Jeudi 8 septembre,
Claudie est rentrée en Bretagne hier, par avion, en moins de 2 heures!
Aujourd’hui, j'ai quitté Vigo avec Java, également pour rentrer en Bretagne , en moins de … 1 mois (non, je plaisante). Après une heure à la voile... à 2 noeuds à peine, je mets le moteur: beau temps, un peu brumeux le matin, mer plate. Des dizaines et des dizaines de petits dauphins m’ont accompagné par épisode tout le long de la journée. J’ai croisé de nombreux groupes de puffins cendrés posés sur l’eau et quelques fous de Bassan dont un jeune qui ne pouvait plus décoller ( grippe aviaire?).
Après une soixantaine de miles, je mouille à Finisterre derrière le brise lame, à distance des bateaux de pêche, en compagnie de 3 autres voiliers de passage: nuit tranquille .
Vendredi 9 septembre,
Les prévisions météorologiques ne prévoient aucun vent ces temps-ci. Calme plat. Tant pis, je pars tout de même au moteur, au soleil levant, vers 8 heures et contourne le cap Finisterre en laissant le gros rocher "Centollo de Finisterre" à tribord. De nombreux camping-cars stationnent , tout là haut, près du phare. Sur ma route, j’ai encore croisé de nombreux dauphins et groupes de jeunes puffins qui cohabitaient en paix.
Cabo Finisterre, côté est, au soleil levant.
Le même, côté ouest (15 minutes plus tard).
Le paysage devient plus froid, plus pelé, plus triste, plus inquiétant avec ces falaises à la végétation rabougrie: j’attaque la côte de la mort, "la costa de la muerte » souvent ventée et à la mer mauvaise, pas le genre de coin où on a envie de trainer. La mer aussi gagne en puissance malgré l’absence de vent. Java se balance dans une houle de 2 mètres en traversant parfois de grandes trainées d’écume! A terre, tout semble endormi, même les champs d’éoliennes ne tournent pas.
Bizarres ces champs et trainées d'écume à répétition.
Vers 16 heures , j’arrive à la hauteur des îles privées de Sisargas, réserves d’oiseaux et inhabitées par les humains. La mer est plutôt calme, la marée est haute, la lumière est belle. Je ne peux pas m’empêcher de m’y arrêter ( une première). Le mouillage est sauvage, beau mais vide. Un tout petit quai sujet au ressac m’attend avec l’annexe que je hisse plus haut, le temps de la ballade. Et je grimpe le petit chemin qui monte au phare. Les points de vue sont grandioses. Java trône fièrement tout en bas dans une petite baie formée par les trois îlots.
Java au mouillage aux islas Sisargas.
Pas emmerdé par les voisins.
Les oiseaux de mer sont partis avec leurs jeunes. C’est presque désert: quelques rapaces volent au-dessus de Sisarga Chica, trop loin pour être identifiés avec précisions ( une espèce de faucons puis un genre de buse), des traquets pâtres volent de hauts de taillis en hauts de taillis bien rabougris, des rouges queues remuent leurs queues en de petits mouvements saccadés.
Je ne traine pas, la mer descend et je dois remettre mon annexe à l’eau en la faisant glisser du haut du quai! Les Sisargas sont un bel endroit mais à l’hospitalité limitée. J’ai hésité à y rester la nuit mais je ne sentais pas bien cette houle qui prenait de l’ampleur et suis reparti rapidement … pour La Corogne à 25-30 miles. Après Malpica, le paysage se réchauffe, se reverdit avec quelques cultures, des villages, des bois ...
Je ne suis pas très à l’aise par ici où cet été des orques ont "attaqué " des voiliers et sur certains ont croqué ou tordu le safran obligeant les secours à intervenir… A priori, ils opèrent à quelques miles de la côte. Je reste donc dans la bande des 2 miles, toujours au moteur. La visibilité est excellente et même du haut des Sisargas, avec mes jumelles, j’apercevais bien la Torre de Hercules à l’entrée de La Corogne, phare romain qui serait le plus vieux du monde…
A 23 heures, de nuit, je mouille dans la baie de Mera à l’est de La Corogne, après 65-70 miles de navigation… au moteur.
