lundi 26 juin 2023

De Belle-ïle à Ouessant en avril-mai 2023.

Sauzon, le vendredi 14 avril 2023.


Depuis lundi dernier , en compagnie d’un autre voilier, Java est au mouillage sur ses deux ancres, au fond du port, juste devant la supérette Vival. Je suis bien à l’abri du vent qui souffle fort et de la mer pas très calme ces temps-ci. 


Java a passé l’hiver à sec sur terre-plein à Port La Forêt. J’ai vidé complètement le bateau et l’ai nettoyé partout. J’en ai profité pour régler quelques petites ( mais pénibles et agaçantes) fuites de gaz-oil, d'huile et d’eau sur le moteur ( problèmes de joints, de tuyauteries et de resserrement d’écrous…). J’ai aussi changé la pompe à eau et le collecteur d’échappement.  J’ai également refait les housses du carré et de la cabine avant ( la machine à coudre a chauffé). J’ai rechargé Java en essayant de me limiter aux équipements vraiment nécessaires. J’ai remis Java à l’eau fin mars, sans anti-fouling. J’en ai marre de mettre des sous et de la toxicité pour pas grand chose. Je me contente donc de un ou deux lavages au karcher chaque année. Ca me suffit. 




2020: ça devait être les pays nordiques et notamment la Norvège. Le Covid a obligé. Ce fut  des ronds dans l’eau avec tout de même, une petite virée aux Scilly.

2021: Encore le Covid, encore des ronds dans l’eau en attendant une ouverture. Finalement descente sur l’Espagne, le Portugal jusqu’en Algarve où Java a hiberné. 

2022: Navigation en Algarve puis remontée peinarde le long des côtes portugaises avant de m’attarder en Galice puis retour à Port La Forêt. 

2023: je n’ai pas la tête pour les pays nordiques. Je vais me contenter de naviguer en Bretagne avec peut-être un détour par les Îles Scilly. Mais la Bretagne est un merveilleux terrain de navigation extrêmement varié avec des centaines d’abris et de mouillages possibles. 


Enfin, le vendredi 7 avril, j’ai quitté Port La Forêt pour une petite navigation d’une dizaine de jours.



                                            Java en attente du départ à Penn Al Lann 


Première étape, les Glénans. Belle petite navigation d’une douzaine de milles par vent  d’est sud-est  par mer peu agitée. Chaque année, j’ai une petite appréhension à reprendre la mer dans les heures et jours qui précèdent le départ, comme une incertitude d’être à la hauteur, une incertitude quant à retrouver le plaisir . Cette crainte s’envole subitement au largage des amarres. Et les habitudes reprennent aussitôt le dessus (comme pour le vélo). Et je ressens une légèreté, une certaine apesanteur de l’existence sur Java qui avance seul, poussé ou tiré par le vent.La merveilleuse sensation de liberté, d’autonomie, d’élargissement … se renouvelle même si cette année, l’horizon est plus court.    

J’ai mouillé à l’ouest de Penfret à la hauteur du phare. Une vieille vedette de transport en bois a largué quelques dizaines de stagiaires de l’école de voile des Glénans à la cale près du phare. Nous avons passé la nuit à une vingtaine de voiliers.

Le lendemain,  samedi, , Adrien et Nadège sont venus me rejoindre en étrennant leur pneumatique tout neuf et nous avons passé 24 heures bien sympathiques ensemble, en faisant un détour par Saint Nicolas, encore bien déserte. Le bar était tout de même ouvert. Nous avons effectué le tour de l’île mais sans voir de narcisses des Glénan, normalement en fleurs en ce moment! 



                                                         "Retrouvailles" aux Glénan


Le lundi 10 avril, je suis descendu sur Sauzon à Belle-île, par vent de 20 noeuds, travers-grand large,  de sud ouest, par mer agitée, pour une quarantaine de milles. J’étais sous trinquette seule, vitesse réduite pour attendre la marée haute et rejoindre le fond du port: navigation peinarde et confortable. 



                                                            Java à sec à Sauzon.



                                                        Java à flot à Sauzon sur la gauche.

                

Mardi, randonnée côtière bien agréable vers la pointe des Poulains.



                                                Bouillonnements vers la pointe des Poulains. 


Mercredi : randonnée côtière vers Le Palais.

Jeudi: participation à la manifestation  contre la retraite à 64 ans au Palais au milieu d'une cinquantaine de manifestants bien rincés sous une pluie  constante et froide.

Aujourd’hui, il pleut et vente encore et je suis bien au chaud dans la cabine.

Malgré tout le printemps est là: quelques papillons sont de sortie ( paons du jour, piérides, tircis, théclas de la ronce), les ajoncs et les aubépines en fleurs embaument,dans les champs et le long des sentiers côtiers,  les orchidées sont de sortie… J’ai même entendu le coucou … avec quelques dizaines d’euros dans ma banane (la fortune assurée en fin d’année). 



                                                                Que d'orchidées sur Belle-Île!


Pen Ar Lann à Penfoulic en Fouesnant, le mardi 18 avril.


Je suis revenu à mon point de départ et Java est à l’échouage à Pen Ar Lann pour deux semaines environ. 

J’ai quitté Belle-Ile  avant hier pour Locmaria à Groix où j’ai passé la nuit, accroché à une bouée située à gauche en entrant ( zone de mouillage sur ancre «  dans le temps »): mouillage rouleur avec une houle vicieuse qui se contorsionne dans tous les sens pour venir me bercer. 

Le lendemain, navigation la voile comme la veille et arrivée à la bonne heure pour zigzaguer dans le chenal balisé de Penfoulic. 



Camaret Sur Mer , marina du Notic à Camaret, le 8 mai 2023.


