lundi 29 novembre 2021

Algarve ( suite)

Lundi 18 octobre,


Vers 9 heures, j’ai quitté la marina de Olhao en travaux,  pour rénovation avec  création d'une zone commerciale  et amélioration de l’accueil des bateaux visiteurs ( notamment pas de sanitaires en service actuellement).

Le temps est beau et presque chaud . Un  vent  d’est souffle à 12-15 noeuds, idéal  pour aller vers l’ouest , vers Portimao ou Alvor à 35 miles environ.  Dès la sortie de Ria Formosa, les voiles seront en ciseaux sur une mer agitée.

Les oiseaux rencontrés seront nombreux et notamment puffins cendrés, grands labbes, océanites tempêtes, fous de bassan. J’ai croisé quelques grands dauphins complètement désintéressés par notre présence.

Enfin, une belle journée de navigation à la voile! Je me suis arrêté à Portimao  et j'ai  mouillé vers 15 heures dans la grande zone de mouillage juste avant Ferragudo. L'entrée dans la lagune d'Alvor est délicate et j’attendrai demain pour y entrer dans des bonnes conditions de marée.


Mardi 19 octobre,


Et voilà, après une petite croisière à la voile de 5 miles, je suis entré dans la lagune d’Alvor entre les deux grandes digues puis  me suis faufilé entre les bancs de sable  en suivant un balisage bizarre et pas très précis. Malgré l’époque, les divers mouillages étaient assez remplis et j’ai mouillé assez tôt juste devant une vaste et  magnifique propriété bien arborée mais en voie d’abandon: ponton privé rompu, manque d’entretien assez récent, non habitée ! Seul un chien semblait être le gardien et aboyait et hurlait à la mort des heures durant à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. 




                                                Beau mouillage à Alvor.



De plus,  le traffic maritime est assez dense et les lames d’étrave des petits bateaux  sont pénibles. Bel endroit, certes mais devenant vite désagréable. 

J’y suis resté trois jours pour trois randonnées sympathiques autour de la lagune et une bonne partie de pêche aux pieds de couteaux. Je me suis régalé au niveau ornithologique:  groupes de 100 à 200   flamants roses et de cigognes blanches, un couple de gobe-mouches noirs, un magnifique gorgebleue et bien entendu des limicoles en veux-tu, en voilà. Alvor était un village de pêcheurs mais a perdu toute authenticité. Le vieux village est toujours là mais la plus grande partie est devenue hypertouristique avec des bars , des restaurants , du rabattage et des menus en « 36  « langues. L’autre partie où vivent toujours les locaux est devenue triste et vide de commerces.  


Samedi 23 octobre,


En début d’après-midi, je quitte Alvor pour Lagos pour 3-4 miles de navigation à la voile: petit soupçon de vent de travers , vitesse 2 noeuds, beau temps, mer belle. J’ai remonté la rivière jusqu’au bureau de la marina  où l’accueil fut bon et efficace.

Il faut passer un pont levant pour rejoindre les pontons où les places vides sont assez nombreuses. Mon emplacement est bien: pas de voisin à tribord et voilier en hivernage à bâbord et globalement peu de voiliers habités, à 50 mètres des nombreux troquets et restaurants ouverts tard avec souvent de la music live bien sonorisée jusqu’à pas d’heure. Sinon, la marina est calme, bien tenue avec de bons sanitaires.  

J’y suis resté 9 jours, en ai profité pour effectuer quelques randonnées et sorties ornithologiques. 


La Ponta Da Piedade toute proche, à 3 kms de la ville, est réellement somptueuse avec ses falaises colorées, ses criques et ses nombreuses grottes mais aussi hypertouristique. Par contre, malgré un aménagement partiel, le lieu est assez dangereux avec de nombreux éboulements possibles. Pour profiter des belles couleurs, j’y ai randonné en fin de journée  sur un circuit d’une douzaine de kilomètres et suis revenu en longeant un terrain de golf puis par le haut de la ville en traversant des quartiers résidentiels très luxueux avec des énormes et récentes habitations.  



                                                        Ponta da Piedade.



J’ai effectué une autre belle randonnée en partant de Monchique à 25 kilomètres au nord de Portimao, à 450 mètres d’altitude. L’ambiance change de la côte. C’est calme mais triste. J’en ai profité pour grimper au Monte Foia, point culminant de l’algarve à 900 mètres environ.  Le temps était beau et légèrement brumeux mais la vue magnifique sur presque toute l’Algarve avec juste en contre-bas le superbe circuit auto et moto «  Autodrome International do Algarve" où aura lieu l’épreuve de motos GP en début de mois prochain  . Ici, l’exode rurale a été massive et de nombreuses fermes avec des anciennes terres en terrasse sont en ruines et commencent à faire le bonheur des agences immobilières. Le tourisme rapporte probablement plus que l’agriculture surtout lorsque le magnifique climat Algarve permet une saison touristique à rallonge tant au printemps qu’à l’automne. 