Samedi 10 septembre,
Depuis quelques temps, le circuit de refroidissement du moteur In Board me semble moins puissant. J’ai l’impression qu’il crache moins d’eau. Pourtant, j’ai changé la turbine de la pompe à eau puis le calostat, contrôlé les tuyaux ...mais sans succès évident. Je décide de me rendre à la marina Seca prendre contact avec les chantiers de réparations, malheureusement fermés ce samedi. Là, je rencontre Patrice qui a eu la malchance de rencontrer les orques qui ont "bouffé » le safran de son bateau. Il attend la fin des réparations depuis … 6 semaines. Nous sympathisons et discutons de tout, y compris de mon soucis de refroidissement :
« As-tu contrôlé le filtre du bol du circuit d’eau? »
- « !?… , je le fais immédiatement ».
Constat: filtre encrassé nécessitant un simple nettoyage...
Voili, voilà où était le hic … Merci Patrice.
Dimanche 11 septembre,
Mon inquiétude étant réglée, je pars pour Cedeira à 25 miles, parcours la distance moitié à la voile, moitié au moteur.
Entrée de cedeira: le port , sans marina, est sur la gauche.
Repos des barques.
Lundi 12 septembre,
Je quitte Cedeira et longe les magnifiques et hautes falaises qui se prolongent au moins jusqu’à San Esteban à 90 miles vers l'est. Mais je m’arrête à Ribadeo à 50 miles (dont 8 à la voile … ) où je mouille au milieu de l’estuaire près d’un banc de sable, loin des deux chenaux. Nuit peinarde, entre, à l'ouest la Galice et à l'est les Asturies.
Mardi 13 septembre,
A 9 heures, je quitte Ribadeo pour San Esteban à 45 miles, moitié voile, moitié moteur. C’est désolant de naviguer autant au moteur.
En cours de route, j'avais pensé faire une halte, voire même y passer une nuit à Viavelez, minuscule et charmant port à l'ancienne, blotti au fond d'une crique rocailleuse qui assèche en grande partie . Je me suis présenté à l'entrée à mi-marée descendante. J'aurais sans doute dû m'y faufiler, mais finalement, je n'ai pas osé ...
Viavelez au fond de crique gardera son mystère.
Finalement, je rejoins directement San Esteban et mouille au milieu du port devant le beau village coloré que je retrouve avec plaisir.
San Esteban vu de Java au grand angle.
Idem au petit télé.
Habillage textile crocheté des arbres à San Esteban.
Mardi 20 septembre 14 heures sur Java au mouillage devant Fort Cigogne ( en pleine rénovation ) aux Glénan. J’y suis arrivé hier soir à 23h30 en passant par une entrée sud depuis la bouée cardinale sud de la "jument de Glénan" , par nuit noire, sans lune, uniquement au GPS en passant entre les îles du Loch et celle du Brilimec puis en jetant l’ancre au sud de Fort Cigogne. Le plus difficile était de repérer les voiliers mouillés , heureusement peu nombreux, mais la plupart sans feu de mouillage ...! Bien entendu, j’avais mes alignements pour effectuer un demi-tour en cas de panne de mes outils de navigation et je connaissais le cas échéant certains endroits de passage où je pouvais ancrer pour la nuit.
