lundi 5 novembre 2018

La Palma 2


Samedi 29 septembre, Tazacorte,

Au bout de 6 mois, je retrouve  tranquillement un Java à sec, bien campé sur ses deux quilles mais   bien recouvert d’un mélange de sable et de poussières,  à la marina de Tazacorte. Heureusement , la cabine était bien protégée mais le cristal pourtant récent de la capote a jauni et perdu de sa transparence! Et merde. 
Après une longue séparation, je suis toujours un peu inquiet et me demande si le bateau sera intact,  si les batteries seront bien pleines,  si tout va fonctionner .... : batteries ok, lampes ok, frigo ok… Pas mal pour un début.       
                                                                                                                                                                  A ma demande, le bateau est karchérisé le lundi 29 septembre. Le mardi  30 une couche d’anti
fouling « international uni-pro eu » est  passée pour 320 euros. Ah, les antifoulings! J’en ai essayé beaucoup, de toutes qualités, de tous prix. J’ai appliqué de une à quatre couches , dans des conditions optimales sur une coque propre, rincée à l’eau douce , totalement sèche  mais aussi dans des conditions plus rustiques, « à la bretonne » sur une marée, avec un antifouling appliqué sur une coque rapidement nettoyée à l’eau de mer , non rincée, à peine sèche avec une remise à l’eau avec un antifouling encore à peine sec … Je n’ai jamais constaté de différences extraordinaires! J'ai même essayé sans ... mais c'est encore pire ... évidemment,  mais même pas "si pire". 
Donc cette année, je fais au plus simple, une seule couche,  et je verrai.  Les antifoulings sont toxiques , très toxiques mais pour l'instant les solutions tardent à venir, à part nettoyer la coque tous les mois. En Espagne, les coques sont poncées à fond sur des bateaux à sec avant de passer l’antifouling ( 20 heures de travail prévue dans un devis pour un ponçage de coque de Java !!!). Le passe-coque et la vanne ( qui ne fermait plus) de l’évier de la cuisine sont changées pour 20 euros      ( sans compter le matériel que je possédais). J’ai changé les anodes, tout vérifié sous la coque. 

Et le mercredi  1er octobre, Java est remis à l’eau dans des conditions optimales et avec un professionnalisme parfait à l’aide d'un chariot élévateur ( beaucoup d’attention, de précisions, de respect … de la part du manutentionnaire : un plaisir ) . Le stockage des coques est impeccable et il n’existe probablement pas de meilleurs endroits aux Canaries pour laisser un bateau au sec et à des prix très acceptables ( 1200 euros pour Java pour 6 mois avec sortie d’eau et remise à l’eau inclues ). 



                          Java tout propre piaffe d'impatience avant de retrouver  son élément.


Ca y est, Java est à l’eau. Demeure encore une petite appréhension quant au démarrage du moteur mais le Buck démarre au quart de tour comme à son habitude. Tout va bien. 
Et je gagne le ponton dans cette marina de qualité tant au niveau des prestations que de l’accueil, que de la protection, que du calme  ( quoique certains bateaux de pêche sans silencieux pétaradent pas mal, même la nuit parfois !!!)… Sinon, une superbe marina qui remporte un succès mérité malgré son éloignement 

Après une nuit à la marina, j’en suis sorti pour aller mouiller juste à la sortie du port pendant 2 ou 3 nuits et retrouver un peu le plaisir des mouillages « sauvages » sur ancre.  Quel plaisir ces multiples baignades du bord à poil parmi mes petits poissons de roche.

Le temps devant se gâter, j’ai mis «  les voiles » mais surtout le moteur pour passer par le sud de La Palma et gagner la marina de Santa Cruz de La Palma où la porte anti-houle est opérationnelle depuis le mois d’août. Les pontons étaient toujours au 2/3 vides. La ville est toujours aussi magnifique … et la marina toujours aussi bruyante  avec les cargos et les bateaux de transport de passagers et notamment les bateaux de la compagnie Armas qui aiment bien passer la nuit au quai ( à 50 mètres de la marina). Leurs groupes électrogènes font vibrer tout le port: inconcevable !!!! Et pourtant l’accueil est sympa, la marina bien tenue et les commodités sont à portée de la main. Quel dommage! Quel gâchis?

Le mercredi 17 octobre, Claudie m’a rejoint et nous sommes restés quelques jours à Santa Cruz mais quelle hâte de quitter ce lieu bien trop bruyant pour être fréquentable. Par contre la porte anti-houle est plutôt efficace, le ressac bien amoindri. Elle reste malgré tout bien bruyante lorsque la houle vient la cogner. Quel contraste entre cette ville vivante et attachante ( j’y serais bien resté quelques semaines) et ce port pénible à vivre. 






       Superbe ville datant du XIV éme siècle , aux magnifiques demeures , aux ruelles pavées piétonnières, idéales pour les adeptes du lèche vitrine.




                                          Maisons aux balcons fleuries face à la mer.


Samedi 20 octobre, 

Nous avons pris le bus en fin de matinée pour rejoindre Fuencaliente à 650 mètres d’altitude, point  de départ de notre ballade de quelques 10 kms surtout en descente vers la pointe sud de l’île avec son phare et ses marais salants. Cette randonnée est absolument magnifique. Nous passons le volcan San Antonio qui domine les vignobles de Teneguia sur le versant ouest puis nous rejoignons le volcan de Teneguia ( dernière éruption en1971). Nous  grimpons tout en haut du cratère puis nous  poursuivons la descente dans un paysage de lave grise, noire, rougeâtre … avec comme point de mire le patchwork coloré du marais salant. Le  retour en bus nous baladera  au travers des champs et des serres de bananes. En 3 heures de temps, nous avons changé de climat plusieurs fois, frais ou chaud, sec ou humide, venté ou non …  



    Le Teneguia et ses environs: paysage torturé, chamboulé ..., ça a remué sérieusement en 1971.






