dimanche 24 juillet 2016

Java repart: Asturies et Galice.

Alors blog ou pas blog?
J’ai eu un peu de mal à retaper sur mon clavier surtout à m’y remettre. 


Camaret Sur Mer, le mercredi 29 juin 2017,

Java est le seul voilier  au mouillage devant la plage du Coréjou pour y passer la nuit.
Depuis quelques jours, je suis en attente d’une bonne fenêtre  météo pour monter en Irlande et en Ecosse. Depuis assez longtemps, j’avais envie d’y monter et d’y passer 2 ou 3 mois.  Mais les prévisions ne sont pas bonnes et la situation semble encore bloquée pour un moment.
Allant plutôt là où le vent me mène, j’ai donc décidé de descendre sur la côte nord espagnole. Le départ est pour demain matin. Les conditions météorologiques ne sont pas non plus extraordinaires  pour descendre!

Depuis environ un an, je n’ai pratiquement pas navigué.  J’en suis presque frustré. Mais bon, j’ai travaillé cet hiver pour me libérer ce printemps et bricoler sur Java: taquets et chaumards changés pour des plus gros, haubans changés, antennes VHF changée, feu de pont changé, GPS changé, les 8 hublots de coque tous changés ( boulot +++, merci Adrien) et divers petites améliorations pratiques …
Sur un voilier, ce n’est jamais fini.

Le vendredi 1er juillet 2016.

Depuis ce jour, je suis « jubilado » ou « retirado » comme diraient les Espagnols, donc tout simplement en retraite. J’aime bien le mot « jubilado ». 
Je ressens du soulagement: les conditions d’exercice de mon métier de médecin généraliste libéral se sont dégradées à vitesse grand V depuis une quinzaine d’années et notamment avec un environnement administratif délirant, méprisant, irrationnel,  … OUF.
Je ressens aussi une certaine petite mélancolie ( je dis bien petite, il ne faut tout de même pas exagérer). Ma carrière professionnelle est bien terminée, à 100% pour de bon. En jetant un petit d’oeil dans le rétroviseur, je m’aperçois que le temps est passé bien vite …  
Je ressens aussi le plaisir du temps libre et disponible qui s’ouvre devant moi  mais à l’avenir inconnu… 
Aujourd’hui, pour marquer le coup, j’ai fait l’effort de prendre mon temps. C’est presque dur! Allez, tant pis, je reprends le boulot! Non, je rigole. 


Gijon, le mardi 5 juillet,

Après 36 heures de mer environ, je suis arrivé à Gijon aux Asturies. 






Quartier historique de Gijon près du port ( c'est plus joli derrière la première rangée d'immeubles).


Le golfe de Gascogne est toujours une navigation délicate. D’une part, le trafic y est important surtout dans les 50 milles au sud de la Bretagne et les 30 milles au nord de L’Espagne ( cargos, plaisanciers, pêcheurs, …). Entre ces deux zones, la mer est normalement moins empruntée. Mais le risque est fort de rencontrer des bateaux de pêche. Même pour un solitaire, la veille doit être «  permanente ». Personnellement, je me repose par tranche de 10  minutes et jette un coup d’oeil à l’extérieur et sur mes écrans avant de repartir pour encore 10 minutes ( une minuterie de cuisine me sert de réveil).
 D’autre part, la mer est souvent assez dure lorsque le plateau continental s’achève et que la profondeur passe rapidement de 100-200 mètres à des milliers de mètres. Pendant cette traversée, le vent était ouest-sud ouest, de 15 à 20 noeuds et je suis descendu au près peu serré. A 50 miles de l’arrivée, il a trop faibli pour poursuivre à la voile et j’ai continué au moteur pour éviter de passer une troisième nuit dehors.

En descendant la baie d’Audierne, près de la pointe Penmarc’h,  je suis tombé sur une zone interdite de 25 milles de côté, pour cause d’exercices militaires, m’obligeant à abattre à l’est pour virer les Glénans , encore à l’est ( quasiment 25 milles de perdus!).
Au cours de la deuxième nuit que j’espérais plus calme, j’ai rencontré plus de 100 bateaux de pêche sur une zone de 20 milles de côté au moins , probablement à la pêche au thon. J’ai passé une bonne partie de la nuit à zigzaguer entre ces bateaux tous illuminés, aux trajectoires improbables ( heureusement les bateaux respectaient environ 1 mille de distance entre eux) . Je n’avais vu cela.