                                                     Sur les pentes du Monte Foia.


En cours de séjour, l’automne est arrivé brutalement avec trois de pluies et un net rafraîchissement  de plusieurs degrés. Les gens se ramassent, les rues pavées deviennent glissantes, la music live s’essouffle rapidement, les terrasses sont désertes, la vie de soirée et nocturne patine. 


Le 1er novembre au matin, je quitte Lagos. Il pleut mais le vent est juste bien pour naviguer vers la Ria Formosa à 40 miles ( et les jours suivants, les conditions de vents sont nulles, pour changer). Le vent est d’ouest de 15-18 noeuds, la mer est agitée. Sur la côte jusqu’à plus de 5 miles par endroits, les fermes marines sont nombreuses ( parfois 1 km de large sur plusieurs kilomètres de long). Parfois elles ont disparues mais parfois aussi les cartes ne sont plus à jour et d’autres ont été installées . Par endroits, les côtes sont recouvertes d’algues vertes et les fermes  aquacoles ont été déplacées vers le large pour essayer d’en limiter les inconvénients . 

En chemin, je croise un grand voilier de 40 mètres nommé ELIDA V sous pavillon suédois, avec écrit en grand le long de la  la coque «  Sailing for Jesus »! Il s’agit en fait d’un bateau-église!!! qui embarquent scouts et diverses personnes pour des offices religieux. Et ça  dure depuis 1963 quand le  ELIDA I fut construit à la demande d’un pasteur qui s’inquiétait de constater son église se vider. Les descendants du pasteur gèrent l'association. 


En fin de journée, la nuit est tombée rapidement, la pluie a redoublé avec de la brumasse. La visibilité était exécrable. Heureusement le GPS est là pour sécuriser la trajectoire et aborder l’entrée lugubre et chahutée de la Ria avec précision. Malgré tout , ce sont des moments stressants d’où on en sort soulagé. La nuit est sombre et je mouille devant l'entrée,  le plus loin possible du traffic,  pour la nuit,  sur la mer plate de la lagune. 


Le 2 novembre, j’ai regagné  Culatra devant le village de pêcheurs où le nombre de bateaux au mouillage avait bien diminué depuis mon passage précédent. Il en restait une trentaine dont une bonne dizaine étaient à l’hivernage, sur ancre, livrés à eux-mêmes. Les avions qui passent juste au-dessus à basses altitude sont nettement moins nombreux mais beaucoup de  petits bateaux,  de pêche notamment passent  toujours aussi vite, aussi près,  à toutes heures du jour et la nuit. Personnellement, ça me les gonflent un peu.

Aujourd’hui 4 novembre, j’ai décidé d’aller échouer sur la plage à l’est du village en compagnie de  4 catamarans et d’un autre biquille. Au moins, je suis à 2 pas du bourg, de la gréve et des oiseaux. 





Java à l'échouage à Culatra : pas de passage de bateaux mais juste sous la ligne d'approche bruyante des avions atterrissant à Faro.


Samedi 6 novembre.


Hier après-midi, j’ai quitté Culatra pour me rendre à Praia de Faro ( ou Ilha de Faro) à l’ouest de la lagune, à 7 miles environ.

J’ai mouillé près de l’embarcadère des navettes. Java était le seul visiteur et le mouillage génial par 2 mètres d'eau à basse mer ( grande marée de 109 ces temps-ci). 

Ce matin, j’ai randonné jusqu’à l’extrémité Est de l’île d’abord puis Ouest ensuite. Il s’agit d’une langue de dunes de 5-7 kms de long sur quelques dizaines de mètres de large, qui se fait grignoter par la mer chaque année surtout à l’est où la plupart des maisons de pêcheurs ont disparu. 



                     Il reste quelques maisons en sursis. Pour combien de temps? 



A cette extrémité, à marée basse, le paysage est grandiose comme le bout de quelque chose: du sable et encore du sable, des plages,  des dunes , un estran sableux ou vaseux cabossé, plissé presque désertique, quelques buissons rabougris et rares avec quelques oiseaux (vu:  bergeronnettes grises , moineaux, cochevis, fauvettes mélanocéphales, pouillots). 






                    Vastes étendues plissées de sable avec Faro en arrière plan.



 Cette extrémité Est est en sursis. L’érosion est implacable. Les quelques maisons restantes sont modestes, isolées ou  recroquevillées, tristounettes. Elles semblent accepter  leur sort malgré  la présence fréquente de protections  sommaires constituées par des petits  barrages de fortune qui tentent de contenir l’avancée sableuse inexorable. 


