistant, mer peu agitée, houle modérée, beau temps chaud plus ou moins brumeux  avec une visibilité réduite à 5 milles, 30° dans la cabine. Je suis à 3 milles du cap Sao Vicente et donc de l’Algarve.
Ces derniers jours le vent de nord avait été fort en deuxième partie de journée et  donc bloqué pas mal de voilier dans le sud du Portugal.  Aujourd’hui, j’ai compté une trentaine de bateaux qui remontaient vers le Nord. Je revois la côte depuis quelques milles . Il s’agit de hautes falaises (100 mètres) , parfois très belles et plissées , en plateaux , avec de rares habitations et de rares vallons où, au fond de chacun,  serpente une route (couleur beige)  d’accès à une plage. Malgré une houle inférieure à 2 mètres ,  la mer vient gicler en grandes gerbes d’eau sur les rochers en bas des falaises. 
Je me rapproche sérieusement du cap de Sao Vicente. En haut et tout au bord de la falaise, le phare aux bâtiments imposants domine,  et juste en bas un énorme rocher sombre de la hauteur de la moitié de la falaise, en forme de silhouette de moine  semble sortir le torse et la tête  de l’eau et le surveiller. J’étais à mi-marée descendante et Java avait plus d’un noeud de courant contraire au passage de la pointe.




                                                          Cabo Sao Vicente.

Ca y est, je suis en Algarve.
En l’espace de 2 ou 3 milles, la mer a complètement changé d’aspect et d’allure. Je suis comme sur un lac, sans houle, sans vague, sans clapot. Le contraste est saisissant comme deux mondes à part. J’ai une impression de plus forte chaleur. 
Je vois un aileron qui dépasse puis une grotte marine qui souffle très fort avec des gerbes d’écume qui montent  très haut, puis des petits dauphins qui s’éclatent comme toujours, des puffins au vol rasant,  des fous de Bassan qui plongent… toute une vie qui s’anime. 
Sur cette côte sud, plusieurs anses offrent des mouillages tranquilles par vent du nord mais attention si le vent passe est ou sud.
Quelques sites éoliens apparaissent ( peu d’éoliennes sur la côte ouest portugaise). Les pales sont au repos. Près de Punta de Torre, un village se niche sur les versants d’un vallon et expose ses maisons toutes blanches face au sud ouest, façon  grecque, juste au-dessus de la plage. 

A marée basse, juste au moment où le soleil disparait à l’horizon, après 80 bons milles effectués dans la journée, j’entre dans le port de Portimao à 23 miles du cap Sao Vicente à l’ouest  et à 30 milles de Faro à l’est où Claudie vient me rejoindre en milieu de semaine prochaine.






                                                      Arrivée à Portimao.



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