Ce matin, je me suis attelé à ranger et nettoyer l’intérieur du bateau. L’extérieur est propre, lessivé 36 fois à l’eau de mer et sacrément salé avec des dépôts de sel par ci par là. J’ai rincé à l’eau de mer ( et oui!) pour dessaler en grande partie tous les endroits où le sel s’était accumulé pendant la remontée secouée du golfe de Gascogne. Je suis bien ici sur ce mouillage berçant. Jeune, j’avais mis un peu de temps à apprécier l’archipel des Glénan avec ce côté un peu surfait, sans grand relief, dépourvu, pelé, un peu un bout du monde semblant et étant délaissé ( ruines de la ferme sur le Loc’h, le Fort Cigogne pas vraiment entretenu, les maisons des gardiens de phare de Penfret délaissées..) . Puis j’ai commencé à apprécier et depuis quelques années j’ai redécouvert cet archipel magique, envoûtant , rempli d’histoire et d’histoires, haut lieu de la voile qui a su garder un côté sauvage et authentique où les promoteurs n’ont pas eu accès. Ouf. Sans véritable port, sans marina, la voile y est reine. Cependant, ce véritable chaudron souvent calme peut devenir bouillonnant ( j’imagine l’archipel à haute mer de grande marée lors de tempêtes).
La traversée entre San Esteban aux Asturies et les Glénan fut exigeante avec beaucoup de vent les premières 24 heures et une navigation au près tout du long et deux virements de bord: 265 miles en vol d’oiseau, en réalité 300 miles avec les virements de bord, parcourus en 64 heures ( 4,10 noeuds de moyenne en ligne droite et 4,70 noeuds en distance parcourue , moyenne correcte pour Java surtout avec les conditions rencontrées), sous voiles pendant 61 heures et sous moteur pendant 3 heures. Enfin du vent.
Samedi 17 septembre
6H30: départ de San Esteban, encore dans la nuit, je sors au moteur par le chenal où un bon ressac se propageait tout le long de la digue abri.
La météo est correcte mais avec un vent assez fort non portant mais bon, il n’est pas évident de trouver une fenêtre de 3 jours idéale surtout à cette période-çi.
Les prévisions météorologiques du site « windy » ( seul site que je consulte) prévoit un vent de 23-25 noeuds d’est nord-est avec rafales à 30 noeuds et une mer forte pendant 24 heures puis un vent mollissant à 18-20 noeuds avec un passage nord-est pendant quelques heures les 36 heures suivantes , puis la venue de vents très faibles ou variables et enfin un vent de nord-ouest en fin de journée du troisième jour. C’est exactement ce qui s’est passé. Que de progrès concernant ces prévisions, en une ou deux générations. J’aurais bien différé mon départ de 24 heures pour éviter cette première journée mais c’était se compliquer la deuxième partie du trajet avec un vent plus faiblard.
Côté positif: beau temps , bonne visibilité, du vent pendant 90% du trajet, mer forte mais rangée, peu de trafic.
Côté négatif: allure au près tout du long avec virements de bord probables sur 30 ou 40 miles, une mer formée, et probablement une petite partie au moteur près de l’arrivée.
J’ai hissé les voiles dès la sortie du chenal. Et le vent a forci rapidement à force 6 pendant 24 heures. Au près , sous trinquette arisée à plus de la moitié et grand-voile arisée au 3/4 ( 12-14 m2 de voilure en tout environ pour 55 m2 toutes voiles dehors) , Java se comportait sainement, avec une certaine puissance à passer dans cette mer assez dure, tout en se faisant rincer copieusement. Georgette ( le régulateur d’allure) était au boulot mais à mon goût, le bateau zigzagait un peu trop. J’ai remis mon pilote électrique en service. Il a parfaitement rempli sa tâche avec une voilure bien équilibrée. La mer était effectivement forte avec des creux de 3 mètres environ et toujours quelques unes merdiques qui déferlaient plus que les autres. Les embruns limitaient la visibilité. A l’extérieur tout était trempé, rincé puis re et re rincé, y compris le cockpit et les divers cordages. Heureusement la capote protégeait efficacement la descente même si parfois des écoulements d’eau de mer s’invitaient à entrer dans la cabine mais j’avais fermé complètement la descente et ne sortais de l’intérieur que le strict minimum. De plus, toutes les manoeuvres se font du cockpit et mes winchs sont à l’abri sous la capote.