Le milieu de l’île est la partie touristique avec beaucoup de maisons secondaires ou de locations qui paraissent pour l’instant bien entretenues et valorisées. Ca sent l’argent. Cependant, aux grandes marées, l’eau de la lagune vient tutoyer les rez de chaussée. Puis vers l’ouest, le scénario change, la route goudronnée a disparu. Une simple passerelle en bois se tortille et donne accès à quelques dizaines de petites maisons  bien modestes, plus ou moins incrustées dans le sable, et habitées par les pêcheurs et les " véritables " îliens. Ce passage qui  rase les habitations sert aussi aux touristes ( nombreux à la belle saison) qui se rendent sur certaines plages et bouffe le peu d’intimité restante. Je me sentais un peu intrusif sur ce chemin et sur la grève en contre-bas , un peu comme si j’entrais dans leurs jardins.  





                                 Village de pêcheurs à l'ouest de praia de Faro.



Deux mondes si proches physiquement  et si lointains dans leurs modes de vie semblent (?) s’ignorer. L’un survit, l’autre flambe,  avant leur disparition conjointe,  évidente sous les assauts de la mer. 

Cette superbe randonnée d’une douzaine de kms a été pleine de contrastes : sauvagerie du paysage à l’Est, quiétude de la lagune, bourg animé , richesse des «  intrus" et pauvreté de la véritable population , mer agitée côté océan et calme côté lagune … Cette promenade émeut et bouscule sentiments et sensations, interroge sur la société…  Inexorablement, cette langue de sable avec toutes ses habitations disparaitra (dans 20 ans, dans 50 ans, 100 ans?). Et la vie semble s’y poursuivre de façon naïvement tranquille.


Dimanche 7 novembre,


Aujourd’hui, j’ai traversé le pont et me retrouve côté continent vers l’ouest où un chemin pédestre et cycliste a été aménagé au bord de la lagune, juste sous le passage des avions qui atterrissent ou décollent bruyamment à proximité. Les oiseaux se sont habitués et sont bien présents et les espèces habituelles sont bien là. Aujourd’hui encore, c’est une belle randonnée avec la nature.  Je n’ai pas encore vu de caméléon  mais j’ai repéré, sur un plan d’eau, trois petites tortues qui se reposaient, camouflées sur des touffes de roseaux. 

Hier soir, j’ai quitté Praia de Faro pour me rapprocher de la ville de Faro où Java sera sorti de l’eau demain. Et là, avec le soleil couchant dans le dos, une bonne cinquantaine de flamants roses  en vol étiré ont défilé juste devant le bateau: spectacle magnifique aux couleurs étincelantes avec un rose d’une brillance extrême. 


Lundi 8 novembre,


Ca y est, Java est à sec, juste devant la lagune, sur un  terre-plein propre et cimenté en compagnie d’environ 150 autres voiliers et bateaux de toutes nationalités. La saison de navigation est terminée pour cette année. Elle a du s’adapter au covid. Deux années de rang, j’ai dû annuler ma grimpette vers le nord, l’Ecosse puis la Norvège. Je me suis rabattu sur la Bretagne puis sur la Galice et enfin sur l’Algarve. En Algarve, le climat est magnifique mais la navigation n’est pas évidente,  surtout par faute de vent. En deux mois, les journées favorables à la voile ont été rares. L’Algarve est hypertouristique. Ca navigue beaucoup ... surtout au moteur,  dans  les lagunes, les ports, les rivières, les chenaux … Il n’est pas facile de dénicher des  mouillages calmes. La grande Ria Formosa est perturbée en plus par l’aéroport de Faro.  Maintenant, je connais quelques endroits acceptables.

Etant arrivé après la pleine saison, je me suis tout de même régalé de belles randonnées . Mais ces ballades ne sont pas non plus forcément évidentes.  Le tracé des randonnées est , ou bien trop artificiel ou bien trop aléatoire avec beaucoup de pistes campagnardes ou forestières pas vraiment jolies, sans oublier les nombreux chiens en liberté plus ou moins agressifs qui errent sur les chemins . 



 

" Cuidado con o cao" , attention au chien en Portugais. Les chiens en liberté sont nombreux et pas forcément sympathiques. 





Jeudi 18 novembre, La Forêt Fouesnant.


Voilà, je suis de retour au bercail.

Ces derniers jours, mon ami Bernard, faute de pouvoir se rendre à Madagascar,  est venu me rejoindre. Nous en avons profité pour visiter les bons coins que je connaissais et notamment Praia de Faro, Culatra et Olhao. Le beau temps nous a permis  d’optimiser nos randonnées ornithologiques qui nous ont comblé avec notamment l’observation d’un blongios nain, d’une poule sultane, d’un gorgebleu, de nombreuses fauvettes mélanocéphales, d’ibis, de flamants roses, de cigognes …





                                        Sardines grillées au menu avec bébert. 



Le temps s’est tout de même bien rafraichi en l’espace d’une dizaine de jours avec des températures diurnes ne dépassant plus les 20° et nocturnes frisant parfois les 10°. Chaque matin, mon chauffage Wallas était au boulot pour une petite demi-heure, permettant ainsi de profiter d’un petit déjeuner bien au chaud dans la cabine de Java, avant que le soleil ne réchauffe l’atmosphère. 