Engageant, toutes ces cibles de bateaux à la pêche, au milieu du golfe de Gascogne?


San Esteban, le jeudi 7 juillet 2016.

San Esteban, vous connaissiez? Bravo! Moi pas.

Hier, vers 13 heures, j’ai quitté les pontons visiteurs peu encombrés ( 15 bateaux pour 70 places disponibles) de Gijon,  grand port industriel de la région d’Oviédo mais le nouveau port commercial est à bonne distance de la cité. L’ancien port situé idéalement au pied de la vieille ville historique ( thermes romains …) accueille les bateaux de plaisance. Gijon , centre universitaire, commercial, touristique, animé, vivant  m’a encore bien plu avec ses grands immeubles sans charme mais colorés et harmonieux, avec de grands espaces verts, des nombreuses pistes cyclables ( plus de 60 kms: mon vélo de poche était donc de sortie), de grands espaces verts et de nombreux musées ( gratuits ou à prix raisonnables ). 









Grands bâtiments habituels des villes espagnoles, austères  mais rues animées.
























Le vent de nord-est de 10-15 noeuds était portant. Java portait le seul génois et voguait en roulant tranquillement à 4 noeuds. Quelques gros maquereaux ( l’auberge  doit être bonne) ont mordu à la cuillère qui tue. J’en ai gardé deux beaux.

Je ne m’étais pas fixé de lieu de destination précis: Candas, Avilès, San Esteban, Cudillero … Au fil de la navigation, je finis par opter par San Esteban: Candas trop prés, Avilés trop industriel , Cudillero très jolie cité en amphithéâtre mais déjà connue.  Pourtant le « pilote côtier » ( guide de navigation) disait:  « …. San Esteban était autrefois un actif port industriel qui a complètement perdu son activité. L’environnement est resté assez médiocre … » donc rien de bien réjouissant mais bon , j’aime bien découvrir et me faire mon propre avis.
Je me présentai à l’entrée ( protégée par plusieurs enrochements et digues du Rio Nalon ) où pêchaient de nombreux amateurs et amatrices  ,  à marée haute vers les 18 heures. Le port est blotti au fond de la ria à plus d’un kilomètre de l’entrée. Malgré le ciel nuageux, cette remontée  bordée de très hautes collines verdoyantes  campagnardes et forestières me plut bien. Puis je découvris le petit village recroquevillé le long des quais. Je fus agréablement surpris de dénicher un tel décor sans bateau de passage. Et pourtant, la place ne manque pas à quai ou au mouillage. Déjà, je me voyais  passer  quelques jours en ce lieu  où je me sentais bizarrement comme un peu chez moi: aucune véritable raison mais juste des sensations … J’adore.
J’accostai devant la «  Junta De Obras  Del   Puerto »  puis me présentai à la « casa » du club nautique: accueil avenant avec fanion du club offert. J’amarrai soigneusement Java  aux énormes bolards juste à l’aplomb d’une échelle de quai. 




                                      Java au mouillage à quai.


Je partis me balader dans les rues bien tranquilles, plutôt propres et coquettes de l’ancienne ville commerciale maritime Des petits commerces vivent ( ou survivent encore  pour certains?) : notamment de nombreux bars et quelques restaurants. Les rénovations de cet ancien site industriel ( commerce de charbon surtout) sont réussies avec les grandes grues conservées, les passages de voies ferrées transformées en chemins piétonniers et par ailleurs des espaces piétonniers nombreux et vastes.
Même la petite gare ferroviaire  à deux pas des quais s’active quelques fois par jour. Les gens croisés me dirent «  holà » ou « buenas tardes » sans hésitation. L’endroit est un cul de sac sans  grand passage de voiture: un vrai calme, du véritable bonheur. 

Au retour au voilier, se succédèrent  petit pastis bien mérité et filets de maquereaux sur rondelles fines de pommes de terre nouvelles et d’oignon rouge, de lamelles de poivrons, d’ail et de gingembre coupées finement … 
Vingt et une heures sonnèrent aux cloches de l’église située en haut du bourg. J’avais bien repéré, lors de ma ballade, plusieurs bars avec des téléviseurs extérieurs. Allez hop, un Portugal- Pays de Galle ( en 1/4 de finale de la coupe d’Europe de foot ) m’allait bien.  Bien protégé et collé au pignon de la gare ferroviaire,  la « cantine Kiko » sut m’accueillir chaleureusement avec sourires, diverses « tapas » .