              En contre bas de la descente sur la pointe sud, sur un chemin de lave: vue sublime avec le marais salant et le petit phare tout au bout.






     Seul marais salant en activité de l'île, créé seulement en 1967,  aux couleurs hallucinantes.


Le soir, nous avons dîné dans le plus petit restaurant de La Palma avec ses 4 petites tables à l’Ericlai. Carmen, adorable et attentionnée vous propose le menu  ( changé tous les jours) par oral, en vous prenant presque par la main. On ne parle même pas de prix. Au final, le repas est excellent, le vin succulent et l’ardoise très raisonnable par rapport aux prestations ( 60 euros à deux). A faire, ne serait-ce qu’une fois. 


Mardi 23 octobre 2018, mouillage de Puerto de Tazacorte.

Nous avons quitté la marina de Santa Cruz hier à 11h30 sous un ciel nuageux et un air à 23°. Prévisions météo: vent de sud 10 noeuds , mer peu agitée donc en principe vent dans le nez jusqu’à la pointe sud de Fuencaliente puis normalement portant après sur la côte ouest. 





Arc en ciel sur la ville de Santa Cruz et la marina. Beau mais peu engageant , un peu comme la marina elle aussi difficile à vivre. 


En réalité, ( mais aux Canaries, les conditions sont  TOUJOURS très variables même à courtes distances et/ou espaces de temps très courts ), le vent a rapidement forci jusqu’à 17-20 noeuds à la pointe de La Selamera avec son petit phare blanc tout en longueur ressemblant à un périscope. La mer est devenue courte et Java  au moteur, vent dans le nez, était un peu chahuté et le pont bien mouillé. Puis tout est revenu dans l’ordre progressivement. Avec un petit courant favorable , nous avons rapidement passé la merveilleuse pointe de Fuencaliente avec son joli phare, son marais salant (deviné à droite du phare)  et son paysage volcanique impressionnant de couleurs contrastées  noires , grises, rougeâtres...



                                                           Pointe sud de Fuencaliente. 
Le vent a totalement disparu et nous avons continué au moteur en longeant les falaises de lave et les champs de bananes ouverts ou sous serre.  Après 6h30 de navigation, nous avons mouillé dans l’avant port de Tazacorte  devant une plage naturiste de sable gris en compagnie de 2 catamarans et d’un trismus 37.  Cette zone de mouillage au bon fond de sable ( du moins dans sa partie nord mais caillouteuse dans les 3/4 sud) est souvent assez rouleuse . Mais le confort reste acceptable et la zone de baignade est très agréable avec pas mal de poissons dans les rochers le long de la falaise occupée par de nombreux puffins qui, le soir venu, volent des heures en émettant sans arrêt des  «  ik ik ik ek" très caractéristiques ( déjà entendus en bien plus fort un mois  de mai aux Açores) .






Vue presque aérienne prise de la falaise avec le puerto de Tazacorte et sa longue plage, la marina et le port de pêche ... et des énormes quais qui attendent en vain les bateaux de croisières  ( 2 en plus de 10 ans !!!).



Lundi 29 octobre,

Lundi dernier, nous avons randonné sur une quinzaine de kms ( l'île comporte plus de 1000 kms de chemins de randonnées)  au nord de Puntagorda entre 700 et 300 mètres d’altitude environ dans des paysages divers et étonnants: bois de pins, vallées de vergers et jardins, village troglodyte,    barrancos … Une fois de plus, superbe ballade, dépaysante. 




Quelques maisons plus ou moins abandonnées dans le village de El Brezal. Et pourtant,  que c'est beau. Toute cette merveilleuse région nord-ouest était le verger et le jardin de l'île   ( en dehors du tabac puis actuellement de la banane cultivés ailleurs) mais la terre est basse ... comme dans beaucoup d'endroits.







            Belle plante que ce dragonnier dont le gros fruit rouge rempli de petites graines est succulent. 
             Claudie n'en mène pas large!








Figuier de barbarie: fruit succulent mais gare aux fines épines  qui pénètrent la peau avec une facilité déconcertante et n'en ressortent que de manière aléatoire. Ouille, ouille !




Ces pins canariens ont vraiment de la gueule de loin,  mais aussi  de près avec leur écorce multicouche.







                                    Paysages artistiques travaillés par des hommes qui s'adaptent. 




                                                                             Idem.





                                      Village troglodyte de Buracas,  en rénovation ? 






  Grottes de Buracas où vécurent les premiers habitants de La Palma. Claudie s'essaie à l'allumage du au feu.

Vendredi 2 novembre, 

Nous sommes sortis de la marina avec Java pour une petite navigation d’une vingtaine de milles le long de la côte nord-ouest de l’île où se nichent trois anciens petits villages de pêcheurs très particuliers. 



Ancien petit port de pêche " prois de Tirajafe" , niché dans une anfractuosité de la falaise à 700 mètres en contre bas du village, accessible par une micro-route  puis à pied pour les dernières centaines de mètres .



A 1 km plus au nord, la playa de la Veta avec son petit village de pêcheurs devenu résidences secondaires.Puis au retour, nous sommes passés sur la ligne des 1000 mètres de profondeur pour tenter de voir quelques mammifères marins, sans succès.  L’île et le puerto de Tazacorte s’enflammaient au coucher du soleil. 



Puerto de Tazacorte avec au fond, au milieu de la photo, le soi disant plus grand cratère du monde avec ses 9 kms de diamètre et ses 2400 mètres de hauteur




                                                               Vraiment enflammé. 



                                          Sinon, les jours s’écoulent peinards. 





A plus.


Gildas.

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