J’ai laissé ma fidèle monture maritime à priori bien à l’abri des diverses intempéries  sauf peut-être des diverses grosses catastrophes naturelles: tremblement de terre, tsunami … 

J’ai retrouvé la verte Bretagne toujours aussi belle et vivifiante. Je toujours content de partir mais toujours aussi content de revenir. 






Au printemps prochain . Kenavo.


Gildas.


PS: Liste des oiseaux vus et identifiés, en Algarve cet automne.


Aigrette garzette

Avocette élégante

Barge à queue noire

Bécasseau sanderling

Bécasseau variable

Bergeronnette grise

Bergeronnette printanière

Blongios nain

Canard chipeau

Canard colvert


Canard pilet

Canard souchet

Chardonneret élégant

Chevalier gambette 

Chevalier guignette

Chevalier aboyeur

Cigogne blanche 

Cochevis huppé

Courlis cendré

Courlis corlieu


Echasse blanche

Etourneau sansonnet

Faucon Crécerelle

Faucon crécerellette

Fauvette à tête noire

Fauvette mélanocéphale

Flamant rose

Fou de bassan

Foulque macroule

Fuligule Milouin.


Gallinule poule d’eau

Geai des chênes

Goéland argenté

Goéland d’Audouin

Goéland brun

Gorge bleu

Grand cormoran

Grand gravelot

Grand labbe

Gravelot à collier interrompu


Grèbe castagneux

Grèbe huppé

Gros bec casse noyaux

Héron cendré

Héron garde boeuf

Hirondelle rustique

Hirondelle des rivages

Huitrier pie

Huppe fasciée

Ibis falcinelle


Martin-pêcheur d’Europe

Merle noir

Mésange charbonnière

Milan royal

Moineau domestique

Mouette mélanocéphale

Mouette rieuse

Océanite tempête

Perdrix rouge

Pic vert


Pic épeichette

Pie bavarde

Pie bleue

Pigeon ramier

Pinson des arbres

Pipit farlouse

Pouillot fitis

Pluvier argenté

Roselin githagine

Rouge gorge


Rouge-queue noir.

Sarcelle d’hiver.

Spatule blanche

Sterne caspienne

Sterne naine

Tadorne de belon

Tournepierre à collier

Tourterelle turque

Traquet motteux

Traquet patre


Vanneau huppé

Verdier d’Europe















jeudi 21 octobre 2021

Algarve septembre-octobre 2021

Vilamoura, le 16 septembre


Ici,  le monde change et on entre dans un environnement luxueux, patte blanche obligatoire ou surtout porte-feuille bien garni indispensable ... Java est accueilli par un "good boy" au ponton d’accueil. Je me rends à la réception vaste et luxueuse  de la marina pour l’enregistrement Malgré le bel outil informatique, pas moins de 7 feuilles imprimées me seront remises tout en me demandant si je ne voulais pas en plus des photocopies … Délire administratif. Puis un  second marinéro m’accompagne avec son pneumatique  jusqu’au ponton  et m’aide à l’amarrage. La marina plonge dans un complexe luxueux avec de multiples boutiques, bars, restaurants qui jouxtent 5 terrains de golf de  18 trous… ). Un monde à part , décalé  avec de nombreux allemands et britanniques.  Peu de voiliers en fait à la marina mais pas  mal de gros yachts à moteur … La ville est récente,  artificielle et sans charme. Mais le monde est là; il remplit bien l’espace où flotte un parfum de « dessus du panier ». 




                                                    Sanitaires de la marina de Vilamoura


N’étant pas venu ici pour jouer au casino ou fréquenter le Hilton, je profite des commodités pour  nettoyer et bichonner  Java, dedans, dehors ( dans ces moments-là, je le trouve toujours très grand,  mon petit Java).   J’effectue les  pleins de fuel et d’eau et hop je quitte ce monde suffisant auquel je n’appartiens pas ; direction La Ria Formosa au moteur puis rapidement à la voile pour rentrer dans la lagune avec le courant qui peut être très fort surtout lors des gros coefficients de marée comme ces jours-ci. Effectivement , je suis à plus de 9 noeuds dans la passe et hop direction Faro sous grand voile seule,  en suivant, sur 4-5 miles,  le canal assez étroit mais balisé entre les nombreuses et étendues vasières. Seul voilier visiteur, je mouille au début du canal qui mène à Praia de Faro, proche de l’aéroport. 




                                                                Entrée de la Ria Formosa.


Dimanche 19 septembre,


Claudie est venue me rejoindre pour presque 1 mois. Nous prévoyons de petites navigations pépères , des randonnées et pour Claudie de l’exercice aquatique.



                                                                Retrouvailles.