Aujourd’hui, le temps est resté nuageux avec  quelques tentatives d’éclaircies infructueuses mais il fait bon: 22-23 degrés et un tee shirt suffit. J’écris du cockpit de Java avec vue sympa sur le port et les collines  d’en face où les nuages s’accrochent aux sommets,  des martinets aux cris aigus  volent rapidement,  haut dans le ciel; quelques goélands fainéantent sur l’eau ( je ne les  ai jamais encore vu au boulot) , … J’entends un peu piailler autour de moi: des gamins s’amusent à plonger dans le port en criant, d’autres s’amusent sur le terrain de jeu, des badauds longent les quais, des gens discutent à la terrasse du café tout proche ou jouent au ping foot à l’extérieur.  Un chien aboie, la caravane ne passe pas. J’entends rire.  Tous les âges se côtoient. 
La navette fluviale traverse la ria de temps en  temps avec quelques personnes à bord ( toutes les demi-heures environ). Parfois, un bateau de pêche ou un voilier local passe devant moi. Le lieu est serein mais vivant. Je me sens bien. Je suis heureux, plongé dans la vraie ambiance et la vie quotidienne du nord-ouest espagnol. Je savoure. 

En début d’après-midi, je me suis promené à vélo et ai pris quelques repères. Et finalement, dans cet endroit pommé, j’ai presque étonnamment tout trouvé même parfois l’improbable: pharmacie, centro de salud,  boulangerie, épicerie, charcuterie, poissonnerie ( poissons tous frais et locaux), poste, gare, banque, magasin d’articles de pêche, centre culturel, diverses entreprise nautiques , … et même une grande piscine d’eau de mer.  De quoi puis-je rêver de mieux? Un port calme, sûr, vaste, pas encombré, animé, achalandé, sympathique  avec toutes les commodités ( latrines à la gare et douche à la piscine)….
      
18 heures 30, c’est l’heure de l’apéro et hop un petit pastis dans le cockpit avant un dîner léger. Puis ce soir, je retourne à la « cantina  Kiko » pour regarder France- Allemagne. La mer est presque haute et berce à peine Java qui se balance presque imperceptiblement écarté de  3 ou 4 mètres du quai.  Et les gamins  plongent et replongent tout près. 
  
Vers 20 heures, Daniel, un retraité espagnol septuagénaire m’interpèle du quai en me faisant comprendre que mon pavillon français  n’était pas beau mais pas beau du tout et que ça n’allait vraiment pas. Il est vieux aux couleurs délavées mais bon, il remplit  son rôle . Il me fait signe qu’il revient incessamment sous peu.
Effectivement, 2 minutes plus tard, il revient avec un drapeau tricolore aux couleurs pétantes et nous échangeons les drapeaux. Il repart avec  l’ancien en me faisant des gestes signifiant  qu’il allait le réparer!






Un peu abimé tout de même!
Daniel avait peut-être un peu raison.

Aujourd’hui vendredi 8 juillet,

le soleil réapparait enfin, donnant des couleurs , du contraste et de la gaité au paysage. J’ai même un voilier voisin à 30 mètres devant moi, des belges qui en  ont marre que l’on prenne leur pavillon pour celui de l’Allemagne et rajoutent donc un drapeau français dans les haubans ( en fait, ce sont des Rochelais dont le bateau est immatriculé en Belgique).




                                Lever de soleil sur San Esteban.

Mardi 12 juillet.