J’ai quitté Penfoulic mardi soir dernier ( avec une marée haute à 4m27 par un coefficient de 63:  strict minimum syndical pour que Java puisse quitté sa tanière. Moitié voile, moitié moteur, je me suis rendu devant la grande plage de Bénodet où j’ai passé une nuit peinarde. 

Le lendemain, le vent a viré sud-est à 20 bons noeuds avec une mer agitée , sous un ciel nuageux  et j’ai quitté mon mouillage vers 8 heures pour une remontée sur l’île de Sein au vent arrière, pour une quarantaine de miles effectuées en 7-8 heures. J’ai mouillé dans le port de Sein en face du môle sud. Java était le seul voilier visiteur. Je suis descendu à terre pour une petite ballade autour de la partie nord de l’île, vers le grand phare. La mer a bien profité des tempêtes hivernales pour avancer ses pions … L’île s’arc-boute contre cette violence naturelle … Jusqu’à quand? 



                                                Bourg de Sein vue de Java au mouillage.



J’ai observé pas mal d’oiseaux: des linottes mélodieuses +++, des traquets motteux +++, des merles noirs +, des pipits maritimes+, des tourne-pierres +++, des courlis cendrés ++, des huitriers pies ++, des goélands argentés ++ et bruns +, des étourneaux ++  quelques grands gravelots, quelques bécasseaux variables, une barge rousse, deux grives musiciennes, des moineaux domestiques ++, des hirondelles rustiques +, des grands cormorans+, quelques sternes pierregarins, un busard probablement des roseaux …. et quelques phoques. 




                                                Le bourg de Sein derrière les murets. 


Le jeudi matin, le vent de sud soufflait fraichement à 15 noeuds et devait forcir. J’ai quitté le port pour aller mouiller au pied du grand phare. A marée basse, le mouillage est très calme mais à marée montante, la houle contourne les diverses roches et vient animer le plan d’eau. J’ai profité d’un coefficient de marée de 80 pour  cueillir quelques haricots de mer… 

Puis vers les 16 heures, j’ai relevé l’ancre pour gagner Camaret: temps nuageux, mer agitée, vent de 20 noeuds portant pour une vingtaine de noeuds et 3 heures de mer. J’ai mouillé devant la plage du Corréjou en compagnie d’un autre voilier, pavillon allemand. Nuit peinarde. 

Puis je me suis amarré à la marina du Notic pour une semaine ( 117 euros la semaine en intersaison). Claudie est venue me rejoindre pour des randonnées pédestres dans la superbe presqu’île de Crozon et nous régalons.

Nous avons observés quelques oiseaux intéressants, notamment un bruant zizi, une fauvette grisette, des craves à bec rouge,  entendu quelques coucous...




                                                                        Les Tas de Pois.



La presqu’île de Crozon reste toujours belle et diverse. Le soleil transcende cette beauté , impressionnante sur les hauteurs des falaises et les grandes plages,  ou plus intimiste  le long des sentiers des landes, des bois de pins et les merveilleux petits villages de pêcheurs. Nous avons effectué de belles de randonnées-circuits  de 10-12 kms chacune, une première  de La Palue jusqu’à Porz Kregwenn, une deuxième autour de l’extrémité du Cap de la Chèvre vers Rostadel, une troisième ( la route des orchidées) du Menhir jusqu’à la plage de l'Aber et une quatrième entre le Fret et Saint Fiacre, toutes superbes de paysages et de nature. Les stations d’orchidées sont nombreuses le long des chemins et des diverses prairies naturelles.  



                                                        La pointe du Toulinguet avec ses roches.




Dimanche 14 mai,  Port de Lampaul , Ouessant. 


Vendredi à 6 h30, Jean Marc sur Bégavel et moi sur Java avons quitté le port de Camaret pour Ouessant. Au départ le vent faible nous contraint de faire fonctionner le moteur pour ne pas subir le courant contraire. Au niveau des Pierres Noires, le vent a forci aux environs de 13 noeuds puis jusqu’à 18 noeuds . Sous voiles seules , au près peu serré, sur mer peu agitée, nous avons rapidement gagné le fond de la Baie de Lampaul où nous avons chacun pris une bouée ( une bonne quinzaine mises gratuitement  à disposition des plaisanciers). Nous sommes restés sur nos bateaux respectifs pour nous reposer et par envie. 

Hier nous avons loué deux vélos électriques et avons fait une grande partie du tour de l’île sous un ciel bien nuageux, un air frais et un vent de nord-est sensible . 

Au magasin de la presse, nous avons le plaisir de rencontrer Françoise Péron qui a dédicacé pour Jean Marc, son livre "Ouessant , île sentinelle » ( une merveille de bouquin). Nous avons eu des discussions intéressantes avec plusieurs personnes: Françoise Péron et la libraire, un photographe exposant, des restaurateurs, … Nous sommes passés au petit marché local bihebdomadaire , dans la cour d’une ancienne école.  Bref temps frisquet mais journée riche. 


Aujourd’hui, Claudie me rejoint ce matin pour quelques jours. Et c'est reparti pour des randonnées sur toute l'île en profitant d'un beau temps frais. En 4 randonnées d'une bonne douzaine de kilomètres chacune, nous avons quasiment effectué tout le tour de l'île.  Ouessant se vit plus qu'elle ne se raconte: particularisme,  spécificité, ailleurs à humer sur les sentiers côtiers ou côté terre,  ... 





                                                     Et voilà le petit port cocon de Lampaul.



                        Quelques abris encastrés dans les rochers comme ici au Bougezenn.






                                                    Côte déchiquetée vers le phare du Créac'h.




        Un petit air de fanfares au grand air,  devant la baie de Lampaul , en face de la Duchesse Anne. 





                                                                Un kenavo, quelque part vers Kadoran.


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