Tazacorte, le 10 mars 2018,
Voulant profiter d’un vent portant ( peu fréquent) pour remonter sur La Palma, J’ai quitté le port de La Restinga à 23 heures le jeudi 8 mars.
La Restinga, perdue au bout du bout de l'île mais port de pêche et de plongée très actif, et secondairement de plaisance avec des places limitées et une protection assez relative en cas de gros coup de vent ou de grosse mer de sud ou sud-ouest.
Deux heures de moteur ont été nécessaires pour parcourir la «Mar de Las Calmas » au sud de El Hierro et dépasser le phare de Orchilla. Puis j’ai navigué peinardement au portant sous génois seul , par vent de sud-ouest de 15 noeuds environ sur une mer un peu agitée avec une houle nord ouest de 2-3 mètres ( dépression actuelle sur Madère). Le ciel était clair et merveilleusement étoilé dans une nuit bien sombre.
Deux heures avant d’arriver à Tazacorte, panne de vent et le moteur a remplacé les voiles. J’ai revu l’île de La Palma bizarrement avec un oeil nouveau et à son avantage: nuages noyant les sommets , ciel bleu sur la côte, paysages verts voire même verts sombres parsemés de multiples grosses taches blanches ( serres des bananeraies), houle écumant sur les roches volcaniques, palmiers majestueux ...
Arrivée sur Tazacorte.
Je suis rentré dans la superbe marina de Tazacorte à 14 heures: bon accueil, bonne prise en charge. Ensuite repas vite faite et sieste méritée. Au soleil couchant, je me suis baladé le long de l’avenue maritime. La houle avait bien gonflée ( 3-4 mètres) et de rouleaux animaient la longue plage de sable gris: ça roule, ça écume, ça gicle, ça vibre, ça souffle, ça gronde, ça envahit l’atmosphère et la cervelle. Les embruns volent et opacifient l’air, le vent assez fort caresse fermement le visage. C’est vivant, tonique, vivifiant, obsédant…
La grosse tempête Emma du 28 février dernier laissait encore des traces avec des grosses tranchées, des grosses bosses comme des petites dunes et de multiples cailloux parcourant la grande plage. Mais je suis heureux de retrouver cette île qui mérite plusieurs semaines pour la sentir, la percevoir.
La grosse tempête Emma du 28 février dernier laissait encore des traces avec des grosses tranchées, des grosses bosses comme des petites dunes et de multiples cailloux parcourant la grande plage. Mais je suis heureux de retrouver cette île qui mérite plusieurs semaines pour la sentir, la percevoir.
Mais revenons en arrière. Claudie et moi avons profité de El Hierro pendant 3 semaines.
Nous avons pu parcourir cette petite île surprenante en stop, en bus , en voiture louée, et surtout à pieds le long des multiples sentiers de randonnées. Et nous nous sommes régalés.
Bande de tourne pierres apprivoisés à La Restinga.
Derrière les enrochements du port.
Les paysages sont d’une multiplicité et d’une variété assez bluffantes, avec toujours l’océan en arrière plan et souvent même en première ligne. Les quelques photos ci-dessous remplaceront avantageusement les mots.
Randonnée de El Pinar à San Andres de 700 à 1100 mètres d'altitude en passant par le haut de la côte sud est:
Campagne verdoyante et fleurie avec notamment les nombreux amandiers et les quelques pêchers: superbe.
Chemins de randonnée empierrés et bordés de nombreux figuiers de barbarie.
Randonnée de El Pinar à San Andres en passant les sommets de l'île de 700 à 1400 mètres:
Puis la récompense au mirador de la Llania avec un vue magnifique sur le Golfo.
Randonnée vers la "Dehesa" à la pointe ouest de l'île de 400 à 600 mètres d'altitude
El Sabina avec de nombreux genévriers corsé par le vent.
Vue du Golfo du mirador de Los bascos.
La tempête Emma a déversé des avalanches d'eau sur l'île occasionnant de gros et multiples dégâts comme sur ce chemin complètement défoncé.
Randonnée de San Andre à Valverde de 1100 mètres à 600 mètres d'altitude.
Etonnant.
Des paysages décalés.
Des paysages multiples.