Notre mouillage n’est pas très calme avec le bruit de l’aéroport et le passage d’assez nombreux bateaux. Le mardi suivant, la remontée du chenal sur 2-3 miles pour la Praia de Faro n’est pas évidente:  pas de balisage et surtout les limites du chenal et les bancs de sables sont sans cesse évolutifs.  Nous naviguons au moteur,  en fin de marée haute  de manière prudente, heureusement sans crainte de roches à priori. Peu de voiliers font cette remontée surtout réservée aux bateaux pouvant échouer. Effectivement, seul un voilier, pavillon anglais, est au mouillage. A marée basse , le chenal est étroit, la place est comptée pour ne pas échouer mais l’environnement est plutôt peinard en excluant les bruits de l’aérodrome tout proche. Par contre la richesse ornithologique est remarquable dans cette lagune garde-manger: nombreux limicoles, barges, courlis, spatules, hérons, aigrettes, mouettes ( beaucoup de mélanocéphales), des barges … 




             Marée haute à la marina de Faro: l'entrée est à gauche sous les rails de la voie ferrée!



Jeudi 23 septembre,


Nous sommes toujours au mouillage de Praia Faro.

Ce matin, 4 bidons de 5 l d’eau récupérés aux douches des plages ( mer agitée et beaucoup de rouleaux malgré le peu de vent) . Puis nous sommes descendus en youyou sur les vasières de la lagune avec des zones très mouvantes . Les d’oiseaux sont très nombreux et variés avec  pas mal d’espèces côte à côte permettant de bien voir les différences de taille: aigrette, au long bec acéré et aux jambes noires et fines se terminant par les pieds bien jaunes, spatules plus grandes ,  plus massives au bec long  en forme de large spatule et aux pattes noires longues et massives, belles mouettes mélanocéphales claires ( blanches et gris clair), sans aucune trace de couleur noire, hérons cendrés, barges à queue noire et courlis cendrés de belles tailles et aux longs becs, chevaliers gambettes, pluviers argentés, bécasseaux sanderlings, bécasseaux variables, tourne-pierres, gravelots à collier interrompu, quelques goélands … 

Orages en fin nuit.




                                                    Grosse activité ornithologique .


Praia Faro est assez particulier et hypertouristique en saison, avec le village de pêcheurs aux petites maisons quasiment disparues et bouffées par l’érosion. D'autres maisons de vacances se sont construites sans harmonie, sans charme,. L’aéroport est tout proche et par moment  vraiment bruyant selon la direction du vent et le moment de la journée. Mais il reste tout de même, le bout de quelque chose avec un certain charme et une interrogation sur le devenir de l’endroit avec la montée prévue des eaux. Sinon lieu  plutôt paisible, peu de bruit de trafic routier, assez peu de traffic maritime,  nuits très calmes sur eaux plates,  comme à la maison. 


Ce soir, nous partons sur l’île de Culatra à marée montante. Nous négocions la première partie non balisée du chenal  à petite vitesse, puis empruntons un petit canal récemment creusé naturellement ( après avoir noté la trajectoire des locaux) et nous continuons dans la partie balisée . Nous rejoignons le mouillage de Culatra déjà occupé par une petite centaine de voiliers mais la zone est grande et notre petit tirant d’eau nous permet de rester près du port. 





            Foutoir au port de Culatra mais chacun se retrouve et au moins les annexes sont bien reçues. 



Par contre,ici, ça circule ( pas en voitures car absentes de l’île) mais sur l’eau ( nombreuses petites vedettes et petits bateaux de pêche ) avec un plan d'eau chahuté en permanence,  sans compter le bruit des avions qui passent juste au dessus à basse altitude. Au total, un mouillage intéressant puisque abrité et vaste mais réellement bruyant et clapoteux. Nous descendons au ponton du port de pêche toujours aussi sympathiquement bordélique puis visitons le bourg et ses alentours. 


Le lendemain vendredi, nous allons sur Olhao en suivant le chenal balisé et mouillons entre les deux marinas, juste devant le marché couvert. Java y est seul, bizarre. Toujours le même bazar pour accoster en youyou. Rien n’est prévu, comme souvent au Portugal Tout semble fait pour décourager les accostages: pas d’échelle aux quais, appontements avec porte fermée, … Malgré tout, nous avons laissé le youyou soit à quai, soit un appontement ouvert en journée, normalement réservé aux locaux!!! puis sur un petit ponton privé et en escaladant la porte pour sortir et entrer… Ca gâche un peu le plaisir. Heureusement la ville est belle et intéressante . 




            Des dizaines d'étraves dans les rues d'Olhao toujours aussi belles les unes que les autres.



Le samedi, nous nous approvisionnons au superbe marché ( un couvert et un extérieur),  un des plus grands de l’Algarve: plaisirs des sens avec un énorme marché aux poissons, des fruits et légumes divers et variés en pagaille et hop c’est reparti pour quelques jours d'autonomie. 






                                Le marché d'Olhao vue de notre mouillage ... temporaire.