Dans ces conditions, le challenge est de garder l’intérieur du bateau au sec … Ainsi le pantalon, la veste de ciré et les chaussures et sandales sont mis et enlevés à chaque sortie et les mains rincées à l’eau douce ( mais tout de même pas les pieds que j’essuie parfois avec du papier fait-tout) . Ces opérations répétées sont assez pénibles mais conditionnent le confort à bord et contribuent à garder un bon moral. Je me débrouille pas mal: table à carte sèche, couchage sec, sol sec ( sauf au pied de la descente). J’admets que je suis un peu maniaque mais étant seul, c’est plus facile.
Dans ces conditions, tout geste devient difficile et doit être calculé, réfléchi, anticipé. Il faut se ménager, ne faire que l’indispensable et bien sûr avoir préparé le bateau avant le départ. Les petits plats que je me suis cuisinés pour deux jours attendent au frigo dans des boites qui me serviront d’assiettes. Mes oeufs sont cuits, mes yaourts au frais, mes fruits et l’eau à disposition, à portée de la main. J’évite d’utiliser le réchaud sauf éventuellement pour une boisson chaude en cas de froid. Je pisse dans un grande bouteille de 5 litres ( peut-être pas très élégant mais efficacité redoutable et j’ai même réfléchi un moment à une adaptation pour les femmes à bord). On n’imagine pas la galère pour utiliser normalement les toilettes … A bord, tous les déplacements sont déséquilibrés, saccadés, brutaux, énergivores, fatigants, lassants, pénibles … On attend et souhaite l’accalmie. On se demande un peu ce que l’on fait là. Mais c’est aussi le chemin pour arriver aux bons endroits. On passe son temps à s’agripper à tout, aux mains courantes, aux rebords, aux poteaux, aux cloisons, aux barres … En voilier, ce sont les épaules qui souffrent le plus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Malgré tout, je m’efforce toujours de me raser et de me laver les dents. La toilette est minimale. En réalité, ma position favorite dans ces conditions très agitées où le bateau remue brutalement de tous côtés en même temps, tanguant, roulant bord sur bord, tapant dans la mer … est la position allongée bien calé dans ma bannette bien préparée dès le départ. Voili, voilà. J’admets qu’il faut être un peu masochiste pour accepter ces conditions … et surtout pour y retourner parfois. Un mot revient souvent dans cette description , PREPARATION. Ce qui n’aura pas été fait , peinard au calme à terre demandera 10, 20 fois … plus d’énergie et d’agacement à bord.
Dans les 5 ou 10 premiers miles des côtes, la veille doit être quasi permanente: les bateaux sont petits, nombreux, parfois sans feux … Ensuite les bateaux sont plus gros, la plupart équipés d’AIS transpondeur , la veille peut-être plus espacée et enfin passé le plateau continental, le traffic est clairsemé, les bateaux de pêche quasi-absents, la veille se desserre encore un peu plus. Je trouve agaçant que certains bateaux, notamment de pêche et que certains voiliers ne sont toujours pas équipés de transpondeur, élément vraiment très sécurisant et efficace pour éviter les collisions en mer. A chaque solitaire de s’organiser. Moi, je me repose tant le jour que la nuit, et ce, dès la première journée. Se ménager, se ménager, se ménager. Recharger ses batteries, rechercher ses batteries, recharger ses batteries…
Une fois la voilure bien équilibrée, tribord amure, j’ai effectué peu de manoeuvres de voiles les premières 24 heures. Le vent a été constant en force et en direction. Je n’ai pas eu de bateaux dangereux sur ma route.