Ce matin, entr’autre, j’ai réparé mon vérin de pilote électrique qui ne fonctionnait plus. Il était tombé en panne vers La Dominique au printemps 2015. Je l’avais apporté à réparer à Pointe à Pitre en Guadeloupe  dans un magasin d’électronique marine.  Le moteur électrique était fichu m’avait-on affirmé. Malheureusement le moteur commandé ne correspondait pas. N’ayant plus le temps d’attendre un délai inconnu, j’achetai un autre  pilote pour le trajet retour vers la France, pilote qui m’avait d’ailleurs bien servi par petite brise. 
En mars dernier, je déposai le vérin dans un magasin d’électricité et d’électronique marine à Douarnenez. Le moteur  fut changé. Mais rapidement est réapparu quelques ratés que j’ai attribués à la prise .  La semaine dernière, entre Gijon et San Esteban, le pilote cessa de fonctionner totalement, même en tripotant le cable.  Le soir,  au port,  je démontai les prises ( mâle et femelle) , les nettoyai sérieusement … mais rien n’y fit.
J’avais laissé tomber jusqu’à ce matin.  En étant plus attentif, je m’aperçus que le problème venait plus du vérin  lui-même.  Je le démontai et m’aperçus qu’un fil d’alimentation était pratiquement complètement coupé et qu’il manquait une vis sur le moteur!!! « Curioso »,  bizarre quand même! De même les connexions soudées ne me paraissaient pas récentes . « Muy curioso », vraiment très bizarre! J’ai  démonté, nettoyé, reconnecté et le vérin fonctionne parfaitement.
Alors qu’en pense-je, à 90%?
* Le moteur n’a jamais été responsable de la panne.
* Le moteur a rapidement été démonté en Guadeloupe et remonté encore plus rapidement avec une vis non remontée ( et perdue ) en m’affirmant qu’il était foutu.
* Le moteur n’a probablement pas été changé ( d’ailleurs à Douarnenez, lorsque je l’avais récupéré, il m’avait été dit qu’il aurait été possible de le réparer  mais qu’ « ils » avaient préféré le changer). En tous cas, j’ai un doute. 
* Depuis le début , la cause du dysfonctionnement était au niveau des connections dans le vérin et non au niveau du moteur.

C’est toujours pénible quand la suspicion est sous-jacente. 

Le 14 juillet

Hier, j’ai gagné la capitale des Asturies en train. J’ai visité cette ville pas très belle , peu touristique me semble t-il mais restée dans son jus avec juste un quartier culturel intéressant rassemblant la plupart des édifices remarquables  et les musées. J’ai déambulé dans les quelques rues piétonnes. Cet après-midi, je suis idéalement assis à la table du cockpit à l’ombre du bimini sous un temps magnifique ( température à 25° avec soleil et petit vent de nord-est rafraichissant. 

Aujourd’hui, Le beau temps s’accentue avec des températures qui grimpent et devraient frôler voire même dépasser les 30 degrés. C’est la fiesta au village  avec la fête de la Sante Carmen et la fête foraine … pour 5 jours. 
Aujourd’hui, j’apprends que la France paie le coiffeur de son président Hollande 10 000 euros par mois! 
Aujourd’hui, un fêlé est rentré dans la foule à Nice avec un camion, tuant plus de 70 personnes et faisant des dizaines  de blessés …
A part ça, tout va bien et la vie continue.

Mercredi 20 juillet, San Esteban toujours!

Adrien, mon fils, vient de passer quelques jours avec moi, sous un temps ensoleillé et chaud. 



               Qualité de photo nulle mais qualité de retrouvailles super.


Nous avons profité de son fourgon pour nous balader dans le secteur et visiter Cudirello, Luarca, Avilès, Somado et parcourir des petites routes de basses montagnes vers Pravia. Nous nous sommes régalés. Cudillero est fantastiquement beau. La région est vraiment belle, verte, très boisée avec notamment de nombreux eucalyptus et des conifères. 

Deux semaines que je suis à San Esteban. Et j’y resterai pourtant encore quelques temps. J’ai pris mon temps de ne rien faire, de me balader, d’écrire un peu, de lézarder aux terrasses. J’y ai rencontré des gens avenants, partageurs, riches,  entre autres, Yayo, Manuel, Daniel … 
Aujourd’hui, le climat est plus habituel avec  nuages et plus de fraicheur. Demain matin, je partirai sur Ribadeo, je pense, avant de poursuivre rapidement ( ou pas ?) vers La Galice.   

Jeudi 21 juillet,

Je suis mouillé , enfin, Java est mouillé, dans la fond de la ria de Ribadeo, dans 2 mètres d’eau, juste devant le petit village de Castropol qui escalade une petite colline. Sachant que je repars demain, je n’ai même pas eu le courage de gonfler l’annexe pour descendre à terre. Je reste peinard à bord à regarder le coucher du soleil sur les collines environnantes ,  plus ou moins habitées .  A l’est, les Asturies, à l’ouest , la Galice.



Vendredi 22 juillet, 17 heures,  Ria de Viveiro , Galice.

