lundi 1 avril 2019

Lanzarote suite et fin.


Le 1er avril 2019, Playa Francesca, La Gracioso, Lanzarote, Las Canrias, Espana.


Java est mouillage, peinard avec 3 autres voiliers bien à distance, dans cette baie de rêve.  Trois heures du matin, tranquillement bercé par une petite houle sympathique, je dors. Un bruit inhabituel me réveille… Mais …  il pleut  avec des « vraies » gouttes  qui mouillent vraiment. Le Breton que je suis est presque content. Mierda,  le coffre du cockpit est grand ouvert. Hop , vite debout pour le fermer. Les habitudes de beau temps se prennent vite. 
Hier, j’ai navigué de Arrecife en passant par la côte nord-est de Lanzarote sur une mer belle avec des vents faiblards changeant en force et en direction à sa manière. J’avais le temps, j’ai profité des moindres souffles mais j’ai dû démarrer le moteur une vingtaine de fois pour parer aux  « grosses molles ».
Et j’ai retrouvé ce mouillage vaste et confidentiel à la fois avec un plaisir fou: bon fond, globalement peu rouleur, calme, silence, plaisir des yeux, eaux émeraudes et transparentes, super snorkelling le long de la côte rocheuse à portée de palme, superbes grandes et longues plages …  Je me sens dans un petit cocon protégé et cependant le regard embrasse les trois-quarts des côtes nord de  l’île, des hautes falaises de Famara jusqu’aux volcans du Timanfaya. Vous l’aurez vite compris, Playa Francesca est mon mouillage coup de coeur de toutes les Canaries. Et j’y suis … en attendant de bonnes conditions pour partir sur Madère puis Les Açores: rien de bon dans les 10 jours à venir. 

Je viens de passer un mois à Lanzarote à la marina de Arrecife, marina récente, bien protégée, globalement bien tenue avec un personnel compétent et à l’écoute. L’environnement est quelconque avec de longs bâtiments , heureusement bas, abritant de nombreux commerces mais surtout une discothèque qui pollue bruyamment plusieurs pontons,  quasiment quotidiennement jusqu’à 5 heures du matin ( éviter ceux du fond). 
J’aime bien cette île au paysage volcanique à l’allure désertique. Elle cache bien son jeu. Bien sûr, nous n’y avons pas les forêts de La Gomera, de La Palma, de Tenerife … L’île se découvre avant tout par la marche et les randonnées. Il faut aller au contact, sur le terrain. L’homme s’est évertué depuis 500 ans à construire des murets de toutes hauteurs, de toutes formes pour se protéger du vent, lui, les cultures. Il est parvenu à y vivre , à cultiver cette terre paraissant ingrate. Le paysage est sculpté et reste inoubliable malgré un net recul de l’agriculture et l’abandon des terres les plus difficiles.  Les quelques 3 ou 4 zones touristiques sont relativement discrètes. 
J’ai donc redécouvert cette île mais surtout tout simplement découverte  encore au fil des nombreuses randonnées que j’ai effectuées seul ou avec des membres de ma famille ou de copains.  

1) Nous nous sommes baladés dans le nord de l’île autour de Haria ,  avec ses nombreux volcans         ( point culminant 670 mètres): 


             
   Haria, gros et très joli bourg commerçant, abrité dans une vallée aux multiples palmiers, aux belles maisons blanches, aux rues tordues, aux belles places fleuries ou ombragées. Bref, un village où on se sent bien. 



                    Haria:  place ombragée abritant le marché très couru du samedi matin.



                                                           Haria, place de la mairie. 



Montagnes rouges aux versants  encore assez récemment cultivés,  sur des terrasses murées escaladant les sommets. Elles dominent Haria.



 Au bas des hautes collines, perdurent encore quelques terres cultivées recouvertes et protégées  par une couche de quelques centimètres de cendres volcaniques. On peut imaginer ce même paysage grimpant sur l’ensemble des versants!



 Vallée au nord de Ye , zone viticole et de cultures, avec au fond, la côte marocaine à 100 kms ( non visible),  la mer, le port rocheux d’Orzola ( départ pour La Graciosa), le malpais ( zone avec blocs de lave impropre à la culture), puis les zones cultivées.



                          Près de Ye, un peu plus au nord, début mars,  ça pousse déjà.



Toujours près de Ye, zone viticole, vignoble entretenu à gauche, délaissé à droite. Au fond, le  volcan de Monte Corona avec un magnifique cratère .




                                  Et voilà le cratère ( n’est-ce pas Léon?). Même pas peur.



 Enorme maison en pierres de lave se fondant dans un paysage de murets de toutes formes .



Début de randonnée au pied des falaises de Famara. Vue véritablement magnifique  sur La Graciosa et sur les anciens marais salants du Rio ( devinés en bas, au premier plan).



                                                          
                                                            Descente à flanc de falaise.




 Au bas de la falaise, sable et cailloux se conjuguent . De rares plantes tentent une intrusion. 

2) Et allons-y dans le sud.