C’est seulement dans l’après-midi du deuxième jour que le vent a molli vers 18-20 noeuds me permettant de dérouler entièrement la trinquette. Le vent prenant plus de nord m’a obligé à abattre un peu et à m’écarter un peu de ma route. Pendant le jour, le vent est resté stable en force et en direction entrainant que peu de réglages de voilure. Je me remettais à remettre un peu le nez dehors. La visibilité était extraordinaire. La nuit était noire. Le ciel étoilé magnifique questionnait toujours autant sur les limites ou non limites de l’univers. Vers minuit et pendant 4 heures, le vent est passé nord nord-est. J’ai viré pour rejoindre la route prévue, à 30 miles à l'est.
Ainsi, le lundi matin, vers 4 heures , j’ai reviré avec un vent faiblissant passé sud sud-est, me permettant un cap intéressant, toujours au près, en augmentant progressivement la voilure jusqu’à porter le génois et la grand-voile complètement déroulés.
A 17 heures, à 30 miles de la côte, le vent a disparu pendant deux heures. J’ai mis le moteur à contribution et … ensuite un vent de nord-ouest ( comme prévu,vraiment bluffant quand j’ai vu, venant de cette direction, la surface de la mer se rider ) a débarqué pour une quinzaine de noeuds me permettant de gagner la bouée cardinale la jument de Glénan, à 4 miles au sud de mon mouillage actuel. J’ai pu admiré sans doute mon dernier coucher de soleil en mer ( sans aucun nuage et sans aucune fantaisie) de la saison. Ensuite, c’est au moteur que j’ai continué.
Dernier coucher de soleil de la saison de navigation.
Pendant cette traversée, je n’ai pas vu beaucoup d’oiseaux, peu de fous de bassan (victimes d’une grippe…) , peu de puffins cendrés. C’est vrai qu’à l’allure du près, il est plus difficile d’observer la vie autour de soi mais quand même … Par contre, la dernière journée, les petits dauphins bondissants ont été nombreux à me rendre visite.
Petits dauphins: quelle vitalité!
Et, voilà, je me retrouve au calme aux Glénan avec toujours des dizaines de voiliers au mouillage ou en petites navigations courtes dans l’archipel , avec quelques dizaines de dériveurs et planches à voiles à déambuler entre les îlots, sans bruit de voitures, ni d’avions, ni de trains, ni de tracteurs … Seul un hélicoptère de la sécurité civile en entrainement a survolé l’archipel pendant une heure ou deux.
Fort Cigogne en rénovation.
Mercredi 21 septembre,
Ce matin, j’ai profité de la présence du vent pour quitter l’archipel et gagner la baie de la Forêt Fouesnant où j’ai mouillé devant l’anse Saint Jean: une douzaine de miles effectués au près par vent de nord-est d’une douzaine de noeuds. C’est vrai qu’en Bretagne , ça navigue: une bonne soixantaine de voiliers au mouillage ou en navigation dans l’archipel des Glénan, sans compter les dizaines de dériveurs … de l’école des Glénan. Ensuite en mer, j’avais toujours une bonne trentaine de voiliers de croisière en vue. Et pourtant, nous sommes en semaine , fin septembre.
Vendredi 23 septembre,
Après 16 mois d'absence et environ 11 mois de navigation en Espagne et au Portugal, Java va retrouver le sec à Port La Forêt.
J'ai parcouru environ 2700 miles pour ... 268 heures au moteur. En proportion, je n'ai jamais autant navigué au moteur. Et pourtant, j'ai fait des efforts. Il n'y a plus de vent!? L'année dernière, le vent était absent pour descendre le long des côtes de Galice puis celles du Portugal et cette année idem pour remonter. En Algarve, les vents sont rares ( sauf à la mauvaise saison). Seuls soufflent, les vents thermiques , parfois forts, en deuxième partie de journée.
Ce fut une belle navigation avec vraiment un coup de coeur pour La Galice aux paysages et à l'habitat magnifiques, et avec des habitants qui ont le sens de la fête.
15 heures: Java est sur le terre plein. Cinq minutes plus tard ... il pleut.
Kenavo, ar c'hentan
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