Le dimanche matin, alors que nous nous apprêtions à partir pour une randonnée, l’autorité maritime nous vire: mouillage interdit … Nous partons sur l’île d’Armona à 2 miles. En cours de route, je réussis à m’échouer ... involontairement dans le canal étroit et changeant. La mer descend …  pendant encore 1h30. En attendant , nous descendons à terre pour nous balader autour d’un moulin à marée et d’un ancien site romain avec des vestiges de bacs à poissons et de réserves à sel … 

Nous retournons au bateau et remontons finalement  plus loin que le ponton de débarquement des vedettes d’Armona pour être peinards,  dans 1-2 mètres d’eau à marée basse. Juste un autre voilier à l’échouage. Pas de bruits d’avion,  très peu de passages de barcasses… Calme et silence au menu. "Que bom ». 




                                                            La route nationale d'Armona.


Nous visitons le petit village sans voiture,  très joliment paysagé de plantes surtout méditerranéennes. Ce sont surtout des maisons de vacances, pas d’hôtels, pas d’école, juste un camping, une colonie de vacances et plein de monde les vacances et les week-ends sur les grandes plages. Ballade pommée sur les plages et retour par la terre, juste avant la tombée de la nuit  … pour une douzaine de kilomètres parcourus.


Mardi 28 sept


Hier j’ai pêché des pieds de couteaux, des moules et des coques . 

Puis ce jour nous partons  sur Tavira en jouant la prudence et passant par le canal quelque peu balisé d’Olhao mais  à fin de marée basse pour bien le distinguer . La sortie de la lagune est facile,  le tout au moteur. Puis nous déroulons les voiles et naviguons  au travers grand largue, à une vitesse de 2 à 5 noeuds jusqu’à l‘entrée ( barre pouvant être dangereuse)  du chenal de  Tavira . Nous entrons dans la ria de Tavira mais  il n’est pas évident de trouver un mouillage peinard ( chenal étroit et nombreux bateaux sur bouées) et au final juste de la place pour quelques voiliers sur ancre, dans peu de profondeur d’eau. Je mouille en fin de peloton et  les  20 noeuds de vent prévus cette nuit m’obligent à une bonne longueur de chaine . Quelques petites embarcations et  bateaux de pêche passent mais ne sont pas vraiment gênants.

Comme d’habitude, c’est  toujours le même bordel pour caser son annexe à terre . Le club nautique  nous donne l’autorisation, à contre coeur, d’y laisser le youyou … 2 heures:  véritable calamité du  Portugal pour cela. Tu as toujours l’impression d’arriver comme un cheveu sur la soupe  !!!! jamais au bon endroit, jamais au bon moment. 

Une randonnée en circuit permet de visiter la belle ville de Tavira pas encore trop touristique. 




                        Un des 18 édifices religieux de Tavira ( record du Portugal)





                                                        Vieux pont romain de Tavira.



Jeudi 30 septembre.


Nous remontons avec Java  jusqu’à Santa Luzia  en suivant le chenal balisé mais très étroit sur un passage donc pas évident pour des bateaux de tirants d’eau plus importants et non échouables. Nous mouillons en amont de la bouée verte N° 15 à 200 mètres environ de la cale avec possibilité d’y accoster en rangeant bien son annexe ( quel plaisir) . Le village de pêcheurs simple  et mignon a gardé une certaine authenticité avec son port très actif, roi de la poulpe,  ses beaux bateaux, ses nombreux anciens assis sur les bancs publics ou devant le pas de leur porte … 




                                                                Port de Santa Luzia.





                                        Cabanes de travail des nombreux pêcheurs à Santa Luzia.



Le village, pas que touristique ( surtout en ce moment), est reposant avec ses petites ruelles pavées, ses nombreux bars et restaurants , ses ballades sympas.  Bref une bourgade maritime qui nous a beaucoup plu. 




                            Une des nombreuses ruelles de Santa Luzia, modestes mais apaisantes.


Le petit train sur rails vers Praia Barril sur Ilha Tavira surprend. Nous avons bien randonné le long de la lagune,  et dans la campagne environnante avec ses nombreux vergers d’avocatiers, de manguiers, d’orangers, de citronniers, de grenadiers, de papayiers, de figuiers, d’oliviers, de vigne … L’observation ornithologique est riche : un couple de fauvettes mélanocéphales ce jour,  entre autres . 





                                                 Petit train de l'Ilha Tavira: 2-3 kms sur des rails.



Samedi 2 octobre ,


Nous partons de Santa Luzia au petit matin pour 15-20  miles qui nous séparent de l’entrée du Guadiana. Navigation pépère à la voile avec une arrivée à mi-marée au niveau de la barre du Guadiana, à ne pas franchir n’importe quand et n’importe comment même si le passage est relativement large. Et nous allons mouiller juste au dessus du port de pêche de Ayamonte avant de rejoindre la marina demain matin. Nous allons visiter le joli petit village blotti sur le versant de la colline,  juste en face 


Mardi 5 octobre.


Ayamonte, avec ses ports de pêche et de plaisance séparés, est une belle ville active avec de nombreuses ruelles pavées et piétonnes qui s’étalent au bas  de la colline et en partie sur les coteaux. Le tourisme parait raisonnable et nous nous sentions bien parmi les locaux. 