Tout d’abord La Geria :  magnifique zone viticole où les plants de vigne sont plantés dans des gros trous creusés dans le sol volcanique puis protégés par des murets, les « zocos ». Un boulot de dingue. Un spectacle insolite et ahurissant. Un seul plant de vigne par trou, un trou jusqu’à 2-3  mètres de profondeur pour trouver la terre recouverte de 0.2  à 2 mètres de « picon », cendre  s’étant déposée après les éruptions volcaniques. Elle protège naturellement contre la sècheresse et piège même la rosée. Un mur semi circulaire par pied . Un boulot de dingue, je vous dis . Evidemment pas question d’y faire entrer un tracteur! Tout est manuel. 




                                                         Taille et désherbage de la vigne.




                Des centaines d’hectares de vigne dans la Geria  voire quelques milliers sur toute l’île. 




  Le Timanfaya en fond de décor ( éruptions de 1730 à 1736): beauté sauvage, presque angoissante.




                                                         Couleurs diverses et changeantes.





Vue de la Geria vers le sud sur Uga et la blanche et jolie Haiza.


Pour terminer la journée, nous sommes partis vers la côte sud-ouest.




                                                          Les petites barques de  El Golfo.



 Et son lac vert, la «  laguna verde » , son eau hypersalée ( plus que la Mer Morte), sa couleur verte dûe à des algues et autres bébêtes.
Bon, à mon avis, le coin est devenu trop touristique pour rester sympathique.




                 Couleurs aux marais salants de Janubio, les derniers en exploitation sur l’île.






Petit détour vers Playa Quemada vue de terre cette fois-ci. Ancien village de pêcheurs resté dans son jus. 


Puis allons-y vers Tinajo au centre-nord où nous avons parcouru la Caldera Blancha: temps idéal, clair, pas trop chaud,  superbe visibilité et vue extraordinaire sur une très grande partie de l’île. Vraiment bluffant. 




                  Et c’est parti: d’abord  dans le chemin de lave. L’objectif est droit devant, en plus clair.





                                                  Ca monte peinard, sur des petits sentiers.




                                                               Dans des tranchées .




« Islotes » , hautes parties existantes avant les éruptions et restées au dessus des coulées de lave avec un contraste clair-sombre étonnant.




                                                                      Sur les crêtes. 




 Et voilà le travail à 458 mètres d’altitude seulement , en haut du cratère profond de 200 mètres et d’un kilomètre de diamètre. La vue est à 360°, déconnectante. Faut voir pour le croire.

3) Et dans le centre de l’île, y’a rien? Mais si, y en a partout, partout. Je ne donne que des petites brides.
Cette fois-ci, nous n’avons pas revisité ce que nous connaissions , la fondation Manrique à Tahiche, ni sa maison musée de Haria … Nous avons visité ce que nous ne connaissions pas encore de Manrique pour certains: las Cuevas de los Verdes, los Jameos del Agua , le jardin de cactus ,  ce qui fut la maison de Omar Sharif « Lagomar », devenu un bar improbable et surprenant.




      Vue tronquée d’ensemble du jardin de cactus, implanté à l'emplacement d'une ancienne carrière.




Visage fontaine au pied d’une « rotonde magasin » de souvenirs, surmontée d’une éolienne style Manrique ( combien en a t-il conçues, construites ?).




                                                                 Et de plus près.




Le bar « Lagomar »  juxtaposition de grottes, de plans d’eau, de roches, de végétations … Lieu unique mais je n’y ai pas ressenti d’authenticité. Allez, hop, cherchez-moi le comptoir!






Nous nous sommes rendus aussi à Puerto del Carmen petit port de pêcheurs devenu un gros centre touristique. Néanmoins, les  anciennes maisons du bord du port sont bien mignonnes et joliment fleuries 




                                       Le charco d’Arrecife est toujours aussi beau.




Les jolateros de Arrecife ( petits bateaux fabriqués pour les enfants à partir de vieux gros bidons en acier  et dont la construction serait enseignée dans les écoles de la ville). Mais ça ne rigole pas, y’a même des compétitions .

Evidemment du Nord au Sud , il ne faut pas oublier le carnaval ou plutôt les carnavals puisque chaque ville a le sien et comme c’est à chacun son tour, ça dure des semaines  ( puis rapidement ensuite, vient la semaine sainte, le mois de Marie , la fiesta de ceci ou cela, du saint patron, du printemps, de l’été, des solstices, des semailles, des récoltes, des vendanges, du fromage, du vin …. ce n’est jamais fini). Peu  (ou peut-être pas ?) de week-ends de repos.




                                              Groupe jaune canari , local quoi!




                                                                     Heureuse!

Mais bon, faut bien que ça finisse. Et la sardine a du mouron à se faire, comme ici à Playa Honda.




 La sardine est installée sur la plage , elle est triste mais semble résignée, les pleureuses s’en vont … Tous les ans, c’est ainsi.




                                     Et pourtant la fête continue, en rose, cette fois-ci.




                                                                   Ca va chauffer!




                                                                   Ca chauffe!




                                                                    C’est cuit!



 Voilà, voilà, ces quelques photos ci-dessus, de mon séjour à Lanzarote où la nature est bien belle et les activités nombreuses. Ci-dessous, une dernière photo de Playa Famara haut lieu international de kitesurf avec en arrière plan l'île de La Graciosa et,  là-bas tout au fond, la Playa Francesca au milieu de la photo où Java me berce sur son mouillage. C'est là que j'écris.





                                                                          Kenavo. 

   Gildas.









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