Position: 43°41.816 Nord, 7°34.994’ Ouest.
Je suis au mouillage dans la ria de Rivero ( 2-3 milles de long sur 1.5 ou 2 milles de large) sur la rive est , et  au sud de l’îlot «  Insu de Area » ,  à 150 mètres de la Punta Da Arnela, sur fond de sable , par 5 mètres d’eau dont  la couleur verte émeraude est un régal. 
Le mouillage est d’une beauté sublime, sauvage  et singulière, baigné par un soleil vaillant parfois caché par le passage d’un cumulus. La température de l’air est à 25°, celle de l’eau 18° environ. Mais ici tout est beau, le ciel avec des nuages plus ou moins sombres et rapides qui habillent les hautes collines boisées, la côte rocheuse où s’invitent quelques plages de sable blond  presque désertes, la mer frissonnante  attirante mais trop fraiche pour la baignade ( en ce qui me concerne). Aucun bruit parasite, aucune verrue ne viennent perturber cette sérénité. 
Le mouillage est bien protégé,  derrière  l’îlot , du vent du nord modéré à 10 noeuds tout juste.





                                                 Pas beau?


Java danse doucement autour de l’ancre,calmement. Tranquilo! Tranquilo! Les taches et plaques de lumière passant par les hublots et panneaux de pont se bercent dans le carré avec des mouvements tournants.  
Et cependant, comme souvent d’ailleurs, Java est le seul bateau mouillé. L’entrée du port est à un mille,  planquée derrière un gros enrochement conséquent qui protège le port de pêche et le canal qui remonte au port de plaisance. 
J’écris de la table à carte sur fond de musique antillaise. Dehors, c’est trop beau pour se concentrer. 

Aujourd’hui, j’ai effectué 35 milles environ  dont 35 au moteur. J’ai pêché un maquereau et une « grosse » aiguillette.  Il m’a toujours été dit que l’aiguillette n’est pas bonne à manger. Je me suis dit que j’allais essayer. J’ai taillé les filets le long des arrêtes vertes! La chair est un peu grisâtre et persillée de stries de couleur grise foncée. Pas très engageant tout cela mais bon.  Je les ai cuits sur un fond de poivrons, oignons, ail et gingembre. C’est vrai que ce n’est pas très bon, pire que le lieu noir. Au moins, je sais de quoi je parle. 

Vers 18 heures, le plan d’eau s’est rapidement réveillé. Les locaux avaient terminé leur « siestecita ». Les écoles de voile, de plongée, de ski nautique opéraient, quelques bateaux professionnels posaient filets et casiers au ras de la côte, les plages s’animaient … mais le tout dans une densité  qui n’a rien à voir avec la Bretagne. 

Dimanche 24 juillet, Viveiro.

Je suis au ponton dans la petite marina ( 20 voiliers visiteurs environ: français surtout et pas mal de bretons , quelques allemands et anglais )  au pied de la ville et bordée par des grands immeubles pas folichons. Mais à 200 mètres, s’étale la vieille ville sur des coteaux  pas très pentus. Les ruelles sont pour la plupart dallées, étroites  et piétonnes. Il reste peu de bâtiments historiques très anciens mais par contre les maisons du 19ème ou 20ème siècle sont très particulières avec leurs énormes  « bow-windows » spectaculaires.




                         Place au coeur de la vielle ville de Viveiro.

J’y suis arrivé hier très tôt le matin et redécouvrir les pontons m’a presque fait un choc. Retrouver cette promiscuité, retrouver des équipages parlant toujours de même chose, ne pas côtoyer cette ambiance espagnole ne m’emballe pas. Par contre, l’accueil est avenant, précautionneux. L’emploi du temps était … le grand nettoyage du bateau ( dehors, dedans) , la lessive ( prise en charge du linge à bord, retour à la capitainerie, linge propre, plié, le tout pour 10 euros!).  

Hier soir, une fête se déroulait près du port de pêche. Trop fatigué de ma journée, je me suis couché à minuit.  Il est 12 heures, ce dimanche et la fiesta continue ( gros pétards de feu d’artifice en plein jour, klaxons incessants depuis plus d’une heure !). 



La fin du mois de juillet approche. Le temps est plutôt beau ( pas toujours vrai ici) et je vais continuer vers l’ouest. Demain, je quitterai Viveiro pour probablement la Ria de Cedeira.  Mon document de navigation, le pilote côtier  «  La Rochelle- Espagne Nord- La Corogne » date de 12 ans. Durant ces années, de nombreux aménagements de ports ont été effectués. 
Alors, pontons ou pas à Ceidera? Je m’en fiche, pour moi, ça sera sans.



   
                                              " Jubilado".

PS: Je viens de m’apercevoir que j’écris mile marin avec un seul l ; depuis toujours?  Et bien, il y en a 2 !!!


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