Après deux nuits passées à Ayamonte, nous remontons le Guardiana  jusqu’à Foz de Adeleite,  avec le courant de marée favorable, au moteur, vent modéré dans le nez , température de 25°. Nous passons sous le grand pont routier suspendu et puis suivons sans problème le chenal balisé , dans le calme . Le paysage est agricole, assez désert avec de nombreux bâtiments en ruines: des oliviers, quelques fruitiers et quelques élevages de bovins et caprins, le tout éparpillé. Au Portugal aussi, la terre est basse et ici le touriste n’est pas bien loin.






                                Pont suspendu sur le Guadiana: c'est encore passé cette fois-ci.


Nous avons mouillé devant le petit ponton interdit d’accostage de Foz d'Adeleite, tout petit village miné par le vieux et haut squelette d’une grande construction à peine commencée. Triste. D’ailleurs, les 2 restaurants  ( seuls commerces) ont fermé récemment. Pas gai.  


Samedi 9 octobre,  Vila Réal de San Antonio


Nous sommes restés  une nuit au calme et au chaud à Foz.




                                    Exemple de mouillage sur le Guadiana: calme garanti.



Le lendemain, nous randonnons le long d’un cours d’eau vers Odeleite jusqu’au niveau barrage et « son  serpent bleu » en amont ( nom de la retenue d’eau). Nous  mangeons dans une petite épicerie-bar à l’ancienne comme nous les aimons, perdue dans une ruelle pentue, avec juste quelques tables : patronne sympathique, repas relax à l'ombre. Pendant cette ballade, nous avons vu, entre autres des pies bleues, un gros bec , une petite tortue sur son plan d’eau, des cochevis ...






                                                        Joli petit village d'Odeleite.



Nous sommes retournés par les collines dans la chaleur ( 28-29°) et la compagnie de quelques  moustiques en prime ( pas embêtés jusqu’à présent). 

Puis nous levons l’ancre pour Alcoutim pour 12-15 miles avec le courant favorable . Nous avons observé  un balbuzard pêcheur ( nous en verrons plusieurs ensuite) et de nombreuses spatules entre autres ( toujours au taf avec leur bec) .

Une petite cinquantaine de voiliers sont au mouillage ou aux pontons ( à Sanlucar surtout, côté espagnol avec un grand ponton) . Le temps est chaud, chaud  sans vent mais sans  moustique aussi. 

Alcoutim,  bourg chargé d’histoire, bien entretenu, parfois joliment rénové,  est  dans son jus avec ses petites ruelles, ses belles façades, ses petits commerces, sa plage fluviale aménagée … mais ici aussi, la désertification des campagnes est impressionnante ( 9000 habitants  au maximum, 3000 aujourd’hui).  Le matin, nous sommes grimpés jusqu’au castello velho. La  vue magnifique sur la vallée était magnifique. Le temps est très chaud:  32° sans vent en fin de matinée. 




                                                    Vue du Guadiana du castello velho.




Nous y sommes restés deux nuits ( quelques dizaines d’équipages passent ici l’hiver sur leurs bateaux voire même laissent le bateau tout seul sur son ancre …)  mais  nous avons décidé de redescendre en bas du fleuve pour rechercher la fraicheur  : cinq degrés de moins et un peu d’air. En chemin, nous avons vu un  milan royal. Nous sommes entrés à la marina de Vila Real, chiante avec ses courants traversiers,  avec sans doute la tête ailleurs pour avoir oublié de descendre mes pare-battages et avoir confondu la marche avant avec la marche arrière!!! ( sans aucune conséquence, mais tout de même!).

 Vila Real  est une ville  particulière , reconstruite "au carré" , type militaire ( après sa destruction par le tremblement de terre de 1755 très violent surtout au sud du Portugal), plutôt belle malgré tout,  mais  devenue très touristique , toute proche des plages et des horribles immeubles  de Monte Gordo. 


Dimanche 10 octobre,


Nous avons randonné 18 kms dans les marais salants de Vila Real sur Castro Marim.

Nous y avons vu entre autres,  des flamants roses en colonies, 3 ibis au vol, quelques couples de grèbes huppés, quelques grèbes castagneux,  des pies bleues, des traquets patres, quelques traquets moteux,  des bécasseaux variables, sanderling, des grands gravelots, des chevaliers gambettes et  guignettes,  des barges à queue noire,  des tourne pierres,  des courlis cendrés, quelques cigognes, des aigrettes garzettes, des hérons cendrés,  des foulques, un couple de tadornes du belon, des sternes naines, des mouettes rieuses, des goélands cendrés et bruns…Du beau spectacle.





                                    Vue du haut du vieux chateau de Castro Marim.



Sur le retour, nous sommes grimpés au vieux château de Castro Marim où avait lieu une exposition sur les diverses tortures à l’ancienne ( imagination et ingéniosité très fécondes …).  C’est fou.