Statues à l'entrée du centre d'interprétation de la nature près de Valverde, centre abandonné après quelques mois de fonctionnements ( les subventions européennes sont trop souvent gaspillées dans des réalisations infondées et/ou insensées et/ou mal gérées ... et elles sont nombreuses).
Valverde minuscule capitale de 2000 habitants, un peu tristounette à 600 mètres d'altitude.
Randonnée de San Andres sur le mirador de la pena de 1100 à 600 mètres d'altitude.
Merveilleux paysages de pâturage parcourus par une multitude de muets de pierre sèche.
Superbe restaurant du mirador de la Pena, intégré dans la falaise par Manrique
.
Superbe intérieur et bonne cuisine.
Randonnée de Valverde sur Tamaduste de 600 mètres d'altitude au niveau de la mer.
Tamaduste, mignon tout plein.
Avec des grosses étendues de blocs de lave bien sombres.
Et de beaux ilots aux constructions originales appréciées par les oiseaux marins.
Dernière ballade en bagnole sur Casas Pozo de Las Calcosas
Vue d'un peu plus près.
Après, comme souvent et partout, des éléments agacent ( peuvent exister ailleurs bien entendu) :
Randonnée de San Andres sur le mirador de la pena de 1100 à 600 mètres d'altitude.
Ovins surtout mais aussi bovins et quelques chevaux.
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Superbe intérieur et bonne cuisine.
Devant le restaurant, pas mal non plus.
Puis retour en stop plus spartiate. Nous avons toujours été pris très facilement et parfois sans chichi.
Randonnée de Valverde sur Tamaduste de 600 mètres d'altitude au niveau de la mer.
Tamaduste, mignon tout plein.
Avec des grosses étendues de blocs de lave bien sombres.
Et de beaux ilots aux constructions originales appréciées par les oiseaux marins.
Dernière ballade en bagnole sur Casas Pozo de Las Calcosas
Village de petites maisons en pierre sèche et toits de chaume dans un endroit improbable.
Après, comme souvent et partout, des éléments agacent ( peuvent exister ailleurs bien entendu) :
* les chevaux et vaches « en liberté » dans les pâturages dont deux pieds latéraux sont reliés par des sangles pour éviter qu’ils ne s’échappent de leur enclos,
Tout calinou!
Mais malheureusement bien handicapé avec la sangle: marche en boitant et en se déhanchant.
* le seul « chiotte public « de La Restinga trop souvent fermé pour diverses causes ( poignée pétée, cuvette bouchée …), mais nous rentrons dans le standard de bien des pays, y compris l'hexagone.
* une certaine oisiveté avec des mêmes personnes toujours assises au même endroit devant le port, la plage, … regardant, regardant … sans fin …
* la difficulté à trouver des bons fruits et légumes …
* une absence totale d’économie d’eau ( dans un endroit pourtant bien sec…),
* ...
A El Hierro aussi, nous avons subi la tempête Emma, plus d’ailleurs la grosse mer que le vent. A l’extérieur du port, la mer était très forte avec des vagues de 7 mètres qui venaient s’éclater sur les protections du port. La houle réussissait à se faufiler et entrait en partie dans le port faisant souffrir les pontons et les bateaux. J’avais anticipé et amarré Java au fond du port, le plus possible à l’abri. Cependant les amarres couinaient bien et le bateau remuait sensiblement.
Nous avons revu avec beaucoup de plaisir Murielle et Patrick du centre de plongée Meridiano, rencontré pas mal de gens marins ou terriens, canariens ou étrangers , sur les routes, dans le village et dans le port.
Nous avons également rencontré une famille de marins ( les 2 parents et leurs 3 enfants) qui voyageaient sur un gros voilier en acier. Lors de la tempête, dans des conditions assez délicates, nous l’avons aidée à mettre leur bateau en sécurité pendant une demi-journée puis l'avons réconfortée en leur offrant un bon dîner de crêpes à bord de Java. En retour, à part quelques remerciements oraux, nous n’avons rien reçu, même pas un coup à boire, rien de rien. Trop facile. Qu’ils continuent à bien profiter … des autres.
Vous le connaissiez? Le pavillon de la Terre dessiné par Oskar Pernefeldt. Je le trouve pas mal et le mettrai bien dans les haubans pour gommer les frontières.
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