                                                                    Ca ne rigolait pas .



Mardi 12 octobre,


Hier nous avons navigué  de Vila Real à Culatra pour environ 35 miles. Départ vers 9 heures. Vent de nord-est pile poil dans le cul et mer agitée avec une bonne houle d’est, de 3/4 arrière. 

Java roule et roule et Claudie se débarasse amplement de son copieux petit déjeuner.

Beau temps malgré tout.  Nous avons vu des grands Labbes et sommes entrés  à marée basse dans la Ria Formasa avec des déferlantes sur la barre qui s’étend de chaque coté du chenal : pas bon d’être ici par mauvais temps. A peine entrée dans la lagune ,  Claudie retrouve son appétit habituel: 10 mn avant, « l’agonie » ( j’exagère), 10 mn après, la boulimie  ( j’exagére aussi un peu). Nous retrouvons avec plaisir «  notre place » au mouillage proche de l’entrée du port vers 14h30. 

Nous assistons à un beau coucher de soleil parmi une cinquantaine de voiliers au mouillage. 


Cet après midi, la sortie ornithologique  s’est avérée intéressante dans la petite lagune près du bourg de Culatra: cigognes blanches, spatules, aigrettes, grands gravelots et à collier interrompu, bécasseau sanderling, barges à queue noire, couple de faucons crécerellettes, tourne pierres, chevaliers gambette, stagnatiles, pluviers argentés, huitriers pies, fauvettes mélanocéphales, cochevis huppés, moineaux domestiques, goélands argentés et bruns ...


Dimanche 17 octobre, au mouillage à Armona.


Claudie est repartie en Bretagne jeudi dernier.  Me voilà seul. La météo est toujours excellente, 16-18° la nuit, 22-23° le jour, peu de vent ...

La lagune de Ria Formosa n’est pas évidente à bien négocier malgré ses plus de 40 kms de long, malgré les îles qui la séparent de la mer, malgré son marnage maximal de 3.50 mètres. Il faut d’abord y entrer: chenal à l’ouest de Ilha do farol ( balisé, le plus usité, le plus large, le plus profond mais  courants de marée  très forts et barre  à l’entrée avec une mer qui déferle si mer forte à l’extérieur), chenal entre Ilha de Culatra et d’Armona (non balisé, pas conseillé car nombreux bancs de sable changeants , nombreuses déferlantes sur les barres …, pas vraiment engageant sauf peut-être à marée haute avec un guide local), chenal devant Fuseta entre Ilha d’armona et de Tavira ( comme le précédent mais en pire!), chenal de Tavira ( chenal balisé, à éviter avant la mi-marée, avec des déferlantes possibles sur la barre selon l’état de la mer, canal de Tavira peu profond mais  balisé jusqu’à Santa Luzia avec peu de possibilités de mouillage). En réalité, les voiliers visiteurs se retrouvent en grande partie devant le village de Culatra ( j’en ai compté plus de 100) , un peu devant Faro (10 à 20 environ), un peu à la marina de Olhao … quelques uns sur Tavira et enfin quelques égarés ( dont Java fait partie) à Praia de Faro, à l’est de Culatra, devant le village d'Armona ou bien perdus au milieu de nulle part …

Globalement, la Ria est très bien abritée et les fonds sont de bonne tenue mais elle présente deux inconvénients principaux rapidement, pour le moins,  agaçants: le bruit occasionné par le trafic aérien de l’aérodrome actif de Faro et des nombreux bateaux qui fréquentent la Ria ( sans oublier mes copains, les jets ski, une horreur) et les vagues et diverses agitations causées par le trafic maritime.  Au bout de 1 ou 2 jours, je ne supporte plus. J’imagine l’été … Armona, avec son calme et son silence, est mon refuge. La marina de Olhao est également calme.  

A marée basse, les vasières et prairies maritimes se découvrent et seuls persistent les canaux souvent étroits et peu profonds. Et Java, biquille facilement échouable,  au faible tirant  d’eau,  me permet de gagner des endroits peu visités. Ainsi, ici, à Armona, Java est le seul voilier visiteur au mouillage : le pied ! A marée basse, j’ai les vasières,  à tout juste 50 mètres, qui sont très riches en coquillages ( coques, palourdes, pieds de couteaux,moules …) , bref des protéines à portée de la main. Le joli petit village peu authentique,  surtout de villégiature,  avec ses petites maisons les pieds dans l’eau, ses quelques cafés, restaurants et commerces, est à 200 mètres. 


La Ria Formosa est un lieu extraordinaire pour l’observation des oiseaux qui y trouvent,  par milliers et milliers  ,  gite et nourriture. Et j’en profite avec mes petites jumelles, mon bouquin, mon annexe et mes petits pieds. 

Hier soir, le coucher de soleil a été grandiose avec des couleurs inimaginables … 






                                                Encore un bon mois de "navigation" en Algarve.    






                                                                Kenavo ar c'hentan.



Gildas.